Les sept piliers du conseil spirituel

Les sept piliers du conseil spirituel

Dr Peter Masters

Cet article traite du ministère de l’exhortation mutuelle, de l’aide et de l’encouragement que nous nous devons les uns les autres.

« Pour ce qui vous concerne, mes frères, je suis moi-même persuadé que vous êtes pleins de bonnes dispositions, remplis de toute connaissance, et capables de vous exhorter les uns les autres » (Romains 15:14).

 

Durant ces 40 dernières années, on a vu surgir parmi les chrétiens, un grand emballement pour le conseil spirituel qui trouve ses idées dans la psychologie séculière, qui est en grande partie formulée par des militants athées qui défendent une conception de la personnalité et la moralité humaines tout à fait opposées à l’enseignement biblique. Il est stupéfiant de voir que même certains groupes évangéliques ont adopté leur système avec enthousiasme. Nous constatons qu’il y a même de grandes églises qui embauchent des équipes de conseillers pour « guérir » les chrétiens qui à vrai dire ont plus besoin de conseils bibliques que de thérapie psychologique.

Le soi-disant mouvement du conseil biblique a abandonné la doctrine de la pleine suffisance de la Bible pour connaître la volonté de Dieu et pour la sanctification des croyants. Toutefois, nous devons nous attacher à la Bible, seule Parole inspirée de Dieu, et nous en tenir à la méthodologie scripturaire traditionnelle lorsqu’il s’agit de donner des conseils aux personnes aux prises avec des problèmes personnels, qu’il s’agisse de problèmes de dépression ou de comportement.

Nous reconnaissons, bien entendu, que lorsqu’il s’agit d’une dépression très sérieuse et pénible, ou d’un comportement irrationnel et délirant, le problème réside en dehors du champ des troubles de la vie « normale ». La personne qui en est atteinte est malade et a besoin d’assistance médicale. Le désastre du « mouvement du conseil spirituel » (aussi appelé cure d’âme ou relation d’aide) toutefois, est qu’il traite tous les croyants comme s’ils étaient psychologiquement malades, ce qui relève de la folie humaniste.

Dans une église d’une centaine de chrétiens, on trouvera trois voire quatre personnes au plus qui souffrent de dépression ou d’autres troubles mentaux qui nécessitent une aide psychiatrique ou un suivi médical. Si quelqu’un a réellement une maladie mentale, ou souffre d’une dépression nerveuse au point qu’il perd le contact avec la réalité ou qu’il risque de faire du mal à soi-même ou à autrui, alors, oui, malheureusement, il est malade et a besoin de l’aide appropriée.

Dans cet article, nous ne traitons pas de tels cas. Lorsque nous parlons de « dépression », nous pensons au type de dépression que bon nombre de personnes expérimentent à un moment ou un autre de leur vie. Cela peut aller de la tristesse, aux regrets, aux soucis, à l’anxiété, à la frustration et même à la panique. Toutes ces choses font partie de l’expérience normale de la vie. Autrefois, les épreuves de la vie n’étaient jamais fichées en tant que maladies nécessitant une thérapie psychologique. Les chrétiens croyaient que le Seigneur a donné les richesses de Sa Parole pour équiper Son peuple et le pousser à s’approcher de Lui, afin d’être fortifié et consolé.

Que fait donc le conseil « chrétien » d’aujourd’hui ? Comme le Dr Martin Bobgan le fait remarquer dans plusieurs de ses ouvrages qui analysent les techniques de la pseudo-psychologie « chrétienne ». Cette dernière essaie de traiter des problèmes et non des personnes tandis que la Bible fait l’inverse. Si nous avons une difficulté conjugale, la Bible ne nous dit pas de remplir un questionnaire qui répertorierait tous nos goûts et nos prises de bec, puis d’aller voir un conseiller pour régler chacun de ces problèmes. La Bible s’adresse directement à la  personne, transformant notre caractère, nous poussant à mener une vie de sainteté tout en nous montrant comment vivre par la puissance de l’Esprit, de sorte que nous manifestons bonté et compréhension, considérant l’intérêt de l’autre en premier.

Selon la Bible, si nous œuvrons à devenir de meilleures personnes, nous surmonterons nos problèmes conjugaux. Les livres de conseil spirituel agissent sans fin sur les symptômes, tandis que la Bible transforme les personnes.

Le mouvement du conseil chrétien est dorénavant une vaste industrie et le nombre de livres publiés à ce jour est tout simplement phénoménal. Nous devrions quasiment les rejeter. Même si bon nombre de leurs auteurs sont évangéliques, ils ont capitulé devant les idées anti-bibliques de la psychologie athée.

Tournons-nous à présent vers le côté positif du ministère d’exhortation ou d’accompagnement mutuel que tout chrétien devrait pratiquer lorsque le besoin se présente. Commençons tout d’abord par un bref survol des textes nous incitant à cela. Ensuite nous examinerons quelques exhortations bibliques au sujet de la bonne attitude à adopter et de l’approche à tenir, et pour, enfin, considérer les sept objectifs ou piliers de ce ministère, ô combien précieux !

