Consolations pour les croyants éprouvés

Consolations pour les croyants éprouvés

C H Spurgeon

Derrière la tendresse des paroles de ce message, venant du cœur d’un pasteur, se trouve un défi. Le message aborde avec tact les tentations personnelles et est assorti de nombreuses observations profondes.

« Aucune tentation ne vous est survenue qui n'ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d'en sortir, afin que vous puissiez la supporter » (1 Corinthiens 10:13).

Ce verset suit immédiatement cet avertissement : « Ainsi donc, que celui qui croit être debout prenne garde de tomber ! ». Aucun d'entre nous ne sait de quoi il est réellement fait tant qu'il n'a pas été mis à l'épreuve. Il est très facile de s'imaginer fort, mais c'est une toute autre affaire que de constater la réalité en présence de l’épreuve.

Que personne d’entre nous ne s’imagine qu’il est à l’abri des tentations de Satan, ou même des vices les plus grossiers auxquels la chair est exposée. Il suffit peut-être que vous soyez attaqué à un certain moment et d'une certaine manière, et vous serez vaincu comme d'autres l'ont été. La sagesse veut que nul ne se croit sage ou fort, mais plutôt qu’il se prosterne humblement aux pieds de Celui qui peut nous rendre à la fois sages et forts. Cela devrait refroidir la fougue et l’arrogance de tout un chacun et lui rappeler que, s'il « croit être debout », c'est simplement parce qu'il n'a pas été tenté comme d'autres l'ont été et qui sont tombés.

Par cette mise en garde, l’apôtre Paul reprend pour leur vanité ceux qui croient être debout, et qui sont trop sûrs d’eux-mêmes. Il pense aussi au nombre bien plus grand de personnes qui considèrent qu’elles ne pourraient jamais tenir debout, et qui sont dans une anxiété permanente de tomber à n’importe quel moment.

 

1. Dieu impose des limites

La première consolation que nous pouvons avoir, même dans une grande épreuve, est qu’après tout, nous n’avons pas été éprouvés d’une façon très inhabituelle. « Aucune tentation [épreuve] ne vous est survenue qui n'ait été humaine ».

Vous pouvez penser, mes chers frères et sœurs, que vous avez été éprouvés plus que les autres, mais cela vient de votre ignorance des épreuves des autres, et vous conduit à imaginer que la vôtre est particulière. Il y a beaucoup d'autres personnes, hormis vous, dans la fournaise, et dans une situation tout aussi pénible que la vôtre maintenant. Notez bien ce qu’a dit Paul : « Aucune tentation ne vous est survenue qui n'ait été humaine ». Ce qui vous a assailli est une expérience humaine, et non surhumaine ; c'est-à-dire une tentation à laquelle les humains peuvent résister, et non une tentation qui doit inévitablement les emporter.

Jeune homme, Satan vous a tenté, mais Dieu a permis que vous soyez assailli suffisamment pour que cela serve de test pour vous. Les épreuves auxquelles vous êtes soumis ont été modérées par Dieu en tenant compte de votre capacité humaine. Le Seigneur sait que vous n’êtes que poussière vivante, aussi n'a-t-il pas permis que vous soyez traités comme si vous étiez fait d’acier ou de fer. Il vous a Lui-même traité comme un vase de terre, c’est-à-dire un objet en argile dans lequel Il a fait habiter la vie. Il ne vous a pas brisé avec Sa verge de fer, comme Il l'aurait fait s'Il vous avait frappé avec celle-ci.

D’aucun dira : « C’était plus fort que moi ! ». Oui, peut-être, mais le Seigneur vous a donné l'histoire des enfants d'Israël dans le désert, pour comprendre que vous n'avez pas été tentés plus qu'eux. « Ah ! » dira  un autre, « mais je suis dans une position particulière et je suis grandement éprouvé. Je dois travailler dur, j'ai beaucoup de mal à gagner mon pain quotidien, et je suis assailli par toutes sortes d'épreuves ». Eh bien, cher ami, même si ce que vous dites est parfaitement vrai, je ne suis pas certain que votre position soit plus susceptible de vous induire dans la tentation que ne l'était celle des enfants d'Israël dans le désert.

