Les règles du mariage chrétien
Dr Peter Masters
Quelques aspects des conseils de Paul sur le mariage qui sont souvent ignorées.
À l’époque de l’apôtre Paul, les Juifs croyaient que c’était une obligation universelle pour les hommes de se marier. La société grecque comme romaine avaient une conception du même ordre. Paul, cependant, introduit son enseignement sur le mariage en 1 Corinthiens 7 en insistant sur le fait qu’il n’y a aucune obligation divine de se marier et qu’il est sain et bon pour les hommes et les femmes de rester célibataires.
À cette époque également, certains chrétiens enseignaient que les croyants mariés devaient souvent s’abstenir de relations sexuelles, considérées quelque peu charnelles. Cette idée est pareillement rejetée par Paul qui affirme au contraire que tous les aspects du mariage sont bons.
Il serait faux de penser que Paul était opposé au mariage, bien qu’on puisse avoir une telle impression en lisant 1 Corinthiens 7.
En Éphésiens, il écrit : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ce mystère est grand ; je dis cela par rapport à Christ et à l’Église ».
En 1 Timothée 4, il assimile l’interdiction au mariage à l’apostasie. En 1 Corinthiens 11:11, il exprime une vision de l’essence du mariage très profonde et même inattendue, lorsqu’il déclare : « Toutefois, dans le Seigneur, la femme n’est point sans l’homme, ni l’homme sans la femme ». Si Dieu conduit un homme et une femme dans la relation conjugale, ils se complètent. L’un n’est pas complet sans l’autre. Nous avons là un concept précieux d’affection et de consécration réciproques.
De même en Éphésiens 5:32, il montre que le mariage est une image de la relation sublime qui existe entre Christ et Son Église. Les paroles inspirées de l’apôtre démontrent la beauté et la gloire du mariage.
Ainsi, si les paroles de 1 Corinthiens 7 donnent l’impression que Paul n’approuve le mariage qu’à contrecœur (comme un mal nécessaire), d’autres passages dissipent cette impression.
En 1 Corinthiens 7:1, nous lisons : « Pour ce qui concerne les choses dont vous m’avez écrit, je pense qu’il est bon pour l’homme de ne point toucher de femme ». Il est clair que le mot « toucher » est un euphémisme pour désigner l’acte marital. Tout le passage est caractérisé par une utilisation sensible et indulgente des mots. Tout au long du chapitre, Paul aborde ce sujet avec doigté et pudeur.
L’attitude du chrétien envers le sexe opposé
Toutefois, bien que le mot « toucher » fasse référence au mariage, il y a une leçon à en tirer. Toucher littéralement un membre du sexe opposé est un acte réservé exclusivement au mariage. Nous devons en exclure les actes simples et chastes exprimant l’affection qui se produisent dans le cadre d’une fréquentation entre fiancés. Ceux-là peuvent être légitimes. Mais même dans ce cas, la prudence est de mise, car « toucher » est un privilège du domaine du mariage. Toucher, c’est exprimer un amour exclusif et spécial. Toucher est le langage corporel d’un engagement ferme.
Mais pourquoi « toucher » devrait-il être découragé en dehors de la fréquentation entre fiancés et du mariage ? C’est pour garantir que les membres du sexe opposé soient considérés, non pas comme des objets au niveau physique, mais comme des êtres humains à respecter.
En tant que chrétiens, nous devons honorer l’autre personne pour ce qui est de ses dons, ses actions, ses valeurs et son appel. En dehors d’une considération de l’autre pour ce qui est de la fréquentation des fiancés et du mariage, nous devons apprécier autrui en tant que personnes. Nous ne devons entretenir aucune pensée d’évaluation physique et sexuelle quand nous regardons un membre du sexe opposé. Nous devons bannir de nos pensées toute tendance qui pourrait nous pousser à regarder ou évaluer ces personnes en tant qu’êtres désirables rien que pour leur sexe. « Toucher » sous-entend une vision plus sexuelle.
