Le cancer dans toutes les relations humaines
Dr Peter Masters
Les temps difficiles (2 Timothée 3:1-5)
Après les maux de l’amour de soi, l’apôtre énumère dix fléaux supplémentaires qui évoquent tous les rapports entre les personnes. Il présente le portrait sombre de toute époque difficile qui se caractérise principalement par la méchanceté dans les relations. Une fois qu’on choisit de s’en prendre à l’autorité du Dieu Tout-Puissant, on en arrive très vite à mépriser toute autorité en dehors de soi et à répudier toute obligation, le sens du devoir ou de dette envers les autres si ces choses entrent en conflit avec nos intérêts et convoitises. (Ceci est au cœur de l’esprit du postmodernisme.)
Il n’est pas étonnant que ces périodes d’athéisme rampant produisent un tel comportement. Si les cinq premiers caractères dans la prophétie de Paul relèvent de l’amour de soi, les dix prochains en sont les conséquences inévitables. Nous ne sommes donc pas surpris qu’évangéliser est devenu si difficile de nos jours. Combien il est ardu de toucher les gens avec les tendres thèmes de l’Évangile lorsqu’ils sont devenus aussi endurcis que dans ce tableau !
Il est important de nous souvenir que cette liste énumère également des péchés que nous devons exposer dans notre évangélisation. Il n’est pas suffisant pour un prédicateur de limiter sa « liste de péchés » à l’ivrognerie, aux drogues et à la fornication, alors que la Bible mentionne tant d’autres mauvaises choses, aussi bien dans ce passage qu’ailleurs.
Le mépris des parents
Les soucis dans les relations commencent avec l’expression « rebelles aux parents ». Paul parle ici de la venue de temps dans lesquels les gens n’auront aucun respect pour ceux qui possèdent à juste titre la « séniorité », qu’il s’agisse des parents au sens littéral, de dirigeants sociaux ou professionnels ou tous de tout autre détenteur d’une fonction ou d’une position. Dans les temps difficiles les gens ne se sentiront aucune obligation à respecter ou à obéir à qui que ce soit, ne reconnaissant que leur propre liberté de choix. N’est-ce pas exactement cela l’esprit de notre époque ?
Les églises sont en danger lorsque leurs membres commencent à copier cette attitude importée du monde, perdant toute considération pour l’ordre de Dieu dans l’église. Toutefois cela arrive partout où les chrétiens rejettent le conseil, la direction et l’approbation de leur église afin de faire comme bon leur semble. Une fois encore, rien qu’à jeter un coup d’œil sur les différents sites internet, ils nous fournissent de nombreux exemples de « prédicateurs » et de conducteurs qui ne se fient qu’à leur opinion et qui n’ont jamais été approuvés, désignés ou soutenus spirituellement par leur église (et ne le voudraient même pas en bien des cas).
L’ingratitude
Le deuxième élément dans la liste que Paul dresse des relations tendues est l’ingratitude ou le fait de ne pas réaliser que quelque chose est dû aux autres. La déloyauté à tous les niveaux de la vie moderne n’est possible qu’à cause d’une ingratitude orgueilleuse. Les parents sont rejetés et ignorés par ceux qui leur doivent tant. Les maris abandonnent leurs épouses et vice-versa, oubliant totalement tout ce que l’un a pu donner à l’autre à un certain moment.
Une période où triomphe la vanité est une époque ingrate, durant laquelle les esprits centrés sur eux-mêmes croient que tout ce qu’ils ont reçu est leur droit minimum et qu’ils ne sont redevables d’aucune gratitude ou affection. Si les parents, les époux, les amis ou quiconque d’autre placent un petit mot, on leur fait rapidement des objections. Des sales caractères font leur apparition dans les temps périlleux parce que l’athéisme dominant n’est pas que mauvais, il engendre également le mal dans le cœur des gens, aboutissant à une société pervertie et tordue.