« Ah ! » me direz-vous, « mais ils n’avaient pas à travailler pour gagner leur vie. La manne descendait du ciel tous les matins et ils n’avaient qu’à la ramasser pour se nourrir. Ils n’étaient pas impliqués dans des transactions commerciales. Il n’y avait ni marché dans le désert – ni marché de grain, ni opérations de Bourse, ni besoin de fermer les volets du commerce le soir, de les remonter le matin, ni de passer une grande partie de la journée sans aucun client. Ils étaient séparés de toutes les autres nations, et se trouvaient dans une position particulièrement avantageuse ».

Nonobstant, chers amis, vous n’avez pas à les envier, bien qu’avantagés sous certains aspects par leur situation, les Israélites furent à l’évidence tentés par toutes sortes de péchés et ils sont lamentablement tombés. Ayant souvent lu leurs pérégrinations pendant quarante ans dans le désert, vous connaissez bien leur triste histoire. Avec la position si favorable qui était la leur, sous la tutelle spéciale du Seigneur, et enrichis de nombreuses manifestations de Sa miséricorde, nous aurions pu nous attendre à ce qu'ils soient à l'abri de toute tentation - ou, en tout cas, qu'ils ne tombent pas dans son piège. Pourtant, il n'en fut pas ainsi, car le diable peut aussi bien vous tenter dans le désert que dans la ville, comme nous le savons par l'expérience du Christ Lui-même.

Le diable vous tenterait, même si votre pain, vous était donné chaque matin, au lieu de devoir le gagner. Il vous tenterait, si vous n’aviez pas une affaire et ainsi ne pas devoir aller dans le monde pour rencontrer vos collègues. En fait, l’histoire des Israélites enseigne qu’il est préférable pour vous de travailler, qu’il est meilleur pour vous d’être pauvres et de ne pas accumuler de richesse aussi vite que vous le souhaiteriez et qu’il vaut mieux pour vous que vous soyez harcelés de toutes sortes de soucis.

 Je crois dire juste que le peuple de Dieu, c’est-à-dire ceux qui sont sauvés, ne tombent pas dans des péchés aussi grossiers que ceux des Israélites dans le désert. Ainsi votre position est réellement meilleure, bien qu'elle puisse paraître pire que celle d'Israël.

Mes chers frères et sœurs, par quoi êtes-vous tentés ? Êtes-vous tentés par la convoitise des choses mauvaises ? Ils ont convoité de la viande qui n’était ni appropriée pour le climat ni bonne pour leur santé, et ils méprisèrent la manne qui était la meilleure des nourritures pour eux. Vous arrive-t-il d'avoir envie de ce que vous ne devriez pas désirer ? Êtes-vous de plus en plus cupides ? Aspirez-vous à vivre peinard ? Souhaitez-vous la richesse ? Aimez-vous le plaisir ? Eh bien, chers amis, cette tentation est déjà arrivée à d'autres, et même à des personnes en plein désert. Vous n'êtes pas les premiers à être tentés de cette manière ; et si la grâce divine a aidé d'autres personnes à surmonter la convoitise, elle peut vous aider à faire de même. Mais remarquez aussi que si d’autres sont tombés dans de telles tentations et ont péri dans le désert, il en sera de même pour vous sans la grâce divine. C’est pourquoi vous avez un besoin urgent de crier vers « Le Tout-Puissant » pour recevoir de la force, de peur de tomber tout comme eux.

Êtes-vous tentés par l'idolâtrie ? C'est une tentation très courante de faire une idole d'un enfant ou même d'une activité particulière. Y-a-t-il une chose au monde qui vous est si chère, que la seule pensée de la perdre susciterait votre rébellion contre Dieu s'il vous la retirait ? Rappelez-vous des paroles inspirées de l’apôtre Jean : « Petits enfants, gardez-vous des idoles ». Mais, si vous êtes tentés par l'idolâtrie, n'oubliez pas que c'est une chose commune aux humains. Dans le désert, les Israélites ont érigé un veau d'or et l’ont adoré comme dieu, en plus de bien d’autres rites idolâtres, trop infâmes à décrire. Ils ont été tentés par l'idolâtrie, ce n'est donc pas une tentation rare et, si vous aussi, vous êtes tentés de la même manière, demandez à Dieu la grâce de résister à la tentation et de la surmonter.