La responsabilité de s’exhorter les uns les autres

Notre texte de Romains 15:14 présente le devoir et les règles du véritable ministère d’entraide parmi les croyants. Paul écrit : « Pour ce qui vous concerne, mes frères, je suis moi-même persuadé que vous êtes pleins de bonnes dispositions, remplis de toute connaissance, et capables de vous exhorter les uns les autres. »

Le mot grec pour « exhorter » signifie « placer dans l’entendement ou la pensée ». Cela peut se faire sous la forme d’une exhortation ou d’un avertissement, sous la forme d’une incitation chaleureuse et amicale à honorer un devoir ou un objectif. Nous associons souvent l’exhortation à des reproches, mais le terme grec a un usage plus large que cela. Ce qui est placé dans la pensée peut certainement être une mise en garde ou un reproche, mais cela peut également être une suggestion aimable ou des paroles encourageantes.

Trois autres versets sur la question de l’exhortation devraient exercer une bonne influence dans notre approche. Le premier est Colossiens 3:16:

« Que la parole de Christ habite parmi vous abondamment ; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs sous l’inspiration de la grâce. »

D’éminents exégètes affirment que le point-virgule dans ce verset serait plus justement à sa place après les mots « les uns les autres », parce que nous exhortons par la Parole. Ainsi, par exemple, si nous voyons un ami qui n’assiste pas assidûment aux réunions, ou si nous en voyons un autre qui glisse dans la convoitise, alors, avec prières, nous les approchons pour leur apporter les exigences de la Parole, car nous avons tous part à ce ministère d’exhortation mutuelle.

Nous pouvons aussi regarder dans la lettre aux Hébreux 3:12-13 :

« Prenez garde, frère, que quelqu’un de vous n’ait un cœur mauvais et incrédule, au point de se détourner du Dieu vivant. Mais exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu’on peut dire : Aujourd’hui ! afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché. »

Nous voyons ici le devoir qu’ont les croyants de s’entraider à diagnostiquer tout déclin, d’intervenir et d’assister chaque fois que c’est nécessaire et chaque fois que c’est possible.

Bien entendu, nous devons le faire dans un bon d’esprit, ce dont nous parlerons dans un instant, mais avant cela, lisons Hébreux 10:23-24 :

« Retenons fermement la profession de notre espérance, car celui qui a fait la promesse est fidèle. Veillons les uns sur les autres, pour nous exciter [exhorter] à la charité et aux bonnes œuvres. »

Le terme « exhortation » n’est pas utilisé ici (ainsi que dans les autres versets d’Hébreux), mais il s’agit de la même pensée. Nous avons pour devoir de nous aider mutuellement.

Si nous revenons à Romains 15:14, il nous est présenté quelques-unes des  qualifications nécessaires à ce ministère, Paul disant que les croyants « étaient pleins de bonté, et remplis de toute connaissance ».

La bonté (ce qui signifie les qualités de gentillesse et de considération) est essentielle si nous avons à conseiller les autres.

Il est aussi vital d’être « rempli de toute connaissance », ce qui fait référence à la connaissance de la Bible et non à la sagesse humaine.

Ne vous y trompez pas, toutefois, c’est un ministère dangereux, qui a la capacité, s’il est mal mené, de détruire de précieuses amitiés et même des églises entières. C’est la raison pour laquelle nous devons passer un peu de temps, en prenant une sorte de bain (d’immersion) et en considérant quelques-unes des qualifications requises et comment s’y prendre dans ce ministère.

Conseil 1

Notre premier conseil est tiré des paroles de Christ rapportées en Luc 6:37 et 41 :

« Ne jugez point, et vous ne serez point jugés ; ne condamnez point, et vous ne serez point condamnés ; absolvez, et vous serez absous... Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ?»

Cet avertissement met en relief le désastre que représente un esprit de supériorité, ou un esprit critique quand il s’agit de nous entraider. L’exhortation doit se faire avec humilité, en nous examinant nous-mêmes, « de peur que tu ne sois aussi tenté » (Galates 6:1).

Nous avons tous de nombreux péchés, des faillites, des faiblesses et des difficultés. Soyons très conscients de ce fait. Nous tomberons aussi d’une manière ou d’une autre et nous aurons besoin de l’aide, voire des reproches des autres, de sorte que nous devons nous approcher les uns des autres dans cet esprit d’humilité, conscients de nos propres défaillances et insuffisances. L’humilité saute tout de suite aux yeux de la personne que nous cherchons à aider. Elle rend notre exhortation opportune, tandis que la personne qui donne un avis avec condescendance est rarement tolérée.

Conseil 2

Un deuxième conseil tiré des paroles du Seigneur nous exhorte vivement d’être prêts à partager nos propres leçons et expériences spirituelles.