Le pire c’est lorsque cette ingratitude apparait dans les églises de Christ. Imaginez comment Dieu voit cela du haut des cieux : des personnes, souvent des jeunes gens, sauvées et nourries dans une église particulière, qui ont reçu des bénédictions innombrables et inestimables (y compris, peut-être, leur partenaire pour la vie) sortent leur orgueil et ressentiment à cause de quelque petite difficulté ou d’une petite réprimande ! Des mots très durs seront proférés contre l’église dans laquelle on a pris soin de ces croyants et dans laquelle des chrétiens aimants ont prié pour eux, tout en supportant leur immaturité, leur montrant beaucoup de patience et d’amour, les encourageant et les aidant dans le chemin de la foi.
Les pasteurs déplorent souvent de telles attitudes dans ces temps fâcheux, constatant que ces déserteurs ont appris l’ingratitude et la déloyauté de la société environnante, plutôt que d’apprendre la gratitude auprès du peuple de Dieu. Le monde dit que seul le « moi » compte et c’est cette philosophie qui s’est accaparée du cœur des hommes.
À toutes les époques, il y a eu des ingrats, mais jamais autant que dans les temps difficiles. Autrefois, lorsque la société était nettement divisée en riches, classe moyenne et pauvres opprimés, ces derniers manifestaient une grande reconnaissance pour tout ce qui leur venait de ceux qui étaient au-dessus d’eux. Aujourd’hui, au contraire, alors que la plupart ont en abondance, tout est considéré comme de droit et l’idée d’être reconnaissant produit du ressentiment.
Le peuple de Dieu devrait refuser d’être formaté par la culture ambiante et se souvenir qu’être reconnaissant envers Dieu est l’un des principaux piliers de l’obéissance et de l’assurance du croyant. Nos jeunes gens manifestent-ils de la gratitude, de l’appréciation et de la loyauté, ou sont-ils plutôt gâtés par l’église qui les nourrit de divertissement ? Dans de nombreuses églises, on abreuve les jeunes croyants de plaisir plutôt que de service, ce qui est la pire formation pour la vie spirituelle en temps périlleux.
L’irréligiosité
« Irréligieux » est le prochain mal dans la prophétie de Paul. Cela ne fait pas référence à l’absence de sainteté dans un sens général, car le terme se trouve logé dans une liste de mauvaises relations humaines et fait donc référence aux relations impures. On doit s’attendre à cela dans un monde où règne l’athéisme, car si les gens ne croient pas en Dieu ni au fait qu’ils lui doivent des comptes, pourquoi se soumettraient-ils aux règles qu’on Lui attribue ? Tout ce qui compte, c’est le bonheur personnel de l’individu. Qu’est-ce que l’alliance du mariage pour un athée qui est obsédé par l’amour de soi ? Aussitôt qu’il cesse d’être totalement ravi et stimulé par cette union et que les épreuves surviennent, il ne trouve plus intéressant de persévérer et se sent libre de quitter cette union. Étant une loi pour lui-même, il n’a aucune grande obligation envers femme ou enfants, spécialement lorsqu’il trouve que le mariage impose des fardeaux et des restrictions à sa liberté et à ses convoitises.
Une période d’un mal si extrême produit le mépris pour toutes les règles en matière de relations ordonnées par Dieu, non seulement pour le mariage, mais aussi pour l’interdiction des relations intimes avant le mariage, ainsi que la prohibition des « affections » viles entre les membres du même sexe.
Chaque époque est différente de la suivante quant à son intensité de pratique du péché. Dans les temps périlleux les formes de l’immoralité sont officiellement approuvées, légalisées, encouragées, aidées, applaudies et même protégées. Les fléaux dont nous avons la liste s’emparent des cœurs des gens à un plus grand degré comme jamais auparavant. Que pouvons-nous faire pour protéger les églises et sauver les jeunes des idées qui sont promues dans les écoles et par toute l’industrie du divertissement ?
C’est le moment d’avoir une crainte de Dieu et un grand souci pour exercer les jeunes convertis à honorer, avec une loyauté sincère, tous les engagements institués par le Seigneur. Il est certain que nous avons besoin d’avertir au sujet de la culture imprudente d’aujourd’hui qui encourage, entre les sexes, les comportements hautement tactiles dans les interactions sociales, ainsi que les rencontres intimes. La nouvelle culture est conçue pour exciter et pour encourager la liberté sexuelle. Il nous faut reconnaître cela de toute urgence.