Dans notre regard du sexe opposé, il ne serait pas de trop de mentionner la tenue vestimentaire. Dans le monde qui nous entoure, nous voyons beaucoup de vêtements immodestes, en particulier, il faut le dire, de la part des femmes, surtout des jeunes femmes. Il ne fait aucun doute qu’il s’agit souvent d’un acte de provocation délibéré, même si beaucoup d’entre elles ne font que suivre une mode.
Quand de jeunes chrétiennes adoptent une tenue immodeste, cela doit sûrement être dû à la crainte de ne pas être à la mode, plutôt qu’à un désir de se mettre en valeur et d’attirer l’admiration et le désir. Et pourtant, c’est ce qu’elles font, qu’elles le veuillent ou non.
De la même manière, les jeunes hommes chrétiens qui portent des tenues provocantes n’ont pas conscience habituellement des implications.
L’auteur de ces lignes fait très rarement des commentaires sur l’habillement, mais après avoir été pasteur pendant plus de 50 ans, il sait combien une tenue immodeste peut être à la source de beaucoup de problèmes. Les jeunes ont souvent parlé de la lourde pression qui pesait sur eux. Ils voulaient regarder les autres jeunes hommes ou femmes d’une manière saine, avec respect, et les considérer comme des amis, mais ils étaient souvent tentés de les évaluer physiquement. Une tenue immodeste est d’abord un péché et ensuite une attitude cruelle.
L’ordre « de ne point toucher de femme » nous rappelle que les différences physiques et sexuelles ne doivent pas être exploitées ou prises en compte. Si nous restons propres devant le Seigneur, l’interaction avec des membres du sexe opposé, tant dans le cadre de l’emploi que de la communion ecclésiale, sera saine et heureuse.
Qu’est-ce qui fait du mariage une alliance ?
Pour en revenir au thème principal de l’apôtre, il est clair que le mariage est la norme pour la plupart des gens : « Que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari ». Le mariage est une consécration et un don de soi exclusifs. L’un possède l’autre entièrement. Cette relation n’est rien de moins qu’une alliance, ce qui est la façon dont elle est fréquemment décrite dans l’Ancien Testament. Ce concept nous aide beaucoup nous qui, en tant que personnes attachées à la Bible, connaissons bien des choses au sujet des alliances.
Une alliance est un accord solennel dans lequel deux parties se font des promesses l’une à l’autre. Il s’agit d’un contrat d’exclusivité. Les promesses faites l’un à l’autre ne se font à nul autre.
Le peuple d’Israël n’a jamais été autant condamné que lorsqu’il s’est tourné vers les idoles, apportant dans sa vie une autre relation, un autre centre de culte religieux. Ils ont été condamnés parce qu’ils ont violé une alliance.
Dans une alliance, les deux parties sont d’accord. Il en va de même pour le mariage. Il ne peut y avoir de mariage chrétien forcé. Il doit y avoir un fondement d’amour (tout comme entre le Christ et son Église). Non seulement chaque partie consent, mais elle s’engage envers l’autre et lui donne sa confiance, acceptant l’obligation de respecter cette alliance.
Dans l’Ancien Testament, il y a généralement des signes pour confirmer une alliance. Ces signes sont une attestation évidente, visible, et souvent même de nature dramatique. Le pacte n’est pas secret, mais ouvert et public. Il en est de même pour le mariage.
Parfois des personnes nous demandent pourquoi avons-nous une cérémonie de mariage. Existe-t-il une telle chose dans la Bible ? La réponse est que nous avons une cérémonie parce que le mariage est une alliance et que les alliances sont scellées et attestées d’une certaine manière « publique » (comme c’est le cas de l’alliance abrahamique, dans laquelle le rite de la circoncision était connu de toute la nation).
Il en va de même pour le mariage. Il ne peut se faire en secret. Il doit se faire avec des promesses solennelles et avec des témoins. Il doit être réalisé de manière significative. Il doit être publié, notifié, connu et vu comme contracté. Il doit y avoir des promesses et des vœux d’engagements. Tout cela ressort du langage de l’alliance.