« L’homme bon tire de bonnes choses du bon trésor de son cœur, et le méchant tire de mauvaises choses de son mauvais trésor… » (Luc 6:45)

Ce verset fait référence aux actions pleines de grâce, qui encouragent autrui, ainsi qu’aux conversations qui édifient, mais lorsque cela s’applique au ministère d’exhortation, « l’homme bon » incite naturellement l’autre à faire quelque chose et le réconforte au moyen des trésors d’expérience de la grâce de Dieu à son égard.

Exhorter peut se révéler être une expérience très humiliante. Si nous voyons quelqu’un se diriger droit vers un problème que nous avons connu nous-mêmes, nous devons être prêts à reconnaître que nous avons fait la même folie que lui et que nous sommes tombés dans ce piège. « Je crains, » pouvons-nous lui dire, « que vous ne fassiez de même ».

L’exhortation, comme nous l’avons noté, ne doit pas se faire sur un ton hautain. Notre conseil doit provenir de la Bible et appuyé par notre propre expérience d’échec et de restauration. Nous devons nous préparer à cela.

Conseil 3

En Luc 17:1-2 nous trouvons un avertissement solennel qui s’adresse aux enfants en particulier, mais il est tout de même applicable à tous les enfants spirituels de Dieu. Le Seigneur dit à Ses disciples :

« Jésus dit à ses disciples : Il est impossible qu’il n'arrive pas des scandales ; mais malheur à celui par qui ils arrivent ! Il vaudrait mieux pour lui qu’on mît à son cou une pierre de moulin et qu'on le jetât dans la mer, que s’il scandalisait un de ces petits. »

La mise en garde à l’accompagnateur spirituel est celle-ci : ne pas traiter l’autre avec rudesse et de manière impitoyable.

Nous devons faire très attention. Soyons justes et mesurés dans l’accomplissement de ce ministère et ne pas s’en prendre à la personne en frappant dans tous les sens. D’une part, le problème que nous pouvons penser avoir diagnostiqué chez cette personne, peut ne pas être le tableau réel et que nous avons mal lu l’ « évidence » apparente. La personne peut être totalement innocente ou il peut y avoir d’autres facteurs concordants qui réduisent considérablement le blâme qu’on pourrait lui adresser. D’autre part, la personne en faute peut déjà avoir été exhortée par d’autres et se sentira prise dans une avalanche de critiques.

L’exhortation n’a jamais pour but de faire mal, d’inspirer l’aversion, l’irritation ou la vengeance. Autrement, selon la mise en garde de Christ, celui qui exhorte devient la partie coupable. Ainsi nous nous traitons les uns les autres comme des compagnons dans la foi, respectés et ayant une grande valeur et jamais d’une manière rude ou cavalière.

Conseil 4

Notre quatrième conseil vient de Luc 17:3-4:

« Prenez garde à vous-mêmes. Si ton frère a péché, reprends-le ; et, s’il se repent, pardonne-lui. Et s’il a péché contre toi sept fois dans un jour et que sept fois il revienne à toi, disant : Je me repens, tu lui pardonneras. »

Le point-clef ici est que les motifs comptent. Pour être en mesure de nous engager dans un ministère de relation d’aide, nous devons avoir un désir sincère de voir des progrès chez autrui, plutôt que d’être considérés comme l’« instructeur » ou quoi que ce soit de ce genre. Quelle est la raison qui motive notre démarche ? Avons-nous réellement pour mobile d’aider et de voir le Seigneur glorifié et Son œuvre avancer ? Y a-t-il une véritable sympathie dans notre cœur ? En Romains 12:15, Paul écrit : « Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent ; pleurez avec ceux qui pleurent ». Voilà l’esprit du ministère d’accompagnement mutuel.

Conseil 5

Voici une autre qualification pour l’exhortation, tirée de Romains 15:14 et Colossiens 3:16 : « Instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres ». La question qui se pose à nous est la suivante : Sommes-nous prêts à être exhortés, avertis, rappelés à l’ordre et à nous laisser aider par d’autres ? Si nous ne le sommes pas, alors nous ne sommes certainement pas qualifiés pour exhorter. Si nous nous vexons pour un rien, si nous sommes irritables, orgueilleux ou sensibles pour que quelqu’un nous dise : « Frère, sœur, tu n’aurais pas dû faire cela », alors nous ne devons pas chercher à exhorter d’autres. Le ministère d’accompagnement va dans les deux sens et un manque d’humilité pour recevoir des conseils est vite décelé. Celui que nous cherchons à aider ou reprendre s’apercevra vite que nous ne sommes pas la sorte de personne qui acceptera humblement une exhortation en retour.

Conseil 6

Le sixième conseil est celui-ci : Des liens tissés entre deux personnes est la meilleure base pour l’exhortation. Nous trouvons cela en Colossiens 3:14 : « Mais par-dessus toutes ces choses revêtez-vous de la charité, qui est le lien de la perfection». Ces paroles surviennent juste deux versets avant l’incitation à nous impliquer dans l’exhortation mutuelle et il y a bien évidemment un rapport étroit entre les deux.