Insensibles
Le prochain caractère hideux des relations humaines dans un temps d’apostasie est que de très nombreuses personnes, à un degré toujours croissant, seront dépourvues d’affection naturelle. Ils deviendront insensibles ou antipathiques. Il est évident que les gens sont de plus en plus narcissistes et ne ressentent aucune gratitude. Ayant perdu tout respect et loyauté envers les liens de famille donnés par Dieu, ils deviendront des personnes sans cœur dont la seule affection se tourne vers les gens qui, sur le moment, leur procurent des bienfaits ou les excitent de quelque manière. L’amour profond et loyal deviendra rare.
Aujourd’hui nous voyons comment les gens se comportent dans tant de disputes conjugales et, particulièrement leur indifférence brutale envers leurs enfants. Nous voyons grimper la spirale affolante des statistiques des avortements. N’avons-nous pas affaire à une génération anormalement impitoyable ? L’un des fruits les plus affreux de l’athéisme si largement repérable dans ces temps périlleux c’est le fait de les femmes ont transformé leur tendresse maternelle naturelle en une disposition sans cœur et impitoyable afin de détruire la vie.
Il nous faut maintenir cette dureté de cœur satanique hors de nos églises, en appelant les membres à l’amour pour Dieu, et l’amour les uns pour les autres et pour les perdus. Un tel amour ne peut survivre ou grandir sans être exercé et exprimé en actes de services pratiques. L’église qui ne fait pas de grands efforts pour atteindre ceux du dehors devient bien vite une communauté centrée sur l’amour de soi et qui ne pleure plus que sur ses propres difficultés. Une procession funeste de psychologues écrivains soi-disant chrétiens fait de l’argent en allumant le feu de la préoccupation de soi. Mais nous devons rejeter ces tendances impies et faire tout ce que nous pouvons pour encourager, bien au contraire, un christianisme selon le Christ qui est décentré de soi, qui est avenant et qui aime. Pourquoi le monde devrait-il façonner l’église ?
L’apôtre poursuit en parlant des déloyaux : des personnes désagréables, peu fiables qui ne veulent pas entrer dans le règlement d’une dispute et qui ne respectent aucun des engagements qui les lient. Vous ne pouvez ni négocier avec eux ni leur faire confiance. Ils sont implacables. Paul mentionne ceux qui répandent de fausses accusations ou les calomniateurs ou ceux qui commèrent. Il mentionne les intempérants ou incontinents, sans contrôle d’eux-mêmes, ce qui inclut les gens qui sont féroces ou violents. Il fait référence à des personnes qui haïssent ceux qui se conduisent bien, les regardant avec dédain. Il parle de traîtres sachant que la méchanceté est une chose courante dans la société athée d’aujourd’hui. Paul mentionne ensuite les emportés ou fortes têtes et trop sûrs d’eux-mêmes ; puis ceux qui sont enflés d’orgueil, qui signifie littéralement ennuagés (ou enfumés de vanité) ; et enfin ceux qui aiment le plaisir plus que Dieu.
Tous ces caractères s’emparent des gens dans les temps difficiles, régissant la société séculière ainsi que le monde de la religion nominale. (Ne serait-ce que pour cette seule raison, l’œcuménisme est un désastre pour les vraies églises.) C’est pourquoi l’apôtre avertit ses lecteurs contre ceux qui : « ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Éloigne-toi de ces hommes-là ». Notre confiance est que Dieu donne plus de grâce, selon notre besoin et qu’Il préservera et gardera Son peuple vigilant.
L’analyse prophétique faite par l’apôtre des temps difficiles déchire le cœur, mais elle s’est révélée parfaitement exacte. Elle se présente comme une puissante confirmation de l’exactitude inspirée de la révélation. Rien n’est arrivé à notre insu. Nous avons été prévenus parce que Dieu connaît toutes choses. Le monde ne se comprend pas lui-même, mais nous le comprenons et nous comprenons aussi pourquoi il a désespérément besoin du message salvateur de Christ.