Les personnes qui consentent à vivre ensemble sans cérémonie matrimoniale sont toujours moralement mariées (tant qu’elles n’ont pas d’obligations préexistantes). Devant Dieu, elles ont la responsabilité d’être fidèles l’une à l’autre. Mais le vrai mariage chrétien doit être marqué par une cérémonie spéciale avec des promesses et devant des témoins.
Lorsque Paul dit : « Que le mari rende à sa femme ce qu’il lui doit », voilà un autre euphémisme ! L’apôtre a à l’esprit des relations intimes, maritales, mais une fois de plus, il emploie un langage très raffiné. Nous devons certainement en tirer les leçons. Ces questions doivent toujours être traitées avec précaution. C’est pourquoi nous devrions éviter les livres sur les relations conjugales, provenant même d’auteurs chrétiens, qui sont trop désinvoltes, ouverts et explicites.
De même, nous devrions éviter les livres de conseil qui encouragent la divulgation facile de confidences conjugales à des tiers. Aucune personne mariée ne devrait jamais parler à un tiers de son conjoint au sujet de quoi que ce soit de privé ou d’intime ou de particulier à ce mariage. Le lien du mariage doit être traité avec beaucoup de soin. La retenue et le tact de Paul sont la norme pour nous tous.
Neuf « Dettes » dans le mariage
Paul déclare : « Que le mari rende à sa femme la bienveillance qui lui est due… [Version David Martin de la Bible] ».
Nous avons une profonde dette l’un envers l’autre. C’est exactement ce que signifie le mot « bienveillance ». La bienveillance indique une bonne action. Les devoirs sont multiples.
Premièrement, comme nous l’avons déjà affirmé, maris et femmes ont le devoir d’être exclusivement attachés l’un à l’autre. Ceci constitue leur « devoir » ou leur dette. (Toute variation par rapport à ce régime, comme la polygamie, n’est pas un mariage biblique et est moralement mauvais).
Deuxièmement, le devoir de prendre soin : Prendre soin n’est pas seulement quelque chose de bon à faire, c’est une obligation, une dette.
Troisièmement, le devoir de s’apprécier l’un l’autre : Les croyants ont un puissant antidote à toute perte d’appréciation. Nous prions les uns pour les autres, et nous rendons grâce l’un pour l’autre. Si une émotion négative indigne s’élève, de l’hostilité peut-être, ou de l’amertume, nous rendons grâce à Dieu pour notre mari ou notre femme, et nous le faisons longuement. Nous nous souvenons dans la prière de toutes les bénédictions et de tous les avantages qui nous ont été apportés par notre conjoint, et la mauvaise émotion se dissipera.
Rien ne nous aide plus que de réfléchir à la façon dont Dieu a béni et enrichi notre vie par l’intermédiaire de notre mari ou de notre femme. Ainsi, le devoir d’appréciation est à la fois sauvegardé et magnifié en rendant grâce à Dieu.
Quatrièmement, le devoir d’encouragement mutuel : Les difficultés de la vie nous démoralisent constamment. Chacun a un devoir absolu ou une dette d’encourager l’autre. C’est un dû. L’avons-nous rendu ? Ou nous déchargeons-nous de tous nos problèmes et épreuves sur l’autre ?
Cinquièmement, le devoir de donner du plaisir à l’autre : Nous avons l’obligation de donner du bonheur à l’autre. Nous avons le devoir de rendre la vie aussi agréable que possible dans le cadre des priorités spirituelles. C’est aussi une dette.
Nous ne pavanons pas ci et là arborant une face de carême, ce qui priverait l’autre d’une agréable compagnie. Nous avons le devoir de ne pas nous infliger mutuellement nos humeurs. Nous avons le devoir de ne pas nous préoccuper de nous-mêmes et de ne pas nous appesantir tout le temps sur nos propres maux et douleurs. Nous devons être émotionnellement généreux. Nous devons planifier et assurer le bonheur de l’autre. Nous devons nous demander : « Quelle est l’importance de la dette que j’ai de faire plaisir à ma femme ou à mon mari ? »
Sixièmement, le devoir de préserver l’intimité : Nous avons déjà abordé cet aspect. Nous ne devrions jamais trahir nos affaires privées, personnelles ou intimes pour qui que ce soit en dehors de notre mariage.