Êtes-vous éprouvés, parfois, même par une tentation aussi ignoble que celle mentionnée dans le verset où Paul dit : « Ne nous livrons point à l'impudicité, comme quelques-uns d'eux s'y livrèrent » ? Est-ce qu’une violente passion ne vous a pas parfois suggéré ce que votre âme a en horreur ? Avez-vous été parfois poussés au bord du gouffre de l’impureté, au point de devoir vous écrier, avec le psalmiste : « Mon pied allait fléchir, mes pas étaient sur le point de glisser » ? Ah ! Cette tentation aussi n'est pas rare chez les humains ; et même ceux qui vivent le plus près de Dieu, et qui ont le cœur le plus pur, ont parfois à rougir devant le Seigneur de ce que de si mauvaises suggestions leur soient venues à l'esprit.

Et avez-vous aussi été tentés de tenter le Seigneur « comme le tentèrent quelques-uns d'eux, qui périrent par les serpents » ? Ils voulaient que Dieu change Ses plans et Ses desseins les concernant. Ils parlèrent contre Lui disant qu'Il les avait fait monter hors d’Égypte juste pour qu’ils meurent dans le désert. Avez-vous le sentiment que vos difficultés actuelles sont trop grandes, qu'elles n'auraient pas dû vous être envoyées - du moins, pas aussi nombreuses et aussi lourdes qu'elles le sont ? Si c'est le cas, et si vous pensez que vous avez une raison de vous plaindre du Très-Haut, et que vous voulez qu'Il change Ses méthodes de traitement pour s'adapter à vos caprices et à vos fantaisies – hélas ! aussi triste que soit un tel état d'esprit, il n'est que trop « commun aux humains ».

Il est possible peut-être, que vous puissiez aussi avoir été tenté de murmurer « comme murmurèrent quelques-uns d'eux, qui périrent par l'exterminateur ». Je dois retirer le mot « peut-être », car je crains fort que beaucoup de chrétiens professants murmurent sans se rendre compte du grave péché qu’ils commettent, car c'est un acte manifeste de rébellion contre Dieu. Et si, à un moment donné, vous sentiez un esprit de murmure s'élever dans votre cœur, ne dites pas : « C'est une épreuve que personne d'autre n'a jamais connue ». Hélas ! il s'agit d'une tentation très humaine, qui est bel et bien « commune aux humains ».

Ainsi, en me résumant et en considérant cette église ainsi que tous ceux d’entre vous qui connaissent le Seigneur – bien qu’il me soit impossible de récapituler toutes les différentes formes de tentations et d’épreuves au travers desquelles vous êtes passés, pourtant, il est un fait avéré : « Aucune tentation ne vous est survenue qui n'ait été humaine ».

Frères et sœurs, nous sommes tous logés à la même enseigne pour ce qui concerne la tentation et l’épreuve. Nous menons tous le même combat. Votre devoir peut vous appeler dans une certaine partie du champ de bataille et le mien peut m’appeler dans une autre partie, mais les balles sifflent aussi bien près de moi que de vous. Il n'y a pas d’abri si calme qui n'ait ses dangers particuliers, et il n'y a pas de Vallée de l'Humiliation si profonde qui n'ait ses tentations particulières.

Les péchés sont partout : à votre table, dans votre lit, partout. Des pièges vous sont tendus dans votre maison comme dans la rue, dans vos affaires comme dans vos loisirs. Les pièges ne manquent pas dans vos peines, et ils abondent dans vos plaisirs. Partout, et en toutes circonstances, nous devons nous attendre à être éprouvés. C’est là une expérience commune aux humains. Le fait de savoir cela devrait nous réconforter quelque peu dans tous nos moments d'épreuve et de tentation.

 

2. La fidélité de Dieu

Deuxièmement, notre texte nous procure une riche source de réconfort par ces mots : « et Dieu, qui est fidèle ». « Aucune tentation ne vous est survenue qui n'ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d'en sortir, afin que vous puissiez la supporter ».

