L’appel de Dieu pour Son service

L’appel de Dieu pour Son service

Peter Masters

Voici l’appel qui fait toute la différence pour les pasteurs et pour tous les convertis. Chaque vrai croyant devrait être conscient d’avoir reçu un appel personnel à servir le Seigneur.

« La trentième année, le cinquième jour du quatrième mois, comme j’étais parmi les captifs du fleuve du Kebar, les cieux s’ouvrirent, et j’eus des visions divines » (Ézéchiel 1:1).

Les applications personnelles et spirituelles de l’appel d’Ézéchiel au ministère prophétique sont certainement destinées au peuple de Dieu dans toutes les générations et cela jusqu’à la fin des temps. Le premier chapitre d’Ézéchiel contient plusieurs sujets d’une immense importance pour nous. Il porte principalement sur la façon dont Dieu a mandaté Son serviteur et lui a ouvert les yeux sur les grandes questions qui domineraient sur sa vie.

De nombreux chrétiens attachés à la Bible ne semblent malheureusement pas avoir réalisé que chaque chrétien a un mandat personnel. Il n’est pas rare de rencontrer des chrétiens, et je suis sûr que nous avons de tels amis parmi nous, au Tabernacle, qui connaissent le Seigneur, marchent avec Lui, ont foi en Christ, ont un témoignage et peuvent parler de la bonté de Dieu envers eux au fil des ans, mais n’ont pas encore réalisé leur mission particulière. Ils se considèrent de manière très humble comme des bénéficiaires de la grâce de Dieu, mais pas comme ayant reçu un appel spécial au service du Christ. Il ne s’agit pas nécessairement d’un appel à prêcher, ou à exercer un service très particulier, mais d’un mandat qui les a amenés à se consacrer entièrement au Seigneur pour porter du fruit et le placer au premier rang en toutes choses. Malheureusement, tous les croyants ne peuvent pas dire : «  Dieu m’a sauvé et m’a chargé, bien que je ne sois ni digne ni apte, de Le placer en premier durant toute ma vie, de Lui obéir et de L’honorer dans tout ce que je fais, jusqu’à ce que je sois rappelé à la maison. »

Ézéchiel était un sacrificateur. Il avait été emmené en captivité par les Babyloniens, en même temps que 10.000 autres personnes aux environs de 598 Av. J.C. Il avait été déplacé de Jérusalem vers un endroit situé au sud-ouest de Babylone. Il avait alors vingt-cinq ans et il semble qu’il avait déjà passé cinq ans en déportation avant que le Seigneur ne place sur lui un énorme fardeau : Son appel prophétique.

Les paroles qui ouvrent le chapitre : « La trentième année, le cinquième jour du quatrième mois… » sont d’habitude comprises comme faisant référence à l’âge d’Ézéchiel lorsque le Seigneur l’appela. Il nous dit qu’il était dans un village au bord du fleuve Kebar, un affluent du grand Euphrate. Il décrit comment « les cieux s’ouvrirent » et comment il eut des visions divines.

En pensant d’abord à un appel au ministère, on constate qu’Ézéchiel vivait parmi le peuple. Ce n’était pas quelqu’un qui avait été parachuté de Jérusalem pour exercer un ministère auprès de ces captifs. Il était l’un d’entre eux. Ils le connaissaient et il les comprenait : il avait été observé de près par ses compagnons d’exil, labourant des champs pour survivre, et participant à la collecte du lourd tribut exigé par leurs seigneurs. Il mena clairement une vie exemplaire parmi eux.

Du fait de son mandat, il allait avoir parmi eux un ministère très impopulaire. Il avait pour mission de les appeler à la repentance, mais ils ne pourraient pas le rejeter pour mauvais caractère. Ils ne pourraient pas dire : « Nous le connaissons, lui et son passé. Nous savons quel genre d’hypocrite il est ». Ézéchiel avait mérité d’être parmi eux, il était irréprochable. De plus, il avait souffert comme eux, ayant été fait prisonnier dans une invasion, ne sachant pas ce qu’il allait devenir. Comme eux, il avait dû recommencer sa vie dans la zone désolée d’un groupe de prisonniers, en labourant la terre pour survivre.

