La Chute de l'homme
Dr Peter Masters
Pourquoi la Chute de l'homme est-elle encore d'actualité aujourd'hui ? Si l'on ne considère pas la Chute, on ne pourra jamais réellement comprendre pourquoi Jésus-Christ est mort sur la Croix, ou combien les choix de l'être humain sont délibérément souillés de péché. Cet article présente Adam, Eve, et la seule explication crédible de la nature humaine.
« Le serpent… dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? » (Genèse 3:1)
La Chute de l’homme est la clé pour comprendre la nature de l’homme et la condition du monde. A part ce récit, il n’y a aucune explication crédible de la condition humaine, comme par exemple le pourquoi de l’existence de la conscience de l’homme – cette conscience du bien et du mal qui caractérise l’homme et l’élève bien au-dessus des animaux. Seule la Chute explique pourquoi, bien que nous ayons en nous ce système d’alarme moral, nous ne pouvons pas y obéir ou répondre à ses exigences. Voici simplement l’un des mystères de la nature humaine qu’aucune littérature dans le monde ne peut expliquer, à l’exception de la Bible.
Seule la Chute explique les guerres cruelles et toute autre hostilité humaine, sans même mentionner l’avarice, l’égoïsme et l’hostilité envers Dieu qui sont omniprésents. Et pourtant, est-ce qu’on ne s’attendrait pas plutôt à ce que les gens acceptent volontiers l’idée d’un merveilleux Créateur, plein de bonté, qui est prêt à leur accorder une communion avec Lui-même, et à leur donner librement toutes sortes de bienfaits, et même la vie éternelle ? Mais pourquoi tant de personnes s’acharnent-elles à prouver qu’il n’y a pas de Dieu, pas de vie après la mort, pas de critères moraux, et pas de bien absolu ? Sans la Chute, il est impossible d’expliquer la nature humaine, ou d’élucider l’apparition de la souffrance et des tragédies dans le monde.
Rien n’a de sens, sans ce concept fondamental d’une race humaine qui a chuté par le « péché originel ». Si le récit biblique de la Chute n’était pas un vrai récit révélé par Dieu, il serait toujours autant l’écrit le plus remarquable depuis le début de l’écriture, parce qu’il reflète avec une telle perfection tous les comportements humains de siècle en siècle. Derrière son apparente simplicité se cachent une exactitude parfaite et un sens profond, démontrant soit une inspiration divine, soit l’œuvre d’un génie ultime de la littérature et de la psychologie. Cet événement est présenté dans la Bible comme un fait historique, attesté par Christ Lui-même.
La plus grande erreur que l’on puisse faire dans une religion est de penser que l’on peut plaire à Dieu par nos propres accomplissements justes et droits. Cette erreur résulte d’une mauvaise compréhension de ce qui s’est passé lors de la Chute de la race humaine, qui a eu pour conséquence la corruption du caractère de l’homme. Seule la Bible parle de la Chute de l’homme et du besoin d’un Sauveur. Le problème qui réside dans les autres croyances est qu’elles n’acceptent pas la Chute et la dépravation de l’homme, et ainsi survient l’idée que les gens peuvent satisfaire les exigences de Dieu par leurs propres actes et mérites, mais ceci est impossible.1
Peut-être certains pensent-ils que la Chute de l’homme est un sujet négatif, déprimant et profondément pessimiste, mais c’est là le chemin vers le réalisme, démontrant notre besoin d’un Sauveur, et de l’œuvre de Dieu dans nos vies. Malgré toutes les capacités remarquables que Dieu a données à l’humanité, et les accomplissements incontestés de l’homme depuis des siècles, tant de choses dans ce monde nous désillusionnent. Il y a une telle hostilité aux valeurs morales, tant de vices et de manque d’humanité, que nous devons admettre la dépravation de l’homme.
Dans Genèse 3, nous contemplons un « jardin » d’une beauté indescriptible et d’un bonheur sans pareil. Adam et Eve ont été créés, la race humaine est en marche, et l’air est plein de pureté, de bonheur, de force morale, et par dessus tout, de communion avec Dieu. Le premier couple jouit d’une parfaite harmonie, et expérimente toute sensation pure et agréable que connaît l’humanité. Leur paradis n’a aucune trace de péché, blessure, trahison, deuil, tristesse, déception, crainte, mort, séparation, douleur, fatigue – mais ils sont comblés d’une énergie et d’une satisfaction intellectuelle illimitées, car c’est là un lieu qui est sous la puissante protection et la bonté inébranlable du Dieu Tout-Puissant. Rien ne se détériore ou ne vieillit dans ce lieu de beauté inaltérable. Cependant, c’est là qu’a eu lieu le pire moment de trahison de toute l’histoire. Comment est-ce possible ?