Avons-nous un lien avec la personne que nous envisageons d’exhorter ? Existe-t-il une base d’amitié et de respect, ou la personne nous est-elle relativement inconnue – et, dans ce cas, il serait préférable de laisser quelqu’un d’autre, mieux placé, faire ce travail. L’amour couvre une multitude de péchés sous maintes formes et un croyant qui s’est égaré ou qui a besoin d’un conseil, le recevra plus aisément de quelqu’un qui l’apprécie et le connaît.

Conseil 7

Le septième conseil nous vient de 1 Pierre 5:2-3, et il représente une autre qualification nécessaire : avons-nous montré l’exemple ? Les mots de Pierre sont avant tout destinés aux serviteurs de Dieu, mais ils s’appliquent à tous dans ce ministère d’exhortation mutuelle :

« Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu ; non pour un gain sordide, mais avec dévouement ; non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau. »

Avons-nous montré l’exemple avant de parler ? Sommes-nous au clair sur la question pour nous-mêmes ? Si notre propre marche n’est pas cohérente et que nous avons des fautes manifestes qui ne sont pas traitées, il est évident que nous ne pouvons pas aider les autres.

Pour développer ce point, nous lisons en 1 Timothée 4:16 : « Veille sur toi-même et sur ton enseignement ; persévère dans ces choses, car, en agissant ainsi, tu te sauveras toi-même, et tu sauveras ceux qui t’écoutent ». Nous devons prendre garde premièrement à nous-mêmes. Nous devrions vérifier, par exemple, notre repentance, nous demandant si nous nous repentons journellement de la même manière, juste de façon générale, au lieu de sonder profondément nos cœurs. Demandons-nous au Seigneur de nous permettre de faire des progrès sur des péchés réels qui ont essaimé autour de nous : des péchés en paroles ou en actes ?

Suite à ces conseils et avertissements, venons-en à présent aux sept grands piliers du ministère d’accompagnement spirituel. Si le lecteur est familier avec le nouveau genre de livres sur le conseil spirituel, principalement tirés des points de vue séculiers, il notera immédiatement qu’au travers de ces piliers, il est surtout question de changer les personnes et non les comportements.

Le conseil donné dans ces pages n’est pas nouveau, mais très ancien. C’est le genre de buts et objectifs qu’on aurait donné aux croyants du temps de la Réforme, de l’époque des puritains et à l’époque victorienne, et en fait jusqu’aux années 1970 lorsque, soudainement, la psychologie séculière devint, pour bien des évangéliques, plus attractive que leur Bible.

Les sept piliers

1. La sainteté est le but recherché

L’objectif fondamental et le plus évident du ministère d’exhortation est de promouvoir la sainteté et la piété dans le caractère. Notre texte en Romains 15:14 fait de l’expression « pleins de bonté » la qualification nécessaire pour l’exhortation mutuelle et son but principal. Prenons par exemple les problèmes conjugaux, auxquels nous avons fait référence plus haut. Devrions-nous convenir d’un certain nombre de sessions de « conseil », prendre du temps pour « fouiller et creuser », mettre en place des travaux à la maison et des devoirs et toutes les autres élaborations des livres de conseil ? Ou devons-nous plutôt encourager les couples à la piété personnelle, de sorte que ceux qui nous écoutent changent et progressent en tant que personne ?

Toutes les règles pour le mariage se trouvent dans le magnifique chapitre 13 de 1 Corinthiens et dans Éphésiens 4 et 5. Elles représentent les grandes exigences et aspirations pour la piété chrétienne dans les relations, et si nous pouvions seulement expliquer et recommander ces choses à ceux qui sont dans la détresse, leurs mariages seraient restaurés et refleuriraient glorieusement.

Prenez 1 Pierre 3:7, où nous apprenons qu’une épouse doit être honorée, tenue en estime, traitée avec dignité, soin et amour. En effet, maris et femmes doivent être précieux l’un pour l’autre, chacun montrant de l’appréciation, de la bonté et de la considération, lesquelles découlent d’un caractère pieux. Si seulement ils peuvent bâtir, chacun en lui-même, un caractère pieux, avec l’aide de Dieu, ils deviendront des personnes bien plus gentilles et leur mariage honorerait le Seigneur. Chacun aura pour l’autre de la considération et s’acquittera de son devoir envers l’autre. Le Seigneur change la personne de sorte que les problèmes sont résolus. Nous devons nous encourager et nous aider l’un et l’autre à bâtir ce caractère et à manifester tous les fruits merveilleux qui sont décrits dans les sublimes passages du Nouveau Testament qui concernent la piété de caractère. Un bon livre sur le mariage sera celui qui se contentera d’expliquer ces versets.

