Les récentes manifestations raciales
Dr Peter Masters
Toute manifestation à caractère racial, irrespectueuse des autres, est une honte aux yeux de tout chrétien sincère. Une telle attitude émane évidemment de la chute de l’homme (Genèse 3). Toute forme de haine, tout esprit de supériorité, tout mépris, toute mesure violente et arbitraire prise à l’égard d’une communauté ethnique ou religieuse, toute persécution idéologique (la plus grande cause de mortalité des temps modernes), et tout préjugé de classe sont proscrits par le sixième commandement : « Tu ne tueras point ».
À la lumière des récentes manifestations du mouvement Black Lives Matter (BLM) [La vie des noirs compte], permettez-moi de formuler quelques observations. Toute manifestation à caractère racial, irrespectueuse des autres, est une honte aux yeux de tout chrétien sincère. Une telle attitude émane évidemment de la chute de l’homme (Genèse 3). Toute forme de haine, tout esprit de supériorité, tout mépris, toute mesure violente et arbitraire prise à l’égard d’une communauté ethnique ou religieuse, toute persécution idéologique (la plus grande cause de mortalité des temps modernes), et tout préjugé de classe sont proscrits par le sixième commandement : « Tu ne tueras point ». Comme Moïse l’explique, ce commandement englobe la haine, le rapt, toute privation de liberté, toute atteinte au bonheur d’autrui et toutes choses semblables. Tout cela rentre dans cette famille du péché de meurtre.
Bien que le kidnapping soit condamné dans la Bible, une certaine forme d’esclavage était tolérée dans une société déchue lorsque des personnes s’étaient assujetties par insuffisance de ressources ou en raison de dettes contractées ou de guerre et de razzias. À ce sujet, la règle de l’Écriture était la suivante : « Il [l’esclave] servira six années ; mais la septième, il sortira libre, sans rien payer ». Imaginez combien d’esclaves, esclaves au sens fort et serviteurs de tous bords, auraient été libérés en vertu de ce principe ! C’était la règle applicable du temps Moïse.
Nul doute que bon nombre de personnes participant aux manifestations du mouvement BLM sont bien intentionnées. Mais cette organisation en particulier constitue une source de préoccupation majeure car il s’agit d’une création hétéroclite et multiforme. Elle a été fondée aux États-Unis par de jeunes penseurs athées aux opinions nettement tranchées et attachés à une morale sexuelle radicalement déviante, ainsi qu’à une idéologie marxiste, voire anarchiste. Tout cela est bien connu. Il se peut qu’il existe des branches régionales composées de gens qui ne sont pas étroitement associés à ces opinions sexuelles radicales, mais c’est le fondement et la tendance du mouvement dans son ensemble.
1. Comme chrétiens, nous ne pouvons pas nous allier étroitement à des associations ou faire cause commune avec des personnes dont les objectifs et opinions sont antimoraux, anti-Dieu et anti-chrétiens. Nous ne pouvons pas faire cela. Nous devons obéir aux Écritures sur les questions d’association.
2. Deuxièmement, l’infraction à la loi est formellement interdite aux chrétiens par l’Écriture. Causer des dégâts matériels ou inciter au saccage, ainsi que toute infraction au droit commun sont des choses contraires à la Parole de Dieu (Romains 13, 1 Pierre 2.13-17). De tels textes sont à la fois clairs et indiscutables.
3. Troisièmement, pour nous, l’Évangile passe toujours en premier. L’Évangile du royaume de Christ est notre but principal et la cause pour laquelle nous luttons.
4. Quatrièmement, s’il nous est permis d’avoir une influence quelconque, elle doit s’exercer par des moyens légaux. Ce principe a toujours caractérisé le christianisme authentique.
5. Et cinquièmement, ce point aurait dû être nommé en premier : la maison de Dieu doit toujours être un exemple de respect mutuel sincère et d’harmonie raciale parfaite. Nous croyons (selon la Genèse) qu’il n’y a qu’une seule race humaine. Notre tradition baptiste reformée, si je peux utiliser cette expression, a toujours insisté et sans aucune ambiguïté sur le fait qu’il n’y a qu’une race humaine.
Je peux vous rappeler des hommes bien connus, comme William Carey, qui s’est opposé à l’esclavage dès sa conversion. Jeune, il s’est joint au boycott du sucre provenant des plantations de cannes aux Antilles pour exprimer son opposition à l’esclavage qu’il a vivement rejeté.
Dans son premier ouvrage, le plus fameux, intitulé « Enquêtes… », il encourage les chrétiens à prêcher l’Évangile aux païens. Et comme vous le savez, au fur et à mesure que son œuvre missionnaire avançait, Carey devait faire face à une persécution féroce de la part des autorités coloniales britanniques en raison de ses opinions et de son influence. Lorsqu’il a rédigé les documents constitutifs de la mission qu’il a fondée, éléments déclencheurs de l’ensemble du mouvement missionnaire de l’époque, l’un des premiers articles exprimait avec conviction son opinion, partagée par ses compagnons d’œuvre. Cet article stipulait que les missionnaires blancs devaient quitter le terrain dès que les pasteurs et anciens d’église autochtones étaient formés et que la direction des églises leur avait été remise. Telle a toujours été la position des baptistes réformés.