Dans ce paradis, un serpent s’est adressé à Eve. Un serpent capable de parler ? Oui, parce que Satan, un ange supérieur qui a chuté du Ciel à cause de son orgueil 2, est entré en lui. Ce phénomène n’a pas alarmé Eve qui était habituée à de grandes merveilles et à des choses étonnantes, et elle n’avait aucune raison de soupçonner quoi que ce soit. Le serpent, au commencement, devait être un bel animal, droit de posture, car avant la Chute, rien n’était laid et répugnant.3 Néanmoins, l’ennemi de l’âme humaine s’est introduit dans cet animal.
Au cœur même du Jardin, au milieu de nombreux arbres fruitiers, deux arbres portaient une signification particulière : l’arbre de vie, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Satan dit à Eve : « Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? »4. En fait, il demandait : « Dieu a-t-il réellement dit ceci ? », afin de produire dans l’esprit d’Eve une incertitude quant au sens exact des paroles de Dieu, et pour amener des doutes sur le caractère raisonnable de Son commandement.
En réponse, la femme affirma qu’ils pouvaient manger de tous les arbres du jardin, à l’exception de l’un d’entre eux : « Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez point et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mourriez. »5 Cependant, en répétant le commandement de Dieu, Eve l’atténue consciemment ou non, parce qu’en réalité Dieu avait dit : « Certainement tu mourras. »6 Peut-être était-elle simplement négligente, mais dans ses propos elle a transformé une certitude en une éventualité. Et immédiatement, Satan a utilisé sa vision atténuée des choses pour contredire directement les paroles de Dieu et dire : « Vous ne mourrez point. »7
Quel était en réalité le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal ? Ce n’était pas une pomme, comme le suggère une idée en vogue qui s’inspire de la mythologie grecque. Mais c’était le symbole d’un monde différent, dans lequel il est possible d’explorer et de s’adonner à des valeurs et des expériences contraires aux exigences saintes de Dieu. Un tel monde n’existait pas encore. Toutefois, à l’instant même où Adam et Eve exerceraient le libre arbitre qui est implanté dans leur nature humaine, et qu’ils choisiraient de désobéir à Dieu, cet autre monde surgirait autour d’eux, un monde dans lequel le contraire et la négation de toute chose précieuse sont à disposition. Un nouveau monde d’« anti-valeurs » serait produit, d’une certaine manière, par la volonté de l’homme.
Etaient-ils sur un terrain glissant ? Loin de là, parce que Dieu a fait en sorte qu’il soit très facile pour Adam et Eve de maintenir leur amour et leur fidélité envers leur Créateur, en leur donnant une nature parfaite qui se réjouissait dans la sainteté. Dieu a rassemblé les Dix Commandements, avec toutes leurs exigences profondes, en une seule et simple responsabilité : ne choisissez pas de connaître ce que serait la vie sans Dieu. Nos premiers parents avaient une merveilleuse intelligence, et un bonheur illimité, en se reposant sur cette seule exigence d’obéissance : obéissez-moi et faites-moi confiance, en ne prenant jamais ce fruit.
Après avoir nié qu’Adam et Eve mourraient en mangeant du fruit défendu, le serpent assigne à Dieu des viles pensées de jalousie, en disant que « Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. »8
« Prenez ce fruit et vous serez comme Dieu », dit-il, en sous-entendant que Dieu empêchait qu’ils accèdent à quelque chose d’encore plus souhaitable, où ils auraient plus de liberté, et l’égalité avec le Créateur. Dieu leur cachait quelque chose de meilleur.
