Prendre soin des autres

Prendre soin des autres

C. H. Spurgeon

« [Mais] un Samaritain, qui voyageait, étant venu là, fut ému de compassion lorsqu’il le vit. Il s’approcha, et banda ses plaies, en y versant de l’huile et du vin ; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie, et prit soin de lui. Le lendemain, il tira deux deniers, les donna à l’hôte, et dit : Aie soin de lui, et ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour » (Luc 10:33-35).

Lorsque le Sauveur parlait, il le faisait avec une éloquence inégalée. Nous allons prendre quelques paillettes d’or de Ses propos et les battre au marteau jusqu’à obtenir de fines feuilles d’or, et nous avons tout intérêt à agir ainsi, car nous ne pouvons pas nous exprimer en lingots comme Lui.

Ses paroles sont des perles, des rubis et des diamants, et bien souvent elles dépassent de très loin notre finitude au point que Lui seul est en mesure de les mettre parfaitement en pratique. Nous ferons donc preuve de grande sagesse en pesant soigneusement Ses propos.

Je m’apprête à donner un aperçu différent sur cette parabole. Ce n’est pas l’enseignement qu’on en tire habituellement, mais je projette une lueur pour nous éclairer sur un autre sujet. Tout ce que notre Seigneur nous demande d’être, Il l’était Lui-même. Ainsi, Il s’identifie Lui-même au bon Samaritain lorsqu’Il le décrit car Il a agi en notre faveur comme le bon Samaritain. Ce qu’Il nous ordonne de faire dans cette parabole, Il l’a accompli Lui-même, car Il est notre exemple autant que notre enseignant. C’est mon premier point qui sera suivi de quatre autres.

1. L’exemple du Seigneur

Ce Samaritain, nous est-il dit, a pris soin de l’homme blessé. Christ de même a pris grand soin des âmes blessées. Le Samaritain a conduit l’homme jusqu’à une auberge et a pris soin de lui.

Je ne voudrais pas m’attarder sur cet aspect étant assuré que vous le comprenez fort bien. Vous aussi vous étiez autrefois blessés et vous ne l’avez pas oublié. Vous étiez gravement blessé, il vous semblait que vous étiez atteint par toutes les peines du monde parce que vous aviez découvert la réalité horrible de votre péché.

Le péché personnel est une découverte épouvantable quand une personne en prend vraiment conscience. Il ne s’agit pas tant de dire : « J’ai péché ! ». Ce n’est pas tant le fait de croire que vous avez péché, mais de savoir qu’il est en vous, que votre péché est incrusté en vous avec une intensité telle qu’il vous colle à la peau ; pire encore, vos péchés sont en vous et piquent au vif votre conscience au point que vous ne trouviez de repos ni le jour ni la nuit. Vous vous dites : le péché est une chose terrible !

Vous auriez préféré fuir, mais pour aller où ? Nous ne passons pas tous par cet état d’esprit avec la même acuité, mais, plus ou moins, chaque enfant de Dieu sait ce que cela signifie. Nous nous trouvons blessés, saignants, défaillants et périclitant, sans ami proche pour voler à notre secours !

Vous vous souvenez de tout cela  et, à cette heure-là, Jésus s’approcha de vous. Je pense que je Le vois maintenant comme je Le vis pour la première fois quand j’ai regardé à Lui : si tendre dans Son regard ! Il est venu à ma rencontre, Il s’est arrêté, Il s’est abaissé vers moi et m’a invité à me confier en Lui, car Il voulait me saisir le plus tendrement possible.

Je me suis laissé faire. Que pouvais-je faire de mieux que de m’abandonner à Lui ? Je pense que je Le vois maintenant examiner mes blessures, les laver, y verser de l’huile et du vin, et les bander. Il n’y a jamais eu de Médecin comme Lui.

Je me suis senti revivre à chaque manifestation de Sa part, à chacun de Ses regards et au contact de Son souffle et plus encore, j’ai senti descendre sur moi une étrange compréhension qui m’a permis de saisir que, d’une certaine manière, j’ai été transformé : j’étais, en fait, né de nouveau et passé de la mort à la vie.

La sensation première de ce fait est toujours en moi : ce n’était pas un rêve ou un enthousiasme passager. Le souvenir de ce jour est aussi frais pour moi que si c’était hier. La neige tombait rapidement, et pourtant dix mille colombes ailées semblaient venir du Ciel volant à ma rencontrer sur mon chemin car j’étais en paix avec Dieu.