Septièmement, le devoir d’être honnête et franc envers l’autre.
Huitièmement, le devoir de la patience. Plus on s’approche d’un autre être humain, plus il faut faire preuve de patience, en partie parce que nous sommes tous des êtres faillibles et pécheurs, et en partie parce qu’il existe entre nous de grandes différences d’aptitudes, de capacités, de méthodes et de goûts.
Neuvièmement, le devoir d’être un compagnon : Il est vrai que cela ne peut pas toujours être pleinement réalisé. Cela arrive souvent que les maris et les femmes soient contraints d’être séparés, par exemple, par les exigences professionnelles. Si ces exigences n’avaient pas la priorité, il pourrait en résulter le dénuement et la pauvreté.
Toutefois, autant que possible, nous avons le devoir absolu de maintenir ce compagnonnage. L’un ne doit jamais se préoccuper au point d’abandonner l’autre sans une bonne compagnie maritale.
Toutes ces attitudes bienveillantes ou « bonnes actions » sont des devoirs ou des dettes. C’est pourquoi : « Que le mari rende à sa femme la bienveillance qui lui est due ».
Jusqu’où va le rôle de tête qui incombe au mari ?
L’apôtre poursuit en soulignant que : « La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et pareillement, le mari n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la femme ».
Une fois de plus, Paul fait preuve de grande pudeur lorsqu’il parle de l’union sexuelle. Cependant, ses paroles s’appliquent à tous les aspects du mariage. Est-il possible que nous ayons une vision trop rigide de la direction masculine ? Est-ce que nous exagérons l’autorité du mari dans la maison ?
Lorsque l’apôtre parle du corps, il dit au mari : « Tu n’as pas de droit unilatéral sur ton corps, ta femme en a aussi sur ton corps ». Quel est l’effet de cette déclaration sur la direction masculine ? Elle nous aide certainement à la replacer dans son contexte.
Dans le mariage, un homme ne peut pas se vanter en disant : « Je suis le mari, donc ceci ou cela est mon droit, car c’est moi qui donne les ordres ici ». Ce n’est pas l’idée biblique de la direction dans le mariage. Il n’y a pas d’autorité ou de droit incontestable pour un mari de contraindre et de commander dans tous les domaines de la vie. Il n’a pas le droit d’intimider. Un tel pouvoir ne lui vient pas de Dieu.
Que signifie donc le rôle de direction ? Cela ne confère pas une autorité absolue, mais plutôt un type d’autorité qui est plus proche de la responsabilité. C’est la façon dont nous devons la considérer. Il y a bien une autorité, mais elle n’est pas sans limite et elle doit être exercée dans le cadre du commandement qui dit de rendre à chacun ce qui lui est dû. C’est une autorité qui coexiste avec le respect, la courtoisie et la prévenance pour l’intelligence, les sentiments et l’expérience de l’autre.
Ce type d’autorité se retrouve dans les relations industrielles. Il y a beaucoup de choses que les employeurs ne peuvent pas faire sans passer d’abord par certaines procédures. C’est une mauvaise illustration, mais le fait est que la direction qu’exerce un homme doit tenir compte d’un certain nombre de facteurs. Il doit s’assurer qu’il honore sa femme, car ils sont tous deux héritiers de la grâce de la vie, et tous deux sont des personnes intelligentes et sauvées que Dieu a réunies, et dont les sentiments et les opinions doivent être sincèrement pris en compte et pesés. S’il y a désaccord, et que la question est importante, alors le commandement de l’Écriture est que la femme doit céder au mari. Mais la bienveillance due indique un devoir de considération et de respect.
Une femme, bien entendu, n’est pas tenue de toujours obéir à son mari. Si l’opinion de ce dernier est contraire à l’éthique ou à la Bible, une femme doit obéir à sa propre conscience, parce que son mari n’a pas l’autorité absolue. Il a une autorité déléguée, qui lui est donnée par le Seigneur, et il a obligation de garder les voies du Seigneur. S’il défaille, il compromet son autorité pour la question qui est en jeu. Une femme ne doit pas faire ou tolérer une chose qu’elle sait être contraire aux normes de l’Écriture.