De plus, après cinq années, le prophète connaissait les péchés et les défauts du peuple, ses attitudes et ses excuses. Il connaissait bien leur refus d’accepter le châtiment de Dieu, et leur croyance insensée que l’Égypte déchue leur viendrait en aide. Leur confiance était dans les solutions terrestres à leurs souffrances, et non dans leur Dieu glorieux.

Lorsque Dieu appela Ézéchiel, il appela un homme éprouvé qui avait appris à travailler et qui avait résisté à l’épreuve de la foi. Aujourd’hui, on n’éprouve pas souvent ceux qui veulent devenir des prédicateurs. A-t-il déjà conduit une âme au Seigneur ? A-t-il même persisté fidèlement dans son travail avec les jeunes ou à l’école de dimanche ? Combien de temps a-t-il passé dans un emploi séculier ? Il se peut qu’il n’ait jamais appris à travailler dur et qu’il n’ait aucune idée de la façon dont les gens pensent ou raisonnent en général.

Parfois il n’a même jamais été reconnu par son église pour son service envers Christ et il n’a jamais été correctement évalué ou approuvé par les membres de l’église locale. Il est allé en faculté de théologie de son propre gré et, le moment venu, voici un autre homme qui n’a pas fait ses preuves, qui entre sans justification dans la charge pastorale. Combien nous nous sommes éloignés de la manière dont le Seigneur agissait dans les précédents que nous montre la Parole !

Des temps privilégiés mais mauvais

Nous notons aussi que certains des « plus grands » prophètes ont servi comme contemporains les uns des autres. Jérémie et Daniel, par exemple, vivaient à la même époque et nous pouvons en conclure qu’il s’agissait de grands jours et de temps privilégiés. Mais ce furent également des jours difficiles de grande rébellion et d’incrédulité. Il est réconfortant de savoir que certains des plus grands instruments de Dieu ont exercé leur long ministère (celui d’Ézéchiel a duré au moins 22 ans) à une époque où l’église et la société en général vivaient dans le mal et l’incrédulité les plus extrêmes.

La vision d’Ézéchiel venait d’en-haut, de la part de Dieu et cela s’applique à nous aussi. Il n’y aurait jamais eu de fâcheux égarements dans les églises, ni d’innovations stupides, si chaque croyant avait été frappé à un moment donné par la conviction profonde que tout ce que nous savons ou faisons dans le domaine spirituel doit venir de la Parole de Dieu, et jamais de l’imagination de simples hommes. Tant de choses sont entrées dans les églises au cours des cinquante dernières années qui ne viennent pas de Dieu ni de Sa Parole, mais des idées d’hommes déchus. Des directives autoritaires et des propositions interminables émanent d’enseignants charismatiques, et un très grand nombre d’entre elles finissent par aboutir dans des églises plus saines. La situation est si mauvaise, ces derniers temps que même les pasteurs réformés n’ont pas honte de se dire « progressistes », ce qui signifie qu’ils adoptent et promeuvent les idées des hommes et soutiennent la mondanité dans les églises. Ézéchiel, accablé par la révélation, s’attachera à la seule Parole de Dieu.

Nous lisons que : « la parole de l’Éternel fut adressée à Ézéchiel » (Ézéchiel 1:3) ce qui est une façon de rendre le sens hébreu qui indique que la parole vint à lui d’une façon très personnelle et aussi avec la grande certitude que Dieu lui avait parlé. C’était un appel qui ordonnait et il vint avec le fardeau d’une responsabilité.