Je voudrais partager brièvement quelques mots à propos de William Knibb qui, peu après Carey, partit comme missionnaire aux Antilles. Permettez-moi de vous présenter, à propos, mon petit livre intitulé : Missionary Triumph over Slavery (Le triomphe missionnaire sur l’esclavage), publié en 2006. Beaucoup ont entendu parler de William Wilberforce, mort juste avant l’émancipation des esclaves, mais peu connaissent Knibb.
William Knibb, jeune homme, était missionnaire en Jamaïque. Il a été persécuté pour son travail et pour ses opinions par les autorités coloniales et par les maîtres colons qui s’y trouvaient. Comme ces derniers cherchaient à l’assassiner, il a été contraint de retourner en Grande-Bretagne pour trouver refuge pendant un certain temps. Là, Il a fait une visite extraordinaire dans des églises britanniques. Il remplissait des salles partout où il passait, racontait la triste l’histoire de l’oppression coloniale des esclaves - et différents faits relevés ainsi que sa propre persécution. Il y a rencontré un tel succès qu’il devint l’agent principal qui fit basculer les classes moyennes et ouvrières britanniques en faveur de l’abolition de l’esclavage. Alors que beaucoup étaient dubitatifs et pensaient que les récits qu’ils entendaient étaient exagérés, cet homme de 29 ans a réellement changé le monde. C’était tout à fait remarquable. Knibb était un orateur très adroit, très éloquent et très enthousiaste, et il a fini par remporter la victoire.
Mon petit livre est un ouvrage très court, il ne fait qu’une cinquantaine de pages et la moitié est constituée de magnifiques photos. Les gens ignorent ces choses aujourd’hui et ne réalisent pas à quel point ces missionnaires ont tenu tête à l’esclavage colonial.
Les missionnaires anglicans en Jamaïque ont très largement servi la puissance coloniale. Ils ont fait leur travail, mais ils n’ont pas fait preuve de grand enthousiasme concernant l’abolition de l’esclavage. En fait, ils ont soutenu les colons dans toutes leurs atrocités - du moins la plupart d’entre eux. Mais les missionnaires méthodistes et baptistes étaient en général très différents et c’est Knibb qui a joué un rôle déterminant dans l’élan final vers la loi d’abolition.
Par la suite, en son temps, C.H. Spurgeon s’est fortement opposé à l’esclavage. Il existe de nombreux témoignages concernant les propos tenus par Spurgeon dans les États du sud des États-Unis, une fois qu’ils avaient découvert à quel point il détestait l’esclavage. Il refusa toute communion avec un esclavagiste. Les « sudistes » se sont retournés contre lui et la vente de ses sermons s’effondra.
Cela dit, nous sympathisons totalement avec tous ceux qui sont bouleversés par les atrocités qui découlent de la discorde raciale, ainsi que par tous les préjugés et la bêtise humaine. Dans l’église de Jésus-Christ, et celle du Tabernacle en particulier, nous voulons donner l’exemple et montrer comment les choses devraient être, par la prière, l’amour vrai et l’affection mutuelle.
On pourrait ajouter quelques mots sur le déboulonnement des statues de figures historiques. En premier lieu, je pense que la majorité des statues contestées n’auraient jamais dû être érigées, mais il existe des moyens légaux et appropriés d’aborder cette question, et c’est l’approche que nous devrions soutenir.
D’ailleurs je m’étonne de ce que les personnes qui veulent mettre à terre ces statues ne cherchent pas à renverser celles de Charles Darwin et de Thomas Huxley et bien d’autres de ce genre. Si Darwin, et c’est tout à son honneur, était contre l’esclavage, il ne restait pas moins un impérialiste et l’un des fondateurs d’un système de pensée qui a inspiré et stimulé le racisme et l’impérialisme. Huxley était aussi un des promoteurs dans ces domaines, plus influent même que Darwin. Pourtant, ceux qui se débarrassent des statues parlent de Darwin et Huxley en ces termes : « Laissez-les tranquilles. Ce sont des fils de leur temps. Ils ne pouvaient rien faire. Tout le monde pensait comme cela ». Pourquoi défendent-ils les Darwin et les Huxley ? Eh bien, à coup, parce qu’ils ont conçu et peaufiné une explication de la vie sans Dieu. Grâce à eux, la société peut se débarrasser de Dieu et écrire sa propre morale. Et comme les animateurs de BLM sont antimoraux et pro-LGBT, des hommes comme Darwin et Huxley sont essentiels pour eux. Étant des héros, ils sont donc indéboulonnables. Mais ils ne devraient pas en être ainsi, car à ce jour, dans l’esprit des gens ordinaires, la théorie de l’évolution est la base et la justification épouvantable du mépris racial. C’est en contradiction frontale avec la vérité biblique selon laquelle nous sommes créés et nous constituons une seule race. Voilà le moteur qui anime le monstre de l’évolution.