Je brûle de vous raconter ma joie instantanément. En effet, je ne pouvais la retenir : la joie était trop grande pour être tue. Christ Jésus me l’avait donnée. En un instant Il avait rendu heureux mon cœur malheureux. Il m’avait ôté le manteau de tristesse dont j’étais revêtu pour m’environner de joie, Il avait couronnée ma tête d’une espérance joyeuse. C’est Lui qui avait fait tout cela. Il avait pris grand soin de moi. Je voudrais que vous, qui savez tout sur Son amour, vous complétiez mon histoire en disant : « Oui, c’est ce qu’Il a fait pour moi aussi. Il a pris soin de moi ».

Mon Seigneur s’est assis près de moi durant des nuits et lorsque je m’éveillais le matin, avec quelles choses encourageantes, Il alimentait ma pensée ! Oui, et Il me suivait lorsque je devais aller par le monde et qu’il y avait des probabilités que je sois tenté. Il prenait soin de moi.

Mes sports de jeunesse auraient pu m’apporter des tentations et ma fréquentation d’autres jeunes aurait pu m’entraîner au mal ; mais Il a pris soin de moi. En regardant en arrière, à mes premiers jours de conversion, je rends témoignage qu’Il a réellement pris soin de moi. Et, à cause de cela je suis tenu de prendre soin des autres. Ne ressentez-vous pas la même chose que moi ?

2. L’ordre du Seigneur

Deuxièmement, pendant son absence, le Seigneur Jésus voudrait que Son église prenne soin des âmes blessées. « Il [le Maître] le conduisit à une hôtellerie, et prit soin de lui. Le lendemain, il tira deux deniers, les donna à l’hôte, et dit : Aie soin de lui, et ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour ».

Jésus-Christ a amené de nombreuses âmes blessées à Son église et voici son ordre : « Ayez soin d’elles ». C’est dans ce but que l’église a été instituée afin que vous exerciez la guérison et preniez soin des âmes. Vous qui, à l’instant, étiez d’accord pour dire que Christ a pris soin de vous, vous devez maintenant l’entendre vous dire : « Aie soin de lui ou d’elle ».

C’est ma tâche particulière de prendre soin de toutes les âmes malades qui viennent à ce grand caravansérail[1] ; mais je ne peux pas le faire à moins que vous tous ne m’y aidiez. Certains de mes amis scrutent les alentours du Tabernacle pour y trouver ceux qui sont blessés pour parler avec eux ; et ainsi faisant, prendre soin d’eux.

Hélas, bon nombre des membres d’église viennent et s’en vont sans jamais penser ; mais cela ne peut perdurer ! Le Seigneur Jésus dit à Son église, comme à un hôtelier : « Aie soin de lui », car une âme malade a des blessures qui nécessitent de gros soins. Ces blessures du cœur ne guérissent pas du jour au lendemain. Elles sont toujours présentes alors même que vous pensiez les avoir guéries.

Les pensées de certaines personnes sont si meurtries du fait de leurs péchés passés qu’elles n’arriveront jamais à une guérison permanente leur permettant de se réjouir dans le Seigneur et de Le servir à moins que vous ne preniez soin d’elles de manière spéciale. Nous avons autour de nous des personnes découragées qui ne viendront jamais à la lumière et à la liberté à moins que vous ne preniez soin d’elles en les instruisant et en les consolant.

 

Comment prendre soin des autres

En plus des blessures, ces malades souffrent de certaines faiblesses. Un homme ne peut pas avoir été chargé de coups, blessé et laissé à demi-mort, sans être très affaibli. Prenez alors soin de lui. Cherchons ces « Gens de Peu-de-Foi », ces « Très-Effrayés » et ces « Pensées-Chancelantes » ; et soyons disposés à les fortifier. Lorsque nous les avons trouvés, ne les traitons pas avec indifférence.

Ne recherchons pas une compagnie plus sympathique qui nous dispenserait de rencontrer les personnes faibles et découragés ; mais allons parler avec elles, afin de pouvoir prendre soin d’elles. Après avoir guéri leurs blessures et consolidé leurs fractures, continuons à les alimenter d’une nourriture adaptée à leur état de santé. Plaise à Dieu que le dixième des soins accordés par certains chrétiens à leurs chevaux [aujourd’hui leurs voitures] et à leurs chiens puisse être mis en œuvre envers les bien-aimés de Christ dont Il nous a transmis la charge et à propos desquels Il affirme, en les désignant un par un : « Aie soin d’eux » !