Avez-vous déjà fait cette expérience ? Vous êtes en train de lire votre Bible, d’écouter un sermon ou de méditer, et soudain, vous prenez conscience de ceci : « Je suis un homme, une femme, mandaté pour servir le Seigneur de toutes mes forces jusqu’à ce que je voie Son visage merveilleux. Je suis appelé à Lui appartenir et à Lui seul, à être un serviteur du Sauveur du monde ». La pensée est extrêmement solennelle et se présente comme un fardeau inévitable, non pas un fardeau désagréable ou intolérable, mais quelque chose dont on ne peut se défaire. Vous êtes tenu d’obéir, et cela vous remplit d’amour et de redevabilité envers Dieu. Vous étiez jusque-là un chrétien, mais jamais auparavant vous n’aviez ressenti cette pleine responsabilité d’être un serviteur du Christ. Il est dit d’Ézéchiel « que la main de l’Éternel fut sur lui ».

Une telle conscience de votre appel survient comme une très profonde expérience et vous vous en souvenez durant des années.

À partir de ce grand moment, Ézéchiel devint profondément solennel et sérieux. Le sens d’être sous la contrainte de Dieu l’absorba. Il devint, dès l’instant, un homme profondément sérieux. Nous aimons ce genre de personnes chaleureuses par nature et ayant un certain sens de l’humour. Cela nous élève et nous fait plaisir. Mais nous n’apprécions pas les personnes qui sont superficielles et triviales, comme le sont tant de gens à l’époque de Twitter. Une fois la main du Seigneur sur Ézéchiel, il devint profondément dévoué à Dieu, sérieux et travailleur. Ce sont là les marques certaines d’un mandaté de Dieu.

Avec la main de Dieu sur lui (verset 4), vint un formidable sens de qui est Dieu, et Ézéchiel allait certainement en avoir besoin, tout comme c’est notre cas à tous, en ces temps d’intense incrédulité. On nous dit qu’il regarda : « et voici, il vint du septentrion un vent impétueux, une grosse nuée, et une gerbe de feu, qui répandait de tous côtés une lumière éclatante, au centre de laquelle brillait comme de l’airain poli, sortant du milieu du feu ». Il s’est rendu compte que cela ne représentait (au début) pas Dieu, mais les troupes babyloniennes, qui allaient attaquer et faire tomber Jérusalem. Le vent impétueux était un symbole évident de destruction, de terreur et d’alarme, et sept ans plus tard, Jérusalem allait effectivement être détruite. Mais la vision du vent s’est immédiatement transformée en une vision de Dieu, pour signifier que les Babyloniens, aussi méchants fussent-ils, étaient l’instrument du jugement de Dieu.

Le sens qu’il recevait de l’immensité et de la gloire de Dieu provenait de la splendeur tout autour du nuage, et de la rotation vers l’intérieur de cette grande gerbe de feu, représentant la puissance autoalimentée et autocontrôlée de Dieu qui n’a besoin d’aucune matière combustible pour alimenter les flammes qui représentent Sa sainteté et Sa puissance. L’ambre (l’airain poli) était la teinte dominante émergente : « Au centre de laquelle brillait comme de l’airain poli, sortant du milieu du feu ». La couleur de l’airain poli en Ézéchiel caractérise l’être divin, la majesté, la sainteté et la puissance de Dieu. Le mandat du prophète survint avec une réalisation puissante de la force et de l’autorité de Dieu et c’est exactement ce dont nous avons besoin. C’est ce qui fait défaut dans le monde évangélique nominal couvert de gadgets et ayant la doctrine sans l’obéissance. Combien nous devons être saisis par ce sentiment de souveraineté et de pureté du Seigneur, afin de Lui obéir et de Lui rendre tout ce qu’Il nous demande. L’obéissance est certainement le plus grand besoin de l’heure.

Avec cette impression de Dieu est survenu un nouveau sens de Sa justice, comme nous le lisons au verset 5 : « Au centre encore, apparaissaient quatre animaux, dont l’aspect avait une ressemblance humaine ». Ici nous voyons les grands chérubins de justice (que l’on retrouve en Apocalypse 4-6) qui environnent le trône de Dieu et appliquent Sa justice.