La question de la position masculine comme chef du foyer est étudiée davantage en 1 Pierre 3:1-7. Nous lisons : « Femmes, soyez de mêmes soumises à vos maris, afin que, si quelques-uns n’obéissent point à la parole, ils soient gagnés sans parole par la conduite de leurs femmes ».
Il y a donc clairement une subordination dans le foyer. Ailleurs, on trouve un enseignement sur la place relative des hommes et des femmes dans l’église. L’Écriture nous montre la place de la femme par rapport à l’homme, à la fois dans le foyer et dans l’église. Cet enseignement ne s’applique pas à la place des femmes dans leur lieu de travail ou même dans la vie politique. Ainsi, si nous appliquons certaines conclusions sages à ces situations, en ce qui concerne la subordination des femmes, nous devons nous en tenir à la lettre de l’Écriture. Le principe de subordination s’applique spécifiquement à la direction et au ministère dans l’église et dans le foyer.
La soumission signifie conformité, coopération et maintien, mais tout doit être placé dans le contexte des commandements de Dieu aux hommes, comme nous le verrons.
Pierre parle ensuite de la situation des épouses qui ont des maris non-convertis, mais nous allons surtout nous attarder sur les commandements qu’il donne aux maris chrétiens.
La connaissance qu’un mari doit posséder
Dans l’une des exhortations les plus globales de la Bible, Pierre dit aux maris : « Maris, montrez à votre tour de la sagesse dans vos rapports avec vos femmes… [Version Louis Segond], Maris, pareillement, cohabitez pour la connaissance [Version Lausanne de la Bible] ; Pareillement, vous, maris, demeurez avec elles selon la connaissance [Version Darby] » (1 Pierre 3:7).
Le mot-clé ici est connaissance. À première vue la signification du mot est obscure. Les traductions modernes réduisent l’exhortation de Pierre à un seul point : être prévenant à l’égard de sa femme. Mais les versions plus anciennes sont en accord avec la signification du verset. Elles disent : maris vivez avec vos femmes en strict accord selon la connaissance. Quelle est cette connaissance qui affecte tellement la vie conjugale ?
Premièrement et avant tout, nous devons mentionner la connaissance de Dieu. Les maris sont tenus de vivre avec leurs femmes à la lumière de leur connaissance de Dieu. Par exemple, nous savons que Dieu nous traite avec amour et bonté. De ce fait, nous aussi nous devons traiter avec bonté tous ceux qui nous sont proches. À d’autres égards, notre connaissance des voies de Dieu guidera également notre comportement dans le mariage.
Deuxièmement, le fait d’habiter avec une femme selon la connaissance se réfère à la connaissance des commandements de Dieu. Un couple marié doit connaître les principaux passages bibliques sur le mariage. Les instructions et commandements intentionnels de Dieu doivent régir l’union.
Troisièmement, les maris doivent demeurer avec leurs femmes à la lumière de la connaissance des fardeaux d’une femme. Quelle est sa charge de travail ? Qu’est-ce qui lui est imposé ? Les maris peuvent être incroyablement égoïstes et absorbés par leur propre masse de travail, leurs responsabilités et leurs fardeaux, de sorte qu’ils ne remarquent guère la lourde tâche qui pèse sur leurs femmes. Demeurez avec votre femme, dit Pierre, en sachant ce qu’elle a à faire, car vous avez l’obligation de l’aider.
Quatrièmement, un mari doit demeurer avec sa femme dans la connaissance du fardeau exclusif qui est le sien : l’appel à la soumission. Ce n’est pas un appel facile. Est-ce que nous disons : « Oh, c’est seulement parce qu’une femme est une femme. La soumission est sa part, c’est ainsi que Dieu l’a voulu. C’est ainsi que Dieu l’a faite ». La vérité est qu’elle obéit à l’appel de Dieu, et cela n’est pas chose aisée. Dieu lui a peut-être donné une personnalité exceptionnellement vive et forte, de sorte qu’il est particulièrement difficile pour elle d’être soumise.