Lorsque les blessures sont soignées, la personne retrouve des forces, sa faim est assouvie, et celui qui a agi comme l’hôtelier au nom de Christ découvre que la personne démunie n’a pas de vêtements adéquats. Il nous est rapporté que ce pauvre homme avait été dépouillé de ses vêtements. Supposez que l’hôtelier ait dit : « Je t’ai soigné jusqu’à ce que tu puisses marcher et maintenant tu peux partir ». Le malheureux aurait pu répondre : « Comment puis-je ? Je n’ai plus de vêtements ». Alors la parole du bon Samaritain serait venue à la pensée de l’hôtelier : « Aie soin de lui », ce qui voulait également dire : « Habille-le. »

Ainsi, prenons l’initiative, autant que faire se peut, de revêtir chaque âme renouvelée des vêtements du salut. Enseignons, instruisons et consolons, afin que ceux qui viennent à nous dévêtus puissent repartir couverts de vêtements de joie, de consolation et de force. Ils pourront alors débuter leur voyage vers la Nouvelle Jérusalem en tenue correcte. En toutes choses, nous devons veiller à ce que l’homme de Dieu soit pleinement équipé pour son voyage vers le Ciel.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Le voyageur secouru dit : « J’ai commencé mon voyage et je suis reconnaissant pour tout ce que vous avez fait pour moi. Lorsque je suis parti de la maison, j’avais du pain dans mon sac et de l’argent dans ma poche avec lequel je pouvais payer les coûts du voyage. Hélas, je suis maintenant sans un sou ! »

C’est alors que l’hôtelier pourrait lui dire : « Celui qui t’a amené a dit : ‘Aie soin de lui’, et je dois interpréter ses paroles de façon très large, en raison de sa générosité. Voici de l’argent pour payer tes dépenses jusqu’à ce que tu retournes chez toi ».

Ne renonçons jamais au soin d’une âme jusqu’à ce qu’elle soit accueillie saine et sauve au Ciel. Ayons soin les uns des autres, mais surtout que ceux qui sont forts prennent grand soin de ceux qui sont faibles. Certains auront besoin qu’on prenne soin d’eux tout au long du chemin.

Je suis occupé, dans mon petit chemin, tout à fait comme l’était « Monsieur Cœur-Vaillant » du temps de John Bunyan. Je ne me compare pas à ce grand homme, mais nous œuvrons pour la même cause. Je me consacre à des visites personnelles guidées vers la Cité Céleste, et j’ai avec moi, pour le moment, le cher « Vieux Père L’Honnête » : je suis si heureux qu’il soit toujours vivant et actif. Il y a Christiana et ses enfants. C’est mon devoir de faire tout mon possible afin de tuer les dragons, de couper les têtes des géants et de conduire les timides et les vacillants.

Souvent j’ai peur de perdre certains des plus faibles. Je suis en peine pour eux, mais par la grâce de Dieu et avec votre aide bonne et généreuse veillant les uns sur les autres, j’espère que nous voyagerons en sécurité jusqu’à la rive. Oh, de combien d’entre eux ai-je dû me séparer à cet endroit-là !

Sur le rivage, j’ai entendu leurs chants au milieu du courant d’eau et j’ai presque vu ceux qui les conduisent vers la montagne jusque dans la Cité Céleste. C’est cela mon appel et je m’y attelle. Mon Seigneur m’a dit : « Aie soin de lui ». Je voudrais que bon nombre d’entre vous entrent dans cette œuvre si noble pour l’amour de notre cher Maître. Il s’en est allé, mais Il a laissé les âmes malades à notre charge. Ayons grand soin d’elles.

3. La provision du Seigneur

Troisièmement, je voudrais que vous notiez que notre Seigneur a pourvu au bien-être de ces patients. Nous lisons au sujet du bon Samaritain qu’« il tira deux deniers, les donna à l’hôte » (deux deniers à cette époque avaient beaucoup plus de valeur qu’aujourd’hui). En ce temps-là, il s’agissait d’une somme considérable qui permettait de payer les frais d’un séjour dans des conditions simples pour un temps considérable, comme on les connaissait dans un caravansérail oriental.