« Dieu est fidèle ». Oh, combien j’affectionne ces mots ! Ils raisonnent dans mon cœur comme une mélodie céleste. « Dieu est fidèle ». Vous n’êtes pas fidèles, mon frère ou ma sœur, du moins je sais que je ne le suis pas, dans le plein sens du terme : fidèle – rempli de foi et de loyauté. Avec le « et » (un « et » béni), « et Dieu qui est fidèle » ! « Si nous sommes infidèles, il demeure fidèle » – toujours vrai pour chacune de Ses promesses, toujours plein de grâce envers chaque enfant qu’Il a adopté dans Sa famille, et « un secours qui ne manque jamais dans la détresse ». Il nous évite de nous enfoncer dans l’océan de la détresse et Il nous délivre de celle-ci quand elle a accompli le projet pour lequel elle a été destinée.

« Dieu est fidèle » – fidèle à la toute première promesse qui est entrée dans votre âme quand vous vous êtes donnés à Jésus, celle qu’Il a murmurée dans votre cœur : « Je ne te délaisserai point, et je ne t'abandonnerai point ». Vous souvenez-vous de cette promesse, et le Seigneur n’a-t-il pas été fidèle ?

« Dieu est fidèle » à toutes ses promesses, et dans votre expérience, mon frère ou ma sœur, Il a été fidèle aux promesses qui correspondent à votre besoin dans toutes vos diverses circonstances. Pouvez-vous mettre votre doigt sur une seule page de votre journal intime et dire : « Là, Dieu a été infidèle » ? Votre ami, qui mangeait votre pain, a levé le talon contre vous, mais votre Dieu vous a-t-il abandonné ? Même vos enfants ont été méchants et ingrats envers vous, mais qu’en est-il du Seigneur : vous a-t-Il jamais maltraités ? Là où vous aviez le plus d'espoir parmi vos amis et connaissances terrestres, vous avez eu le plus de déceptions. Mais le Seigneur a-t-il jamais été comme un désert pour vous ?

« Tout homme est trompeur », avez-vous dit dans l’amertume de votre esprit, et alors que vous leurs faisiez confiance, ils vous ont fait défaut au temps de la détresse, mais avez-vous jamais trouvé Christ en défaut quant à Sa Parole ? Ne pouvez-vous pas joindre votre témoignage à celui de tous les saints dans les cieux et sur la terre et dire avec Paul : « Dieu est fidèle » ?

Même si l'un d'entre vous est confronté à une maladie redoutable ou à une opération douloureuse, ou encore à des pertes commerciales, qui pourraient vous faire perdre votre position confortable actuelle ! Pensez à cette vérité : « Dieu est fidèle ». Le monde entier peut chanceler comme un homme ivre, mais le Rocher des siècles est solide. Les étoiles filantes de la prospérité temporaire peuvent s'éteindre dans la nuit éternelle, mais Dieu est le : « Père des lumières, chez lequel il n'y a ni changement ni ombre de variation». Il « est fidèle ».

Quelles que soient vos épreuves futures, mettez cette courte et douce phrase dans votre bouche, et qu’elle y soit conservée comme une pastille céleste qui vous soutiendra à tout moment. Faites-en aussi un refrain jubilatoire sur votre chemin - « Dieu est fidèle ». Les épreuves et les tentations vont vous assaillir, mais « Dieu est fidèle ». Les amis vont vous laisser tomber, mais « Dieu est fidèle ». La santé peut faiblir et la prospérité s’envoler, mais « Dieu est fidèle ». Que désirez-vous de plus que cela, soldats de Christ ? Ici vous avez toutes les armes de Dieu : la ceinture, la cuirasse, le casque, l’épée, le bouclier et la chaussure.

 

3. La toute-puissance de Dieu

La troisième consolation pour les croyants testés et éprouvés provient de la puissance de Dieu, car Paul déclare : « et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ».