Les caractéristiques de l’amour dans 1 Corinthiens 13 sont le meilleur et le plus profond exposé sur ce sujet dans toute la littérature humaine et il en est ainsi parce que Dieu en est l’auteur. Là sont les défis qui représentent l’amour réel, et si, avec l’aide de Dieu, nous pouvons les relever, alors nous bâtirons un caractère pieux. Ainsi le premier but de l’exhortation personnelle, c’est de nous stimuler l’un l’autre à développer un bon caractère et à être pieux, et non pas de nous immiscer dans les affaires du comportement privé, ce qui, dans le cadre du mariage, trahit et fracture le lien de l’intimité et de la confidentialité conjugale.

 

2. Promouvoir la confiance

Le deuxième objectif du ministère d’exhortation c’est d’édifier dans la foi, comme cela est exprimé en Romains 15:13 : « Que le Dieu de l'espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que vous abondiez en espérance, par la puissance du Saint Esprit ! »

Il s’agit d’une vie de foi et nous devons continuellement approfondir notre confiance en Dieu. Quelqu’un est-il abattu, troublé ou anxieux ? Cette âme a besoin d’être encouragée à se confier dans le Seigneur quoi qu’il arrive. Elle doit se confier dans Ses actions providentielles, se remettre tout entier au Seigneur et prier afin de recevoir la force et le moyen de sortir des situations difficiles.

Dans l’exhortation mutuelle, nous nous aidons mutuellement à ne pas tomber dans l’apitoiement sur soi, les murmures et les soupirs, en nous considérant comme mal traités. Nous nous exhortons à la foi, car nous appartenons au Seigneur et nous savons qu’Il ne permettra pas que quoi que ce soit nous arrive sans que nous puissions le résoudre avec Son aide. Au travers de chaque situation de la vie, Il nous forme et façonne, peut-être même nous châtie-t-Il, mais Il est à l’œuvre et nous devons Lui faire confiance.

La tâche qui consiste à nous amener les uns les autres à une confiance plus profonde, nous appuyant sur le Seigneur, priant et nous réjouissant dans Son amour est le second grand objectif du pastorat mutuel et personnel.

Si seulement nous pouvions nous persuader les uns les autres de ces choses nous ne serions jamais dévastés. Aucune situation ne détruira ou pourrira notre disposition spirituelle et notre bien-être tant que nous marchons par la foi, apportant toute question devant le trône de la grâce et faisons confiance au Seigneur. La règle de l’Écriture est : « Que le Dieu de l'espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que vous abondiez en espérance, par la puissance du Saint Esprit ! »

 

3. Une adoration et une réflexion approfondies

Le troisième objectif de notre encouragement mutuel est la promotion d’une adoration et d’une réflexion sincères, auxquelles il est fait référence en Romains 15:6 : « Afin que tous ensemble, d’une seule bouche, vous glorifiiez le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ ». Paul poursuit en parlant de la promesse faite par Dieu qui dit que les Nations (c.-à-d. les païens) le loueront (versets 10 et 11). Nous pouvons aussi nous référer à Colossiens 3:16, où l’appel à l’exhortation mutuelle débouche sur l’utilisation des hymnes, psaumes et cantiques spirituels.

Il n’y a aucun doute que le fait de promouvoir ces activités jumelles de l’adoration et de la réflexion sur les choses de Dieu devrait être un objectif majeur du ministère d’exhortation mutuelle. Tant de cas de mal-être chez les croyants peuvent être soulagés par l’adoration et la gratitude pour tout ce que Dieu est, et tout ce qu’Il a fait. C’est le moyen d’élever l’âme et de vaincre le découragement et les difficultés.

L’action de grâces, associée avec une réflexion intelligente sur les voies et les promesses de Dieu dans Sa Parole, ainsi que sur Ses bénédictions passées envers nous, dissipent, plus que tout autre remède, le chagrin, l’anxiété et l’insécurité. À coup sûr elles dissipent les sentiments de vengeance, d’égocentrisme et de mondanité.

C’est pourquoi l’adoration ne doit jamais être mondaine dans son caractère, trouvant ses idées dans le style pollué du divertissement mondain. La vraie adoration est l’antidote à tout cela, élevant l’âme bien au-dessus de la pensée et des émotions centrées sur soi, centrées sur le péché d’un monde déchu.

Un croyant est-il en colère contre quelqu’un qui l’a offensé ? La réponse est de s’engager dans l’adoration et la louange à Dieu pour toute Sa grande bonté ; et la colère indigne sera mise de côté. L’apitoiement sur son sort disparaît et meurt face au Sauveur glorieux. C’est pourquoi nous nous encourageons les uns les autres à la pratique d’une louange réfléchie, intelligente, faites d’actions de grâces et d’adoration. Mieux vaut un bon livre sur l’adoration « traditionnelle » que mille du « conseil spirituel », s’il nous amène à réfléchir personnellement et profondément sur les merveilleux sentiments et vérités de l’Écriture, ainsi que sur des cantiques qui nourrissent la bénédiction.

 

4. L’Écriture : pour la connaissance et le bonheur

Le quatrième objectif pour le ministère de l’exhortation est l’étude de la Bible, de sorte que tous soient : « remplis de toute connaissance » (Romains 15:14). Un des grands buts du ministère de relation d’aide devrait être la promotion de l’étude individuelle de la Bible et l’encouragement à la mettre en pratique.