« Au centre encore, apparaissaient quatre animaux, dont l’aspect avait une ressemblance humaine ». Nous notons les mots : « apparaissaient » et « aspect ». Le récit s’efforce de montrer que le prophète n’a pas réellement vu Dieu ou les chérubins de la justice, mais seulement une ressemblance, et il savait que cette vision était symbolique. Il savait que Dieu est invisible et immortel, et que les chérubins étaient une image des agents angéliques de la justice de Dieu. Ces deux termes reviennent à de nombreuses reprises. Mais la vision a suffi à susciter chez le prophète la plus profonde crainte, avec du dégoût pour toute forme de légèreté devant Dieu.

Ces chérubins nous sont présentés comme ayant « des mains d’homme », c’est-à-dire ouvriers pour Dieu, « une face d’homme », pour désigner leur intelligence ; « une face de lion » pour décrire leur invincibilité, « une face de bœuf » pour parler de leur force et « une face d’aigle » pour évoquer la puissance de la connaissance parfaite de toutes choses, tout comme un aigle qui vole haut et a ainsi une vision complète de ce qui est en dessous.

Des gens sérieux

Dieu, qui voit tout parfaitement, sera fidèle à Sa sainte nature et exécutera Son jugement parfait. Dans cette vision, Ézéchiel est rendu conscient que le temps du jugement pour Juda et Jérusalem est venu, et qu’il sera incontournable et proportionné. Le prophète avait besoin de voir cela, et nous aussi, et cela fait de nous des gens sérieux.

Entre nous, nous pouvons profiter de nombreuses activités et conversations heureuses qui réjouissent nos cœurs, mais lorsque nous considérons le monde qui péri, nous sommes des gens sérieux car non seulement nous avons senti que notre mission est d’atteindre une génération perdue, et nous avons reçu un sens de qui est Dieu, de Sa puissance et de Sa majesté, mais nous avons aussi reçu un sens aigu de Sa justice et de Son jugement. Nous ne pouvons pas nous empêcher de lever les yeux pour voir des foules, des milliers et des milliers de personnes, qui sont sous le jugement de Dieu. Cependant, de nombreux croyants obstruent cette prise de conscience en regardant des heures et des heures des divertissements dépravés à la télévision et en s’autorisant à accepter et à apprécier un comportement impie. Ils perdent leur horreur du sort des pécheurs et s’identifient plutôt à leur mode de vie.

Quand nous voyons les églises adopter les voies du monde et se compromettre avec la culture mondaine, nous devons dire : « Vous ne pouvez faire cela car Dieu vous demandera des comptes. Il est pur et saint. Il déteste tout ce qui caractérise la société rebelle ».

Lorsqu’Ézéchiel a été mandaté par Dieu (comme tout jeune homme appelé au service de la Parole de Dieu), il a été entièrement conquis par la vision de la sainteté et de la puissance de Dieu. À partir de ce moment, il a été mis à part et séparé des choses de ce monde entachées de péché. Un tel homme, aujourd’hui, répudierait tout vestige d’idolâtrie en lui, détruirait toutes les possessions qui maintiennent le monde dans son cœur, et serait entièrement pour le Seigneur. Pour Ézéchiel, ce sens impressionnant de Dieu ne le quittera plus jamais.

Lorsque cette réalisation manque chez les prédicateurs aujourd’hui, ils sont voués à l’échec comme instruments de Dieu. Ils ne peuvent pas prêcher comme ils le devraient. Ils ne peuvent pas maintenir le message qui appelle à sortir du monde. Ils seront défaillants dans les grandes questions de la vie. Ils peuvent toujours être fidèles aux doctrines, mais leur tâche de garder le troupeau de Dieu sans tache dans le monde ne sera plus honorée et maintenue.

Parallèlement à la réalisation irrésistible de la puissance et de la sainteté de Dieu, Ézéchiel a eu un aperçu, un sens, de l’œil de Dieu qui voit tout. Il l’a vu dans les roues des êtres vivants : « À leur aspect et à leur structure, ces roues semblaient être en chrysolithe, et toutes les quatre avaient la même forme ; leur aspect et leur structure étaient tels que chaque roue paraissait être au milieu d'une autre roue ». Et ils avaient des yeux tout autour de ce que nous appellerions la circonférence, représentant les yeux de l’omniscience de Dieu et des chérubins de la justice.