Dieu a donc le pouvoir de contenir la tentation. Il est clair, d'après le Livre de Job, que Satan ne pouvait tenter ou éprouver le patriarche qu'avec la permission divine, et même là, son pouvoir était limité. Il ne peut pas non plus nous tenter, sauf si Dieu le lui permet. Bien que le diable ait eu un grand pouvoir sur les éléments, au point de jeter le pauvre Job dans un désastre, il y avait cependant une limite très précise à la longueur de sa chaîne, même lorsque le Seigneur le laissait libre dans une certaine mesure. Lorsque Dieu a mis en place Ses bornes, Satan ne pouvait pas les dépasser.

Vous vous souvenez que le Seigneur a tout d’abord dit à Satan au sujet de son serviteur Job : « Voici, tout ce qui lui appartient, je te le livre ; seulement, ne porte pas la main sur lui ». Le diable vint de nouveau au milieu des fils de Dieu, le Seigneur a libéré d'autres maillons de sa chaîne, mais il y avait encore une limite infranchissable à son pouvoir sur le patriarche : « Voici, je te le livre : seulement, épargne sa vie ». Le diable aurait voulu en finir avec Job une fois pour toutes, mais il ne pouvait pas aller plus loin que ce que le Seigneur lui permettait. Dieu a toujours un pouvoir illimité sur le diable et sur toute forme de tentation ou d'épreuve qui pourrait vous atteindre.

Si le Seigneur a décidé que vous auriez dix épreuves, il ne permettra pas qu’il y en ait une onzième. S’Il a décidé que vous serez dans la peine durant six ans, vous ne serez dans cette situation que pour six ans et pas un jour de plus ; et quand le temps imparti a expiré, vous en sortirez. Rien ne peut  résister à l’Éternel tout-puissant.

Si toutes les armées du diable étaient lâchées contre un seul saint qui se sentirait faible comme un ver, et que le Seigneur leur dise : « Je suis sa défense, et vous ne le toucherez pas », elles ne pourraient pas le toucher. Et alors le Seigneur pourrait dire, avec la plus grande confiance : « parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde ». Les adversaires du juste peuvent se déchaîner autant qu'ils le veulent, mais ils devront dépenser leur force à se déchaîner, car c'est tout ce qu'ils peuvent faire contre le peuple de Dieu sans Sa permission expresse.

Pas un cheveu de leur tête ne peut être brûlé par les feux de la persécution si le Seigneur ne le permet pas. Tout Son peuple est gardé par Sa toute-puissance. Vous qui êtes durement éprouvés, combien cela devrait vous réconforter ! Chaque lanière du fouet de la correction a été fabriquée par Dieu, qui en compte chaque coup. Il n'y a pas une goutte de fiel de plus dans votre coupe qui irait au-delà de ce que le Seigneur a ordonné. Il a pesé dans la balance du sanctuaire chaque ingrédient de votre médicament, et l'a mélangé avec toute Son habileté infaillible pour qu'il produise la guérison de tous vos maux. Ne devriez-vous pas vous réjouir dans le Seigneur de nuit comme de jour ?

 

4. L’évaluation de Dieu

Quatrièmement, non seulement les croyants éprouvés devraient se réjouir de la puissance de Dieu, mais ils devraient aussi se réjouir dans le jugement de Dieu ou de Son évaluation de Son peuple, car Paul écrit : « et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ».

Qui d’autre que Dieu sait combien sommes-nous en mesure de supporter ? Notre consolation découle du fait que Dieu sait exactement ce que nous pouvons endurer. Combien de fois ai-je entendu dire : « Si telle ou telle chose m’arrivait, mon cœur serait brisé et je mourrais ». Eh bien, cette chose même est arrivée, mais la personne concernée n’a pas eu le cœur brisé et n’en est pas morte. Au contraire, elle s’est comportée comme le ferait un chrétien face à l’épreuve, parce que Dieu l’a aidée merveilleusement. Elle s’est comportée comme un chrétien le ferait et elle est devenue plus que vainqueur et, après cela, elle a été plus lumineuse et plus courageuse à cause de toute l’affliction par laquelle elle est passée.

Frère, ta propre force, à certains égards, est plus grande que tu ne le penses, et, à d'autres égards, elle est plus petite que tu ne le penses ; mais Dieu sait exactement ce que tu peux supporter, alors remet-toi entre Ses mains.