Paul, avec emphase, montre que l’Écriture est la source de toute consolation quand il déclare : « Or, tout ce qui a été écrit d’avance [dans l’Ancien Testament] l’a été pour notre instruction, afin que, par la patience, et par la consolation que donnent les Écritures, nous possédions l'espérance » (Romains 15:4).

C’est pourquoi nous nous encourageons mutuellement à être de bons apprenants, à lire la Parole de Dieu, faisant usage, par exemple, de Matthew Henry, ou quelque autre commentateur digne de foi pour nous aider à la comprendre. Les croyants, pour bien faire, devraient toujours avoir à portée de main un commentaire qui les aide à comprendre les versets difficiles, comme celui de Matthew Poole (disponible en trois volumes), qui est l’un des meilleurs et des plus concis des commentateurs puritains pour nous aider à résoudre les difficultés. Un élément qui fait quelque fois obstacle à l’étude de la Bible réside en la présence de versets que les gens ne comprennent tout simplement pas, mais Matthew Poole dénoue fréquemment ces nœuds en quelques mots simples et riches de sens.

Il y a bien des années, mon épouse et moi prenions souvent le thé chez une dame très âgée qui nous poussait dans nos derniers retranchements parce qu’elle étudiait constamment les Écritures. Elle soulevait de nombreuses questions intéressantes qu’elle évoquait lors de nos visites. Elle demandait comment tel passage pouvait être réconcilié avec tel autre et ce que tel ou tel passage prophétique signifiait. Nous étions souvent pris de court par ses questions pertinentes et il était clair qu’elle était une étudiante sérieuse de la Bible, et que cela la gardait intelligente, éveillée et pleine d’amour pour le Seigneur. Alors qu’elle avançait en âge, c’était sa vie d’étudier la parole et nous souhaitions être comme elle, de grands apprenants jusqu’à la toute fin du chemin de la vie.

Quelqu’un est-il enclin à être triste et troublé dans ses pensées ? Aucun livre n’apporte autant de bonheur que la Parole de Dieu sincèrement étudiée. Même à un niveau technique, elle est si merveilleuse, si cohérente, si profonde et elle embrasse tant de choses dans sa perspective.

J’ai connu de nombreuses autres personnes âgées qui ont été de grands amoureux et de grands étudiants de la Parole, et dont la saisie de ses richesses nourrissait et stimulait les pensées et le cœurs au travers les vicissitudes de la vie et c’est tellement inspirant de rencontrer ceux qui ont été de grands étudiants du Livre divin tout au long de leur pèlerinage terrestre.

Si nous sommes accablés par les fardeaux de la vie, lassés des autres et de nous-mêmes, spirituellement froids et abattus, désespérant du Ciel, terrassés par quelque péché obsédant ou submergés par quelque problème, il est fort possible que c’est parce que nous avons cessé de nous nourrir de la glorieuse Parole du Dieu vivant.

Les auteurs d’une horde de livres du conseil spirituel donnent l’impression qu’ils en savent mieux et peuvent faire mieux que la Parole de Vie, mais ils ont abandonné la source d’eau vive pour se creuser des citernes crevassées dans les sables toujours mouvants de la psychologie humaine. Leurs conseils écartent les croyants de la confiance dans le Seigneur et de la recherche de la joie dans la vérité et la bénédiction spirituelles.

C’est pourquoi, notre quatrième objectif est de toujours promouvoir et de stimuler l’étude et l’apprentissage de la Parole de Dieu et d’indiquer l’un à l’autre comment elle peut être la source de la connaissance, de la puissance, du bonheur et de l’accomplissement pour nous tous, dans le service de Dieu.

 

5. Le sacrifice et le service

L’attention portée à l’importance du sacrifice et du service – notre cinquième but – est généralement absente des livres du conseil spirituel, et pourtant servir le Seigneur est au cœur du bien-être spirituel des croyants, car nous avons été sauvés pour servir. En Romains 15:16, Paul pose une affirmation qui semble quelque peu mystérieuse et parle presqu’à la manière d’un prêtre, déclarant que Dieu l’a établi « ministre de Jésus-Christ parmi les païens, [s]’acquittant du divin service de l’Évangile de Dieu, afin que les païens lui soient une offrande agréable, étant sanctifiée par l’Esprit-Saint. » Il semble dire : « En évangélisant les païens, je les offre à Dieu comme un prêtre fait une offrande sur l’autel dans le Temple. »

Paul nous explique ce qu’il entend par là en Romains 12:1 « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. »

Les païens sont gagnés pour le Seigneur afin de se sacrifier eux-mêmes pour Son service, pour vivre et témoigner pour Lui et être entièrement à Sa disposition. C’est le cinquième grand pilier du ministère d’exhortation : le fait de nous exciter les uns les autres à totalement se sacrifier et se dévouer au service du Seigneur. Nous sommes destinés à être l’offrande agréable parmi les païens.