Le péché a commencé là, dans le Jardin d’Eden, lorsque Eve a choisi de croire au mensonge, désirant quelque chose de meilleur et de différent, prête à se méfier de Dieu et à Lui désobéir afin d’obtenir ce qu’elle voulait. Mais Eve n’était-elle pas une fille simple et naïve, trompée par Satan, et qui a trébuché le temps d’un instant sous la tentation ? N’était-elle pas d’une innocence enfantine ? N’a-t-elle pas été ensuite punie à l’excès, elle qui était victime d’un mensonge ?9
Nous savons qu’Eve était non seulement belle d’apparence, mais aussi extrêmement intelligente comme Adam, car Dieu a dit de toute Son œuvre de création : « voici, c’était très bon. »10 A aucun moment jusqu’à la venue de Jésus Christ, l’humilité et la puissance intellectuelle n’ont été si merveilleusement associées. Une autre raison nous assure également de sa grande intelligence. Adam et Eve, les premiers ancêtres de toute la race humaine, possédaient des qualités au plus haut degré. Ils portaient les gènes d’origine à partir desquels toute l’humanité a été formée, et les seules variations après la Chute étaient des imperfections, et non des améliorations. En gardant à l’esprit que l’origine de tous les dons naturels se trouve en Adam et Eve, nous pouvons être sûrs qu’ils ont compris les enjeux de leur tentation avec une profonde clarté avant de faire leur choix fatal.
Ainsi, le péché a commencé quelques instants avant que le fruit n’ait été saisi. Et loin de se résumer à un seul délit, il se compose de nombreuses fautes associées en un péché multiple qui atteint des proportions terrifiantes. « Quelle chose insignifiante ! Que l’avenir de toute la race humaine soit déterminé par un seul petit acte de désobéissance – prendre un fruit ! », disent les incrédules. Mais avec ce raisonnement, vous pourriez tout autant décrire la force atroce de destruction lancée sur Hiroshima ou Nagasaki comme le simple résultat du déclenchement d’une fission nucléaire. Nous ne considérons pas uniquement le fait de prendre et de manger le fruit, mais tout ce qui se cache derrière cet acte. De même, nous ne regardons pas au doigt qui déclenche le détonateur, mais à l’esprit qui a décidé d’entreprendre cette action.
Nous voyons dans nos premiers parents un déferlement rapide d’attitudes de péché, sans aucun précédent, toutes générées et acceptées par leur volonté, leur propre liberté de choix. Nous constatons un mélange d’ingratitude, d’incrédulité, d’infidélité et d’orgueil, et pourtant nous n’avons pas encore exploré tous les péchés qui se cachent derrière ce crime.
L’orgueil a dit : « voici ce à quoi j’ai droit et que je mérite, mais Dieu m’en empêche sans raison valable ». Ainsi, la race humaine s’est détournée de Dieu, et toutes les valeurs opposées (les anti-valeurs) sont venues à l’existence. Elles n’ont jamais été présentes dans le monde avant ce moment terrible, mais Eve, puis Adam, les ont choisies. En fait, c’est comme s’ils donnaient un défi extrême : « nous déclarons que nous nous détournons de notre Créateur », et par conséquent le contraire de la vie, de l’amour, de la pureté et de la beauté a pénétré.
Même si Eve a choisi la première, l’attitude d’Adam était pire, n’ayant pas besoin d’une approche directe de Satan. Certains ont dit qu’elle a été tentée, et que lui a chuté, mais il est impossible et hors de propos d’introduire différents niveaux d’accusation. Il semble qu’Adam a approuvé sans réserve la suggestion d’Eve de manger le fruit.
Toute l’horreur de leur péché multiple est mise à nu dans le récit biblique, en particulier les motifs d’Eve. « La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence ; elle prit de son fruit, et en mangea ; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d’elle, et il en mangea. »11 D’après le récit, il semble qu’elle ait examiné l’avertissement de Dieu, et qu’elle l’ait rejeté, préférant son désir. A ses yeux, ce qui comptait c’était ce qui était bon à goûter, bon en apparence, et bon pour un tout nouveau champ de connaissance. Dieu avait déclaré que ce fruit était si mauvais qu’il les tuerait, et pourtant Eve (puis Adam) ont choisi de croire le contraire, à savoir qu’il était très bon et leur conférerait l’honneur d’un statut nouveau et meilleur.
Nous observons ceci dans la société d’aujourd’hui, où les valeurs de Dieu sont balayées de manière évidente pour faire place à ce que les gens veulent faire pour satisfaire leurs désirs variés et leurs aspirations égoïstes. Quand Dieu a déclaré que quelque chose était mortel, l’homme finit par le légaliser et par l’afficher ouvertement.
Les désirs d’Eve sont exprimés dans le Nouveau Testament en ces termes : « car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde ».12 Ces désirs ont été lancés par Satan dans le Jardin d’Eden pour faire chuter la race humaine, et ils continuent d’être sa principale triple stratégie de tentation.