J'ai souvent admiré la bonté du Seigneur à l'égard d'un grand nombre de mes frères et sœurs ici, et j'ai noté la grande joie que nos jeunes chrétiens ont eue pendant un certain nombre d'années. J'ai également observé comment Dieu les a remarquablement préservés des tentations extérieures et des épreuves intérieures. Le Seigneur n'envoie pas ses jeunes enfants au combat. Il n'a pas l'intention d'envoyer de si petits « bateaux » au large. Il ne va pas surmener ces agneaux. Pourtant, les chrétiens mûrs sont tout aussi heureux que les jeunes, ils sont plus forts, plus aptes à un service difficile, et plus capables de compatir avec les personnes en difficulté, à cause de ce qu'ils ont eux-mêmes traversé. Au fur et à mesure qu'ils sont devenus plus forts, Dieu leur a donné plus de combats à mener pour Lui, tandis que les jeunes recrues sont restées à la maison pour être formées et disciplinées.

Vous savez que, quand une bataille bat son plein et que son issue semble incertaine, le commandant ordonne à la « vieille garde » d'aller au front. Cela fait partie du privilège d'être un ancien soldat – d'aller à l'endroit le plus chaud du champ de bataille ; et c'est l'un des privilèges des enfants de Dieu mûrs d'être tentés plus que les autres, et de souffrir plus que les autres.

Si je pouvais avoir une épreuve ou une tentation qui, autrement, atteindrait un jeune frère venu au Seigneur il y a une semaine ou deux, je dirais volontiers : « Donnez-la à moi ». Cela pourrait assommer ce jeune, et je serais désolé qu'il en soit ainsi, alors que je l'endurerais volontiers. Vous, croyants éprouvés, vous ne devez pas vous imaginer que Dieu ne vous aime pas autant qu'à l'époque de votre jeunesse spirituelle, lorsqu'Il ne vous éprouvait pas comme Il le fait maintenant. Il vous aime tout autant qu'auparavant, et Il vous fait encore plus confiance qu'autrefois. Parce qu'Il vous a rendu plus forts que vous ne l'étiez, Il vous donne l'honneur et le privilège de figurer à l'avant-garde de son armée, ou de porter l'espoir dans une situation désespérée, ou de tenir tête au vieil Apollyon (Satan).

Dieu sait exactement quel poids de la tentation ou de l’épreuve que vous êtes en mesure de supporter et Il ne permettra pas que l’épreuve aille au-delà. Mais, remarquez bien, cela ira jusqu’à ce point, car il n’y a pas dans ce monde un grain de foi qui se gaspille. Pour chaque grain de foi que Dieu donne, Il donne également l'épreuve équivalente en quelque sorte, car, si la foi pouvait être excédentaire, elle conduirait au fanatisme, ou à quelque chose de pire. Si le Seigneur nous accorde Son riche trésor par la « porte arrière », pour ainsi dire, nous devons en disposer à « l’avant de notre boutique », dans notre saint « commerce » pour Lui.

 

5. Les palliatifs de Dieu

Cinquièmement, notre texte implique que Dieu a en réserve quelque chose qui accompagne nos tentations. « Il préparera aussi le moyen d'en sortir, afin que vous puissiez la supporter ».

Vous savez comment vous soignez votre propre enfant. Il doit prendre une dose d’un médicament désagréable, et le petit n'aime pas ça du tout. La seule vue de la cuillère et de la tasse le révulse. Mais la maman dit : « Johnny, prends d’abord ce médicament, et ensuite tu auras ce morceau de sucre ou ce fruit, pour en masquer le goût ». Et quand Dieu envoie une épreuve ou un problème à l'un de Ses enfants, il est sûr d'avoir une bonne dose de douceur pour l'accompagner. J'ai entendu un enfant dire : « Cela ne me dérange pas de prendre le médicament tant que j'ai le sucre ». J'ai également connu des croyants qui disaient : « Nous supporterons volontiers la maladie, la douleur, le deuil, la tentation, la persécution, si seulement nous pouvons avoir la présence de notre Sauveur au sein de tout cela ».