Le Maître a doté bon nombre d’entre vous de ces deux deniers pour payer les frais des malades à venir. Quelle immense fortune avons-nous en mains sous la forme de moyens accordés par la grâce ! La prédication de la Parole : quelle aide précieuse pour les blessés, les malades et ceux qui sont abattus !

La rédaction et la diffusion de livres religieux sains doctrinalement est une autre façon de nourrir ceux dont nous avons la charge. L’ordonnance du baptême et spécialement celle du Repas du Seigneur nous sont accordés par le Maître comme « argent de poche » à dépenser pour exercer l’hospitalité dans Son église. « Voici, » dit-il, « Faites-en usage. Utilisez-les et trouvez-en elles ce qu’il faut pour prendre soin des blessés et des faibles ».

Un autre moyen qui nous a été offert est le bienfait de la communion chrétienne. Vous et moi, nous savons que parler les uns aux autres et exposer nos expériences constituent une des choses les plus douces, abstraite faite du Ciel. Les nations s’enrichissent par le commerce, les chrétiens sont enrichis par la communion.

Comme nous échangeons des matières premières et des marchandises dans le commerce, nous échangeons de même nos connaissances lorsque nous nous entretenons des choses du royaume. Le Sauveur nous a donné cette communion fraternelle chrétienne comme si elle constituait les deux deniers destinés à payer les frais de ceux qui sont confiés à nos soins. L’héritage laissé à l’église par le Seigneur suffit largement pour avancer. Quel qu’en soit le cas à traiter, nous n’avons pas encore dépensé les deux deniers.

4. Des cas particuliers

Quatrièmement, je voudrais maintenant que vous notiez qu’il peut y avoir certaines personnes avec lesquelles la dépense sortira de l’ordinaire. « Le lendemain », dit le Maître, « il tira deux deniers, les donna à l’hôte, et dit : Aie soin de lui, et ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour ». Certains nécessiteront plus que la prédication, plus que des prescriptions. De qui s’agit-il ?

Certains sont plus sévèrement atteints que d’autres. Ils ont longtemps vécu dans le péché. Leur conviction de péché est vraiment terrible. Vous ne les remettrez pas d’aplomb au tarif habituel des deux deniers. Les moyens ordinaires ne suffiront pas pour combler leurs besoins désespérés. Ne baissez pas les bras, mettez-y le paquet. Faites davantage pour eux que ce que vous auriez fait pour le reste des malades et blessés qui sont logés dans « l’hôtellerie » de l’église.

Certains sortent de l’ordinaire et se révèlent plus faibles. On trouve parmi eux : « Mademoiselle Très-Effrayée ». Parfois, en parlant avec elle, je la quitte dans un bon état d’esprit espérant qu’elle gardera le moral. Hélas, elle est tout autant apeurée le lendemain !

Ensuite il y a « Monsieur Faible-Pensée » : le connaissez-vous ? Il arrive que parfois vous perdiez patience avec ce frère parce qu’il est si faible. Soyons doublement tendres quant à sa faiblesse et accordons-lui plus de temps qu’aux autres. Le bon Samaritain, qui les a placés sous notre garde, a dit : « Aie soin de lui, et ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour ». Dépensons sans compter en faveur de ces nécessiteux car le Seigneur ne sera pas content si nous les négligeons.

Outre le fait d’être blessés et faibles, ils sont également lents à comprendre. Certaines plaies sont difficiles à soigner et certains esprits acceptent difficilement d’être consolés. Il faut beaucoup de temps à certaines personnes pour arriver à capter l’Évangile.

Martin Luther parlait de frapper les habitants de Wittenberg à la tête avec le Livre pour leur inculquer la notion de justification par la foi. Mais frapper ne sert à rien. Nous devons dépenser bien plus que deux deniers de patience envers eux. Nous devons leur répéter encore, encore et encore les rudiments de la Vérité « car c’est précepte sur précepte, précepte sur précepte ; règle sur règle, règle sur règle ; un peu ici et un peu là ». Si quelqu’un nécessite plus de peine et de patience que les autres, nous devons nous montrer généreux envers lui.

Certains sont plus éprouvés que les autres. Nous nous demandons pourquoi certains hommes ne deviennent pas de meilleurs chrétiens. Ah, vous ne connaissez pas leurs épouses ! Vous vous demandez pourquoi certaines épouses ne deviennent pas des chrétiennes plus rayonnantes. Vous ne connaissez pas leurs époux !