J’espère que mes lecteurs ne trouveront pas cela trop critique, mais je note que les soi-disant méga-églises aux États-Unis (et quelques-unes au Royaume-Uni), qui font appel aux services payants de conseillers professionnels, avec même des équipes d’une douzaine et plus de thérapeutes, ont une caractéristique en commun : les membres de ces églises semblent ne prendre aucune part dans le service corporatif. Si une église veut quelque chose, elle fait appel à une équipe. Ces église ont un pasteur (et son personnel), un pasteur pour l’adoration (et son personnel), un ministère de bus, un ministère pour ceci ou pour cela, un ministère ou une équipe de professionnels pour toutes sortes de choses.

Les membres pour l’essentiel se contentent d’assister aux cultes du dimanche matin (aux concerts et autres banquets de l’église), dépensant la plus grande partie de leur énergie à vivre une vie aisée et égocentrique. En vérité, pourrait-on dire, des vies mondaines modérément proprettes. Ce qui compte pour eux c’est la famille, la maison, la voiture, l’éducation, l’établissement d’enseignement et toutes ces choses qui doivent être aussi splendides que possible.

Il n’est pas surprenant que de telles églises placent tant d’importance sur les équipes de thérapeutes et de conseillers rémunérés. Si, supposant qu’ils soient vraiment convertis, leurs vies étaient consacrées au grand but du service chrétien, elles seraient riches d’accomplissements spirituels. Mais, elles sont dénuées de la bénédiction qui provient de mettre l’œuvre de Dieu en premier, de recevoir des réponses aux prières, de recevoir un soutien spécial du Seigneur et de porter du fruit pour Son nom. Elles ne sont pas ce que Dieu voudrait qu’elles soient. Si, en tant que croyants, notre priorité suprême est de servir le Seigneur, nous oublions nos souffrances et nos peines, nos offenses, difficultés et problèmes, nous nous réjouissons de notre appel et nous pardonnant les uns les autres.

Je me souviens que le Dr Martyn Lloyd-Jones a dit une fois – je ne sais d’où il avait tiré ces chiffres – que durant la Deuxième Guerre Mondiale, les consultations de psychiatres avaient drastiquement baissé parce que les gens portaient leur attention sur des choses plus importantes que leurs soucis quotidiens. De la même manière, si nos cœurs sont à l’œuvre pour le Seigneur, alors nos priorités seront bien placées. Si nous nous préoccupons plus de l’évangélisation, de l’œuvre de l’école du dimanche ou bien encore d’autres activités pour Christ, alors tous nos autres tracas rentreront dans leur contexte. Ils seront considérés pour ce qu’ils sont et traités avec une sérénité chrétienne.

Si Christ passe en premier dans nos vies, alors tout le reste rentrera dans l’ordre, ce qui est en partie ce que le Seigneur enseigna lorsqu’Il dit : « Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas : Que mangerons-nous ? que boirons-nous ? de quoi serons-nous vêtus ? … Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus » (Matthieu 6:31-33).

Nous encourager les uns les autres à vivre des vies de sacrifice et de service pour le Seigneur est un objectif vital de notre ministère d’exhortation.

 

6. Un style de vie cordial et altruiste

          Ce sixième objectif du ministère d’exhortation (en d’autres termes l’incitation et la stimulation mutuelles à devenir avenant et à prendre soin des autres) se trouve fortement mis en évidence en Romains 15:1-3 :

« Nous qui sommes forts, nous devons supporter les faiblesses de ceux qui ne le sont pas, et ne pas nous complaire en nous-mêmes. Que chacun de nous complaise au prochain pour ce qui est bien en vue de l'édification. Car Christ ne s'est point complu en lui-même, mais, selon qu'il est écrit: Les outrages de ceux qui t'insultent sont tombés sur moi. »

Le grand remède contre la dépression (ou mélancolie comme on l’appelait alors) du Puritain Richard Baxter était de conseiller à ceux qui en souffraient de faire quelque chose pour les autres.

Si nous étions des personnes à la personnalité plus ouverte envers les autres, alors nous serions moins portés à trop nous appesantir sur nos malheurs et déboires. Il y a tant de personnes dans notre cercle familial, notre église, et au-delà qui ont besoin de notre encouragement. Il faut s’occuper des enfants et des personnes âgées, prier et pourvoir aux besoins des ouvriers dans la moisson, lier des liens d’amitié avec les nouveaux-venus et les aider à s’intégrer dans l’église, la liste est sans fin, en plus de cela il y a le souci que nous devons avoir pour les âmes. Nous ne devons donc faire aucune place à l’apitoiement sur notre sort et certainement pas de place à notre satisfaction émotionnelle.