Certains d’entre nous, n’oublierons jamais les expériences faites dans nos maladies. Quand notre souffrance fut la plus aiguë, la pire, cela fut aussi le moment de vivre le plus doux et le meilleur remède divin. Ô combien dois-je pas personnellement à la lime, à l'enclume et au marteau de l'atelier de mon Maître ? J'ai souvent dit, et je le répète, que l'affliction est la meilleure pièce de ma maison. Il y a longtemps que j'ai appris à l'apprécier, à louer Dieu pour elle et pour ce qui m'est arrivé avec elle, car j'ai souvent constaté que, dans l'épreuve, le Seigneur avait trouvé un moyen de m'en sortir et que j'avais pu la supporter.

Même avec la tentation de pécher, le Seigneur a souvent envoyé à l’âme tentée une telle révélation du caractère odieux du péché et de la beauté de la sainteté, que le poison de la tentation était presque neutralisé. Même dans les épreuves matérielles, le Seigneur donne souvent des manifestations de miséricorde matérielle ; parfois, quand Il Lui a plu d’ôter à un homme sa richesse, Il l’a restauré dans sa santé, de sorte que cet homme a évidemment gagné au change.

J’ai connu quelques exemples où cela s’est produit. Quand un cher enfant a été enlevé à une famille, on a assisté à la conversion d’un autre de leurs enfants, ce qui a représenté une merveilleuse compensation à cette épreuve. Et souvent, la peine a été accompagnée par des délices inhabituels dans le Seigneur. La Parole de Dieu a été particulièrement douce à tel ou tel moment, et le pasteur a semblé prêcher mieux que jamais, son message répondant exactement à votre situation à ce moment. Vous avez été surpris de découvrir que l’amertume apparue avec la peine, avait disparu presque avant que vous en ayez été conscients. Comme la mort est engloutie dans la victoire telle une goutte amère dans un verre d’eau, ainsi votre détresse a été diluée par Sa douceur et vous avez à peine goûté son amertume. Ainsi le Seigneur, par Sa grâce, Sa présence et Sa consolation, vous a rendus si heureux que vous avez vaguement compris que vous étiez passés dans une telle peine, en raison de la miséricorde surabondante qui l’a accompagnée. Cela ne devrait-il pas nous réconforter et nous rendre prêts pour quoi que ce soit qu’il plaira au Seigneur de nous envoyer ou qu’Il permettre de nous atteindre ?

 

6. Le remède de Dieu

Maintenant, notez-le bien, tout à la fin du verset, il est dit que Dieu prépare une voie de sortie pour Son peuple. « Mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d'en sortir, afin que vous puissiez la supporter ».

Je vais le relire encore : « Mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d'en sortir, afin que vous puissiez la supporter ». Oh non, il est écrit : « afin que vous puissiez la supporter ». Voilà une bien curieuse voie de sortie, n’est-ce pas ? Voici votre issue de secours bloquée, l'armée adverse est là devant vous, et pourtant vous devez vous échapper. Vous dites au Seigneur : « Par où puis-je m’échapper ? ». Mais le Seigneur répond : « Vous ne devez pas vous enfuir. Votre voie de sortie est de vous frayer un chemin au milieu de vos adversaires ». C'est bien là une façon singulière de s'échapper, mais c'est la façon la plus glorieuse du monde !

La meilleure façon de s’échapper pour une armée est de vaincre ses ennemis. Le meilleur moyen du pèlerin pour échapper à ses ennemis n'est pas de se réfugier dans les sombres montagnes à droite, ou dans l'épaisse forêt à gauche. La meilleure façon est de s'échapper droit devant, malgré tous ses adversaires.

Maintenant, frère ou sœur bien-aimé(e), il se peut qu'en ce moment vous vous attendiez à une affliction affreuse, et vous avez demandé au Seigneur de vous trouver un moyen de vous échapper. Vous avez dit : « Oh, si seulement je ne devais pas passer par ce moment d'épreuve ! » Pourtant, il vous faudra bien y parvenir. Mais, demandez-vous, « la vie de cet être cher ne peut-elle être épargnée ? » J'espère que oui, mais il est possible que non. « Alors, comment vais-je pouvoir m'échapper ? » Votre échappatoire n'est pas d'éviter l'épreuve, mais de pouvoir la supporter.