Il se peut qu’elle ait plus d’intelligence, de discernement et d’initiative que son mari, et c’est pourquoi il lui est difficile d’assumer ce rôle de soutien. Les maris devraient dire : « Ma femme, pour l’amour du Seigneur, et malgré tous ses dons et ses pouvoirs, est appelée à prendre une position difficile pour l’harmonie et le bonheur du couple. C’est pourquoi, compte tenu de ce que cela lui coûte, je dois être particulièrement reconnaissant, sensible et prudent dans la manière dont je gère la direction de la famille ».
Cinquièmement, les maris vivent avec leurs femmes à la lumière de leur égalité devant Dieu. Bien que le Seigneur ait assigné des rôles différents aux maris et aux femmes, à Ses yeux ils sont tous les deux de signification et de valeur égales. Manquer de voir cela et d’agir à cette lumière est une forme d’orgueil insensée et difforme.
Sixièmement, les maris doivent se conduire envers leurs femmes dans la connaissance de leurs limitations en tant que femmes. Le sexe féminin a généralement une plus grande sensibilité émotionnelle. Ce n’est pas que les femmes soient émotionnellement plus faibles, mais elles sont plus sensibles. L’auteur de ces lignes est pasteur dans une église qui doit sa survie (par la provision de Dieu) aux femmes ! Pendant et après la Seconde Guerre mondiale, elle a traversé une période pendant laquelle la Vérité aurait été perdue n’eussent été des femmes pieuses, qui ont fait preuve d’une immense ténacité. Les hommes se sont effondrés et ont échoué. Ils se sont révélés totalement désespérants au moment de l’épreuve, en termes de discernement et de foi. Ce sont les femmes qui se sont avérées les plus vigilantes et les plus fortes. C’est pourquoi, lorsque nous parlons de « sexe plus faible », nous avons à l’esprit la sensibilité aux situations (et, bien sûr, la dimension physique).
Quand la persécution sévère secouait les églises en Union soviétique, avant la Perestroïka, nous avons entendu parler d’églises clandestines (non-officielles) dans lesquelles les personnes arrêtées étaient des femmes. Les hommes avaient été trop effrayés pour prendre position et s’étaient esquivés.
Néanmoins, les maris doivent tenir compte des vulnérabilités et des sensibilités de leurs femmes, et se comporter en conséquence.
Septièmement, les maris doivent vivre avec leurs femmes dans la pleine connaissance de leur vision des choses. Dieu a mis ensemble par le mariage des personnes de façon à ce que leur perception et leur jugement s’unissent pour fournir la meilleure solution pour chaque problème. Les capacités de perception d’une épouse sont souvent les meilleures dans un mariage.
Huitièmement, les maris doivent vivre avec leurs femmes dans la connaissance de leurs propres faiblesses. Ils devraient se demander : « Quelle sorte de personne suis-je ? Quelles sont mes faiblesses ? Qu’est-ce que je fais qui offense le bien-être de ma femme ? » L’examen de soi est la fondation d’une maison solide dans le mariage.
Comment les épouses doivent être honorées
L’apôtre Pierre a encore un mot à dire qui, à la fois, modifie la direction masculine et bénit le mariage : « Honorez-les ». Honorer inclut le fait de les louer. « Son mari se lève, et lui donne des louanges », nous dit Proverbes 31:28. « Plusieurs filles ont une conduite vertueuse ; mais toi, tu les surpasses toutes ». Les maris doivent donner l’honneur verbal à leurs épouses.
Honorer signifie aussi faire preuve de respect. Respectons-nous nos femmes comme il se doit ? Nous avons fait référence à l’égalité absolue devant Dieu d’un mari et d’une femme. Un mari doit reconnaître que sa femme le complète, tout comme il la complète. Ensemble, ils accomplissent un dessein voulu par Dieu. Chacun comblera les nombreuses lacunes de l’autre, et ils formeront ainsi une unité familiale au service de Dieu.