Le prophète avait certainement besoin d’une vision de la connaissance de Dieu qui voit tout, car les jugements qui allaient être infligés à Juda auraient menacé d’écraser son esprit et même sa confiance. L’assurance que Dieu savait tout, et que Son plan souverain et parfait tenait compte de tous les événements et ne pouvait jamais échouer, allait renforcer et maintenir le prophète à travers les temps les plus sombres. Lorsqu’il verrait son peuple vaincu et dispersé, le temple en ruines et les choses terribles qui allaient se produire, il saurait que ce n’était pas la fin de l’affaire. Il avait besoin de cette puissante prise de conscience, tout comme Jérémie et Daniel, que la vision de Dieu englobait les siècles à venir, ainsi que la montée et la chute des empires et des armées.

Nous avons également besoin d’un sens de la connaissance suprême que Dieu a de toutes choses. Nous lisons l’histoire de l’œuvre de Dieu dans notre pays, de la Réforme et des temps de réveil et de renaissance, et à certains égards, nous la trouvons profondément déprimante. Dans une ville comme Londres, plusieurs bâtiments qui avaient été évidemment autrefois des églises, des chapelles et des missions, mais désormais été transformés en bureaux ou en magasins. Nous nous promenons dans les grandes avenues et nous voyons de nombreux bâtiments qui étaient autrefois des orphelinats ou des écoles du dimanche. Nous les reconnaissons grâce aux fenêtres des églises qui s’élèvent au-dessus des façades des boutiques.

Nous pensons au XIXe siècle et à la façon dont C.H. Spurgeon se plaignait, déjà à l’époque, de la mauvaise situation. Il y avait des milliers de personnes dans les églises, et le peuple de Dieu pensait que la situation était mauvaise ! Que diraient-ils de ce qui se passe aujourd’hui ?

La tâche qui nous a été confiée                                                

En tant que peuple de Dieu, nous devons avoir la pensée que Dieu sait exactement ce qu’Il fait. Il sait exactement quand sera la fin de toutes choses. Il sait quand envoyer un dernier réveil avant l’aube du dernier jour.

Si nous avons reçu un sens aigu de la connaissance infaillible et de la souveraineté de Dieu, nous n’essayerons pas d’améliorer la tâche qui nous a été donnée de simplement prêcher la repentance et la rémission des péchés, et d’invoquer la bénédiction du Saint-Esprit sur nos activités.

Dans les années 1970, le mouvement des églises « sensibles aux besoins des personnes en recherche » a vu le jour aux États-Unis. Un pasteur a décidé de demander à des personnes qui n’étaient pas membres d’une église ce qu’elles souhaiteraient y trouver. Il leur a envoyé un questionnaire, puis un sondage poussé et les réponses revinrent disant que les gens ne voulaient pas d’une église où l’on chantait de vieux cantiques assommants, ou qui se contentait de vous prêcher et de vous dire que vous étiez un pécheur, mais qu’ils souhaitaient une église qui divertisse, qui ne froisse pas et qui n’oblige personne à participer aux activités religieuses. Une église a donc été créée pour répondre aux goûts des personnes non converties.

Elle connut alors un grand succès sur le plan terrestre et commença à publier à grande échelle son « secret » pour la réussite. De nombreuses églises ont suivi le mouvement, devenant des méga-églises où le péché était peu mentionné et où tout le confort, les loisirs et les divertissements souhaitables étaient disponibles pour attirer des foules de « fidèles » superficiels. Depuis lors, d’autres innovations et expériences se sont jointes à la campagne de mise au goût du jour visant à « réécrire l’église » pour qu’elle ressemble moins à l’église du Nouveau Testament et qu’elle soit plus adaptée à la nature non convertie ou « la chair » de l’homme. Un mandat semblable à celui d’Ézéchiel, un sens aigu de la connaissance et de l’infaillibilité de Dieu, la prise de conscience qu’il sait pourquoi il a permis un temps de déclin, et qu’Il sait exactement ce qu’Il va faire, et comment Il va défendre Sa Parole, auraient empêché l’étouffement du défi de l’Évangile, la banalisation et la « mondanité » de l’église. Nous avons besoin de cette réalisation de l’omniscience de Dieu. Elle est essentielle. 