Eve a entendu, examiné et consenti au mensonge de Satan, elle a pris le fruit, et elle en a mangé – une suite d’actes distincts. De même, Adam en deux actes distincts a reçu le fruit qu’elle lui a donné et l’a mangé. Ces étapes sont instructives, indiquant le caractère réfléchi et prémédité de leur acte. A partir du moment où Eve a examiné les paroles du serpent, en contemplant le fruit défendu, et en désirant ses supposés bienfaits, jusqu’à l’instant où elle a cueilli ce fruit, quelques secondes ou plus ont passé, pendant lesquelles un ensemble de péchés s’est développé comme une avalanche. Les instants qui se sont écoulés entre la cueillette et l’acte de manger démontrent aussi la détermination de sa désobéissance. Eve n’a pas été candidement emportée par la tromperie dans un acte impulsif, mais elle a agi très intentionnellement en accord avec son libre choix. C’était un acte délibéré dans lequel elle a décidé de mettre Dieu de côté et de Lui désobéir.
Nous avons déjà souligné que la réponse d’Adam et Eve à Satan implique les péchés suivants : ingratitude envers Dieu, incrédulité, infidélité, et orgueil. Mais le fait même de prendre le fruit et de le manger a ajouté à cela la désobéissance, la rébellion et l'abandon aux convoitises, plaçant ainsi la race humaine en opposition totale à la volonté et au règne de Dieu.
Nos parents ont été créés parfaits et saints, et ils ont reçu la communion la plus proche possible avec leur Dieu. Le péché ne rôdait pas dans leur esprit et leur cœur, même pas à l’état embryonnaire, et ils n’étaient pas non plus simples et naïfs, incapables de discerner les implications du mensonge de Satan. Néanmoins, ils ont choisi de croire au mensonge, et à partir de cet instant, le péché est né, les amenant à manger le fruit, et « les yeux de l’un et de l’autre s’ouvrirent, et ils connurent qu’ils étaient nus ».13 Ils ont alors réalisé toute l’horreur du désir, parce que leur nature s’est corrompue, et que leurs glorieuses pureté et sainteté ont été anéanties.
A cet instant la mort est entrée dans leurs vies, tout comme ils en avaient été avertis : une mort double. Ils sont morts spirituellement, parce que leur communion intime avec Dieu a été détruite, et dans l’avenir ils seront hors de Son royaume, de Sa bonté et de Son commandement. Ils sont devenus ennemis de Dieu, et seront bientôt fugitifs.
Ils sont aussi morts physiquement, car bien que leurs corps soient encore en vie, le processus de mort physique a commencé, et leurs jours seront limités par la vieillesse et la mort.
Bien trop tôt, le couple pécheur entendit « la voix de l’Eternel Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir, et l’homme et sa femme se cachèrent ». Ils ne pouvaient plus y marcher sans crainte, parce que leur culpabilité formait à présent une barrière d’appréhension entre eux et Dieu. Cependant, le péché n’avait pas fini son œuvre de destruction, et malgré la culpabilité et la crainte, ils ont rapidement nié leurs torts, s’engageant dans une autojustification. Dieu s’est approché, mais ils ne L’ont pas cherché. Dieu a parlé, mais ils n’ont pas répondu. Puis la voix du Créateur a retenti dans le Jardin : « où es-tu ? ».14
Bien sûr, Dieu savait où ils étaient, parce qu’Il sait tout, et Ses paroles étaient un défi plutôt qu’une question. Adam a répondu : « j’ai entendu ta voix dans le jardin, et j’ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché ».
« Qui t’a appris que tu es nu ? », a demandé la voix pénétrante et convaincante de Dieu, donnant à Adam l’occasion de tout confesser. « Est-ce que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais défendu de manger ? » Toutefois, Adam ne voulait pas encore se repentir, mais a d’abord accusé Eve, puis Dieu Lui-même, de lui avoir donné une femme. Son accusation contre Eve était le premier acte de trahison et d’infidélité d’une personne contre une autre dans l’histoire de l’humanité. « La femme que tu as mise auprès de moi m’a donné de l’arbre, et j’en ai mangé. »
Ce dialogue constitue la description la plus juste jamais écrite concernant l’aveuglement et l’illusion permanente de la race humaine. Nous péchons, et pourtant ce n’est pas de notre faute, mais celle de notre éducation, ou de notre environnement, ou de ce que d’autres personnes nous ont fait. Dans la culture de victimisation présente de nos jours, le « jeu des reproches » va de mal en pis, parce que l’orgueil gouverne, empêchant les gens d’accepter la responsabilité de leurs actes, quelle qu’en soit la gravité.