Vous devez subir l'épreuve, mais vous n'en aurez que la partie bénéfique. Vous devez être plongés dans cette mer de douleur, mais elle ne vous noiera pas, elle ne fera que vous laver et vous purifier. Vous devez traverser ce feu, votre Seigneur l'a ordonné ainsi, et pourtant vous allez en sortir indemne. Vous vous demandez : « Comment cela peut-il se faire ? » De cette façon : aucune partie de votre or ne sera éliminée, seules les scories seront consumées, et vous serez d'autant plus purs que vous aurez traversé le feu. Je répète que c'est la meilleure façon d'échapper, car si nous pouvions échapper d'une autre façon, nous perdrions tous les avantages de l'épreuve.

Frères et sœurs, que dirai-je encore pour conclure : Êtes-vous, en ce moment inquiets et enclins au désespoir ? Prenez un conseil plus sage. Les tempêtes qui s'abattent sur votre navire sont les mêmes que celles qui s'abattaient sur la barque de votre Maître et sur les bateaux dans lesquels Ses apôtres naviguaient autrefois. Ces tempêtes ne sont pas surnaturelles, ni au-delà de ce que les croyants en Jésus peuvent supporter. Dirigez votre navire face au vent, comme un marin audacieux. N'essayez pas d'éviter ce souffle impétueux, naviguez contre vents et marées, car il y a en vous une puissance qui peut vaincre tous les vents et toutes les vagues, car le Seigneur Lui-même n'est-il pas avec vous comme Capitaine, et le Saint-Esprit n'est-il pas avec vous comme Guide, et n'avez-vous pas un Dieu fidèle auquel vous pouvez vous fier dans la nuit la plus orageuse ? 

Il est vrai que vos ennemis sont nombreux et puissants, mais faites leur front comme un homme vaillant. Bannissez l’idée de faire demi-tour ou de rendre les armes, soyez plutôt fermes par la grandeur de la puissance de la foi, « et que ta vigueur dure autant que tes jours ! ». Dites avec Job : « Voici, il me tuera ; je n'ai rien à espérer ; mais devant lui je défendrai ma conduite ». Il ne sera pas facile de tenir cette résolution, mais le Seigneur mérite que nous la tenions.

Imagine-toi, frère bien-aimé, dans la pire condition concevable, et sache qu'il n'y a aucune raison suffisante, même dans une telle condition, pour que tu doutes de ton Dieu. Imagine-toi arrivé à ton dernier sou, mais rappelle-toi qu'il fut un temps où tu ne valais pas un sou, un temps où tu ne pouvais pas mettre de nourriture dans ta bouche, ni te vêtir. Tu as été jeté entre les mains de Dieu dans ta tendre enfance, et Il a pris soin de toi.

Si tu redeviens un enfant, et que les infirmités de l'âge augmentent et se multiplient, Celui qui a été si bon au début sera tout aussi bon à la fin. Souviens-toi de Son ancienne promesse : « Jusqu'à votre vieillesse je serai le même, jusqu'à votre vieillesse je vous soutiendrai ; je l'ai fait, et je veux encore vous porter, vous soutenir et vous sauver ». Une telle promesse, si elle est bénie par Dieu le Saint-Esprit, fera que le croyant le plus éprouvé se réjouira dans le Seigneur et poursuivra sa route sans la moindre crainte de tous les ennemis qui se dressent sur son chemin.

Je vais souvent voir de pauvres malades, accablés de douleurs, et cela me réjouit de les entendre parler de la bonté du Seigneur à leur égard. Je conversais cette semaine avec l'un de nos frères en grande souffrance, il a parlé avec une telle joie sainte et une telle fierté de la bonté du Seigneur à son égard, que je n'ai pu m'empêcher de dire qu'il faudrait beaucoup d'arguments athées pour me faire douter de la puissance de la vraie religion après l'avoir écouté.

J'aime voir les gens éprouvés par Dieu mourir pleins de joie, louant et bénissant le nom du Seigneur qui est leur tout en tout, même dans leur heure la plus éprouvante.