Honorer une femme signifie que le mari voit quel privilège il a de l’avoir. Cela signifie également qu’il veille à ce qu’elle ait la possibilité d’exercer ses dons. Beaucoup de maris pensent que seuls leurs dons comptent. La femme n’a pas d’importance. Elle se contente de tenir la maison en ordre, de rassembler les morceaux et de s’occuper des choses pratiques. Cependant, honorer une femme signifie que le mari veille à ce que ses dons, qu’elle a reçus de Dieu, aient la possibilité de s’exprimer, afin qu’elle puisse également servir le Seigneur. Il sera tenu responsable de la manière dont il stimule ou étouffe ses dons.
La meilleure stimulation et la meilleure motivation pour pousser un mari à honorer sa femme nous sont données dans ce même passage de Pierre. Cela consiste dans l’exhortation aux maris leur rappelant qu’ils sont cohéritiers « de la grâce de la vie », afin que rien ne vienne faire obstacle aux prières du couple.
Lorsque Dieu a écrit Son testament (c’est une illustration, bien sûr), Il a donné aux maris et aux femmes une part égale de l’héritage, pour indiquer qu’Il les considérait comme égaux dans Ses affections. Il n’y aura pas de sujétion des épouses aux maris dans l’éternité, et nous devons garder cela à l’esprit. D’une certaine manière, être une épouse, c’est un peu comme avoir un travail d’étudiant. Disons que l’étudiant se débrouille très bien. Avec ses capacités cérébrales et sa diligence, il obtiendra un diplôme et un très bon emploi, et gagnera une petite fortune en peu de temps. Mais en ce moment, il travaille pendant ses vacances en tant qu’étudiant, et c’est un job très subalterne. Mais ce n’est pas ce qu’il fera un jour. Ce n’est que temporaire.
L’assujettissement d’une épouse n’est également qu’un poste temporaire. Un jour, toutes les épouses brilleront de mille feux.
Si un mari ne peut respecter l’égalité spirituelle de sa femme et l’honorer, il existe alors une possibilité permanente que le fait qu’elle n’est pas heureuse puisse polluer leurs prières et que leur qualité d’instruments pour le Seigneur soit compromise. Alors qu’une femme soutient et honore son mari comme chef de son foyer, lui pour sa part, doit la respecter et l’honorer. Un mari dominateur et arrogant n’est pas quelqu’un qui obéit à la Bible. Il est orgueilleux et n’a aucune perception de sa propre insuffisance. Il est ignorant, il ne comprend pas la position de sa femme aux yeux de Dieu. Il désobéit à Dieu et lui fait offense. Et, sans aucun doute, il met la patience de sa femme à rude épreuve, lui infligeant beaucoup de chagrin et lui donnant peu de joie.
Une dernière illustration peut nous éclairer sur la vulnérabilité relative des hommes et des femmes. (Nous ne parlons que de vulnérabilité émotionnelle, et non de qualités telles que la ténacité et la durabilité, où les femmes sont souvent considérablement plus fortes que les hommes). Un camion diesel en piteux état peut continuer à rouler, malgré les nombreux mauvais traitements, le manque d’entretien et la mauvaise conduite. Il peut dégager de la fumée dans l’atmosphère, mais il continuera à rouler. À l’autre bout de l’échelle, on trouve une voiture très performante. Elle est dotée d’un moteur sophistiqué et doit être réglée avec précision à intervalles réguliers.
Le camion peut être maltraité. Mais la voiture, si elle n’est pas entretenue avec soin, peut subir des dommages irréversibles. Bientôt, elle ne fonctionnera plus et sera peut-être irréparable. C’est une illustration imparfaite, mais elle met en évidence les différentes vulnérabilités aux mauvais traitements d’un mari (le camion) et d’une femme (la voiture sophistiquée). Un homme qui ne voit pas les qualités de sa femme, et qui est dominateur et inconsidéré, peut causer un grand mal, et même des dommages durables. Les pouvoirs et les dons d’une femme sont susceptibles d’être endommagés.
Le mariage est une relation belle, profonde et merveilleuse, et les maris doivent vivre avec leurs femmes en connaissant tous ces aspects.