Vous vous étonnez que tel cher enfant là-bas, ayant démontré de si brillantes preuves de la grâce, ne soit pas devenu un homme remarquable par la suite. Vous ne savez pas quel exemple a-t-il eu à la maison ! Oh, si nous pouvions suivre bon nombre de nos chers frères et sœurs jusque dans les pièces qu’ils sont obligés d’appeler leur « maison » et si vous voyiez ce qu’ils ont à voir et entendiez ce qu’ils ont à entendre, nous ne serions pas étonnés de leur besoin impérieux de soins ! Mais le Maître nous dit : « Prenez soin d’eux. Occupez-vous d’eux. Ne vous lassez jamais d’eux ».

Enfin, certaines de ces personnes vous donnent du fil à retordre. J’en connais, que j’aime beaucoup et que j’espère voir au Ciel, mais elles me sont une triste épreuve pour le moment. Vous tous qui travaillez pour le Seigneur, vous êtes peut-être tombés sur de braves gens qui sont une croix vivante pour tous ceux qui les entourent.

Mauvais caractère, obstination, versatilité, excentricités, chacun va manifester un caractère difficile à supporter ; mais nous sommes tenus de les supporter jusqu’au bout. Lorsque nous serons allés au-delà des deux deniers ordinaires, nous ne devons pas nous arrêter, mais continuons à dépenser. Notre Seigneur semble nous dire : « Laisse la facture s’accumuler : ne fixe aucune limite à tes efforts spirituels car tout ‘ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour’ ».

5. La récompense du Seigneur

Je terminerai mon propos relatif à ceux qui exigent plus d’attention que nécessaire : les « bons Samaritains » serons récompensés lorsque le Seigneur reviendra. « Je te le rendrai à mon retour ». Ces paroles nous rappellent qu’Il va revenir. Il est en chemin. Il sera très bientôt ici et quand Il reviendra, Il nous le rendra. Pensez à ce fait qu’un jour Il nous sera redevable ! Imaginez qu’il nous demande de laisser cela en suspens jusqu’à Son retour !

J’ai passé et repassé cela à plusieurs reprises dans ma tête et j’ai éprouvé des difficultés à m’y résigner. Un ami qui m’est cher, a fait preuve de grande générosité en me tirant d’affaire. C’était dans son domaine d’intervention et lorsque je l’ai rencontré, je lui ai demandé : « La facture, s’il te plaît ». « Tu t’en acquitteras quand je te l’enverrai », me répondit-il.

Un mois ou deux ont passé et je lui ai écrit, lui disant que je n’avais jamais été débiteur envers autrui et que je n’aimerai pas laisser une quelconque somme impayée. À nouveau, j’ai réclamé la facture. Il m’a seulement répondu : « Oui, oui : tu paieras quand je te l’enverrai. »

À force de l’importuner, il s’est exécuté et me l’a envoyée avec le montant total à payer, mais avec une apposition au bas de la facture : « Payée avec amour ».

Lorsque mon Maître me dit : « Je te le rendrai à mon retour », je réponds : « C’est déjà payé avec amour ». En fait, il a déjà tout payé depuis bien longtemps. Nous lui sommes tant redevables qu’il Lui est impossible de devoir nous rembourser quoi que ce soit.

Chers amis, si vous prenez soin des pauvres blessés du Seigneur, Il vous dit : « Je vous le rendrai ». Vous avez une « reconnaissance de dette » signée de votre Seigneur. Jésus est un trésorier-payeur si généreux que nous sommes heureux d’attendre aussi longtemps qu’Il lui plaît. L’intérêt qu’Il nous paye est au-delà de toute mesure. Il verse dix mille pour cent sur tout ce qu’Il doit et, de ce fait, nous sommes bien disposés à laisser la « dette » s’accumuler aussi longtemps qu’Il lui plaira.

Ne lésinez pas sur les moyens. Déployons toutes nos forces pour les blessés que le Seigneur conduit à nos portes. Bien-aimés, ce sermon est court, mais il vous faudra beaucoup de temps pour le mettre en pratique.

 

Tiré du magazine Sword & Trowel 2008, numéro 2

 


[1] En orient, une hôtellerie pourvue d’une immense cour quadrangulaire pour accueillir les caravanes de commerçants ou les pèlerins.