Dans le cas d’Adam et Eve, tout l’éventail du péché humain a déferlé, parce qu’ils ont préféré le mensonge de Satan à la vérité de Dieu, et la satisfaction propre à l’obéissance. Cependant, Adam n’a pas tout de suite réalisé l’horreur de sa chute, et ses implications, et il en est de même pour nous. A moins que nous ne réalisions qu’il y a un grand fossé entre nous et Dieu, et que notre caractère Lui est offensant, il nous est impossible de Le chercher. Seule une vision claire de l’étendue de la Chute et du péché du cœur humain prépare les gens à une vraie repentance devant Dieu.
Il est très probable qu’Adam et Eve se sont repentis par la suite, bien que ceci ne soit pas spécifiquement mentionné dans le récit biblique.
Mais alors qu’ils étaient encore dans le Jardin, Adam a accusé Eve, et à son tour elle a accusé le serpent. Par la Chute, la mort physique s’est introduite, toute la biologie a été transformée, et la nature est devenue violente et sanguinaire. La Chute marque la perte de la faveur de Dieu, et le début d’une ère de labeur, de peine et de difficultés. L’humanité a choisi une vie loin de la bonté de Dieu, et c’est un tel environnement qui s’est mis en place. Néanmoins, la condamnation de Dieu s’est accompagnée d’une merveilleuse promesse, car Il a dit au serpent : « je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon ».15
Un descendant glorieux d’Adam et Eve viendrait un jour, et écrasera la tête du serpent. Bien sûr, Dieu parlait de Christ, la deuxième personne de la Trinité, qui par incarnation viendrait sur cette Terre et irait à la croix du Calvaire pour expier le péché de tous ceux qui se confient en Lui. Le crime de Satan qui a fait chuté la race humaine conduirait à ce que Christ expérimente une souffrance indescriptible (l’image de Son « talon » blessé), mais étant à la fois Dieu et homme, Il ressusciterait des morts.
Si nous ne réalisons pas l’étendue du péché de la Chute, nous ne pouvons pas non plus voir la barrière qui s’élève comme une montagne entre nous et Dieu. Sans comprendre la Chute, nous ne pouvons jamais réellement comprendre la Croix. Seule la compréhension de la Chute nous rend capable de voir la tragédie et le péché du libre choix de l’homme, et la bonté et la miséricorde infinies de Christ le Sauveur, qui était prêt à venir pour assurer le pardon et la vie nouvelle à des milliards de personnes dans toute l’histoire du monde.
Nous avons souligné que dans le récit de la Chute se trouve l’explication de l’attitude de l’homme à toute époque, parce que les stratégies du tentateur n’ont pas changé, et les êtres humains réitèrent les réponses de leurs premiers parents. Tout comme Satan a semé des doutes sur Dieu et Ses commandements dans l’esprit d’Eve, il le fait encore aujourd’hui. Il veut que personne ne croie en un Dieu en qui il peut se confier et qui a toute autorité sur lui.
Il lui importe peu que les gens aient un dieu inférieur, pourvu qu’ils ne connaissent pas le vrai Dieu. C’est pour cela qu’il demande : « Dieu a-t-il réellement donné des critères moraux auxquels les hommes doivent se conformer ? Les condamnera-t-il vraiment à leur mort ? Non ! Les gens devraient rejeter de telles idées, et croire qu’ils sont en droit de faire tout ce qui leur plaît, tant qu’ils ne blessent personne. », dit Satan.
« Dieu vous maintient dans une position inférieure et il vous cache des choses », a insinué Satan à Eve, et il continue sur le même thème de nos jours, disant : « la religion a perdu la raison et elle restreint les gens ; hissez-vous au-delà de la moralité ; soyez comme Dieu ; soyez votre propre dieu ».
Bien que Dieu ait dit à Eve que le fruit en question était mortel, elle a décidé qu’il était bon à manger. Elle l’a aussi considéré comme étant beau à contempler, et très souhaitable pour obtenir une connaissance interdite. A l’instant où elle a douté de Dieu, ses pensées de rébellion se sont renforcées, et il en est de même pour nous. Si nous rejetons la Bible et les Dix Commandements, alors toute retenue morale disparaîtra rapidement, les désirs s’affirmeront et la nouvelle société libérale se dégradera très vite. Comme pour Eve, les apparences importent plus que le caractère, et le désir de posséder passe avant toute recherche du sens et du but de la vie.