Dans les années 1980 un prédicateur connu du mouvement charismatique déclara que l’enseignement de la Bible ne suffisait pas. À lui tout seul, il ne pourrait jamais conquérir la communauté humaine. Il faut y associer ce qu’il appelait « une rencontre de la puissance ». Il proclamait (à tort) que chaque fois que le Seigneur Jésus-Christ prêchait (Lui ou Ses apôtres plus tard), un miracle était également accompli. Seuls les miracles faisaient que les gens écoutaient. Vous devez, insistait-il, être capables de ressusciter les morts ou de regarder les gens et de savoir exactement quels sont leurs péchés, et de le leur dire. Il racontait comment il s’asseyait à côté de quelqu’un durant un trajet en avion et se retournait pour lui dire tous ses péchés les plus graves. Je ne peux pas savoir s’il avait inventé ces histoires ou s’il était un homme tristement égaré, mais il concoctait de nombreux récits de ce genre. Et il a été largement copié. Il ne pouvait, disait-il, y avoir d’impact de l’Évangile sans cette clairvoyance ou ces intuitions miraculeuses.

L’essence de l’appel prophétique

Si nous n’avons pas un sens aigu de la puissance, de la majesté et de la connaissance de Dieu, alors nous courons le risque d’imaginer que nous avons besoin d’autres choses en plus de la Parole et de l’Esprit. Quoi par exemple ? Que faire pour épater et émouvoir les gens, pour qu’ils nous écoutent et viennent à nous ? Nous nous livrerons à des manigances et à des astuces humaines pour aider Dieu ! Sans la substance de la vision d’Ézéchiel, notre foi ne suffira pas à surmonter l’impiété et l’hostilité de notre époque. Nous devons avoir un sens profond de la personne de Dieu : Il est tout-puissant, Il est saint et Il voit tout.

La majorité du monde évangélique a perdu sa vision de Dieu et a peur que si nous nous concentrons sur la prédication de la Parole, cela ne produira pas d’effet. Les méthodes bibliques traditionnelles doivent donc être renversées. Ézéchiel 1 nous parle des moyens mis à disposition par Dieu pour s’assurer qu’il resterait absolument fidèle à l’appel, au message et au mode opératoire qu’il recevrait. C’est l’essence même de l’appel prophétique.

Le tout dernier verset d’Ézéchiel 1 déclare : « Tel l’aspect de l’arc qui est dans la nue en un jour de pluie, ainsi était l’aspect de cette lumière éclatante, qui l’entourait : c’était une image de la gloire de l’Éternel. À cette vue, je tombai sur ma face, et j’entendis la voix de quelqu’un qui parlait. »

Cela ne nous rappelle-t-il pas les paroles de l’apôtre Jean en Apocalypse 1 : « Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort » ? Ézéchiel tomba sur sa face et entendit la voix de Christ, le Christ d’avant l’incarnation, qui lui parlait. Voilà ce dont nous avons besoin : la voix du Seigneur au travers de la Parole, appliquée de telle façon à nos cœurs et à nos pensées par l’Esprit que nous avons alors la réalisation la plus profonde possible de la gloire, de la puissance, de la sainteté, de la connaissance et de l’infaillibilité de Dieu, qui nous conduit à la proclamation, au témoignage et au service, tout en nous donnant la plus grande confiance en Lui. Nous ne ressentirons alors pas le moindre goût ou le moindre besoin d’utiliser des expédients inadaptés et incongrus du culte contemporain, des attractions mondaines, des cultes qui ressemblent à des divertissements ou de toute autre invention proposée par ceux qui n’ont jamais goûté à un appel à la façon d’Ézéchiel.