Nous disons : « Je ne veux pas de Dieu, car il est injuste, restrictif, et cruel. Je ne veux ni l’écouter ni lui obéir. Je ne crois pas à ses menaces de condamnation ou de mort, et le jour où je meurs, je suis certain que j’irai au Ciel – si un tel lieu existe. » Cette opinion prétentieuse a débuté dans le Jardin d’Eden, montrant que l’arrogance accompagne rapidement les premiers signes de désobéissance à Dieu.
Le péché est abominable devant Dieu, complètement insensé, et destructeur sur tous les plans. Depuis Eden, la nature humaine a persisté dans la dépravation, et à l’exception de la possibilité du pardon par Christ, tout le monde vit sous une menace de mort.
La dépravation de l’homme n’implique pas une absence totale de bonté, car Dieu a décidé que certains traits de caractères et sentiments positifs subsisteront dans une certaine mesure, même dans des cœurs corrompus et désobéissants, afin que le monde ne devienne pas totalement insupportable, et également pour accorder aux gens le temps de se repentir. Néanmoins, tout ce que nous faisons est profondément souillé par la Chute.
Des désirs et motifs égoïstes et orgueilleux infiltrent tout ce que nous entreprenons, et c’est pourquoi le monde est tel qu’il est, et que les conflits et les chagrins nous poursuivent, même dans les périodes les plus heureuses de la vie. Les hauts et les bas émotionnels de la vie dépeints dans les feuilletons télévisés sont une vue réaliste de l’humanité, sauf qu’ils n’osent pas y introduire toute la réalité de la violence, de la pauvreté, de l’immoralité et de la misère qui dominent le monde entier.
La doctrine biblique de la « dépravation totale » ne signifie pas que les gens sont méchants à 100%, mais qu’ils sont souillés et corrompus dans tous les domaines de l’esprit, du cœur et de la volonté. L’orgueil refuse immanquablement ce concept, et cependant on ne peut le nier. La Chute de l’homme est la cause de tous les aspects horribles de la vie dans ce monde à travers toute l’histoire, et sans l’amour de Christ et le salut qu’Il apporte, nous n’aurions aucun espoir, et nous serions sans Dieu dans le monde.
La Chute est la raison pour laquelle, dans ce monde, la maladie et la mort mettent fin à l’existence, souvent accompagnées de grandes souffrances, s'emparant même du bonheur des nourrissons et des enfants, et accablant leurs parents de chagrin. Le péché originel a amené la Chute, et notre impiété intentionnelle et incessante approuve la décision de nos premiers parents.
Où est Dieu dans nos tragédies et nos peines ? Il se laisse trouver par ceux qui cherche Christ, Son pardon et Son amour. En Christ nous recevons la réconciliation avec Dieu, une vie nouvelle, un nouveau but, la force d’en-haut, et la sécurité éternelle. Lorsqu’ils ont cette vie nouvelle, les parents entourent leurs enfants gravement malades de l’amour de Dieu, formant en eux la même confiance en Christ, et la certitude de l’éternité, et ainsi la maladie et la mort ouvrent le chemin du Ciel, ils se confient en Dieu et Le louent pour Son grand salut.
1. Le Coran contient une version très tardive (vers 600 après J.-C.) de la tentation d’Adam et de sa femme, mais présente leur échec comme un simple écart de conduite, personnel, et très vite pardonné, sans conséquences pour l’humanité. Parce qu’il n’y a pas de Chute de l’humanité, il n’y a aucune nécessité de rédemption, et les gens peuvent plaire à Dieu par leurs propres bonnes œuvres.
2. Luc 10:18 ; Esaïe 14:12
3. Genèse 3:14
4. Genèse 3:1
5. Genèse 3:3
6. Genèse 2:17
7. Genèse 3:4
8. Genèse 3:5
9. Les grands théologiens du passé parlaient du Jardin d’Eden comme de l’époque de l’innocence de l’Homme, mais sans que ceci ne signifie naïveté. Ils se référaient uniquement au fait qu’il a été créé libre de tout mal avant la Chute.
10. Genèse 1:31
11. Genèse 3:6
12. 1 Jean 2:16
13. Genèse 3:7
14. Genèse 3:9
15. Genèse 3:15