Rappelons-nous de ce qu’il advint de la mère de la célèbre star du cinéma muet, Charlie Chaplin. Ce nom est étroitement lié au quartier tout autour du Metropolitan Tabernacle, où naquit Chaplin à la fin des années 1880. Son père était un alcoolique qui abandonna sa femme et ses garçons. Ils vécurent dans diverses chambres louées dans les ruelles adjacentes à la Kennington Park Road. Nombreuses sont celles qui ont été restaurées aujourd’hui sous la forme de belles petites maisons, mais jadis il s’agissait de taudis. Leur mère gagnait péniblement sa vie au prix d’un travail incessant, mais la famille était désespérément pauvre.

Bien que les garçons aient connu des privations, ils ne sont jamais morts de faim, en revanche, leur mère se privait, et travaillait en dehors de la maison sans arrêt. Ses enfants étaient trop petits pour comprendre ce qui se passait, mais ces années de malnutrition affectèrent ultérieurement son état mental et elle dut être internée dans un sinistre hôpital psychiatrique.

Quand les garçons furent devenus adultes et prospères, ils la firent venir aux États-Unis, où elle mourut, très malade dans les années 1920.

Mais voici où je voudrais en venir : Mme Chaplin était une fidèle qui adorait le Seigneur dans une église attachée à la Bible.

Ce n’était pas le Metropolitan Tabernacle, Dieu merci, mais nous ne pouvons trop en vouloir à cette église parce que les chrétiens peuvent également être très décevants et cela peut arriver n’importe où. Elle assistait aux cultes de l’église « Christ Church », juste en face de la station de métro Lambeth North, qui était alors l’église du pasteur F. B. Meyer. Aujourd’hui cette église a complètement perdu son héritage spirituel d’antan, reniant jusqu’aux fondements même de la foi biblique. Mme Chaplin adorait là, cachant sa pauvreté autant que possible.

Les membres de l’église n’avaient jamais su qu’elle se privait pendant des jours au profit de ses enfants, mais si quelqu’un avait été suffisamment sensible pour repérer cette dame aux joues creuses, au visage émacié et décharné, il est certain qu’il aurait compris ce qui se passait.

Il fut même dit l’une des raisons pour lesquelles Charlie Chaplin érigea une barricade dans sa vie contre Dieu était ce ressentiment face à la manière dont une église manqua à son devoir en n’aidant pas sa mère, qui pourtant était une de ses membres fidèles. Ils ne lui accordèrent aucune attention et ne firent preuve d’aucun soin à son égard. Elle était uniquement une parmi tant d’autres.

Je fais mention de cela pour notre bien. Sommes-nous « déprimés » ? Alors cherchons à aider quelqu’un d’autre. Prions Dieu de nous donner un cœur sensible, avenant, un cœur qui s’aperçoit des besoins d’autrui et leur porte secours. Nous serons alors en mesure non seulement de guérir de notre dépression mais également de venir en aide à quelqu’un d’autre. Un des objectifs du ministère de la relation d’aide est de nous « exciter à la charité et aux bonnes œuvres », et d’être de plus en plus ouvert en tant que personne. Cela fait écho aux paroles de Galates 6:9-10, qui nous interpellent :

« Ne nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas. Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi. »

Les livres contemporains de psychothérapie chrétienne placent l’homme et ses besoins au centre du monde, tandis que la Bible nous détourne de la contemplation de nous-mêmes et nous fait ressembler davantage à Christ.

 

7. Amitié et encouragements

Notre objectif final en ce qui concerne le ministère d’exhortation mutuelle est tout aussi fondamental et essentiel que les autres : le devoir de communiquer amitié et encouragements. Puisque nous sommes en Romains 15, restons-y et regardons à l’avant-dernier verset : « en sorte que j’arrive chez vous avec joie, si c'est la volonté de Dieu, et que je jouisse au milieu de vous de quelque repos » (v32).

Ce serait une très bonne chose d’être avec vous, dit Paul, car mon cœur sera infiniment encouragé et mon esprit sera rafraîchi grâce à la communion fraternelle. Nous devons être prompts à nous stimuler à procurer amitié et encouragements. C’est à la fois un devoir et une action très édifiante. Nous disons aux maris et femmes lors des cérémonies de mariage – vous avez comme devoir de vous encourager l’un et l’autre. Mais nous avons tous ce devoir, soit en tant qu’amis soit en tant que compagnons d’œuvre. Nous avons le devoir d’encourager et de relever ceux qui nous entourent et non de leur infliger nos états d’âme et nos pensées déprimées, encore moins nos plaintes et nos souffrances.

Il y a quarante-cinq ans, j’ai connu un homme qui souhaitait devenir pasteur et prêcher la Parole, mais il avait un problème. Il ne savait pas sourire, ou du moins je ne l’ai jamais vu le faire. Il avait un visage si tendu qu’il était facile de s’imaginer qu’il pourrait se déchirer s’il se mettait à sourire. Il était sérieux au point d’être lugubre, mais si vous lui demandiez : « N’êtes-vous pas heureux ? », il aurait immédiatement insisté qu’il l’était. Il était heureux en dépit de sa mine serrée. Certaines personnes sont ainsi et souvent ne se rendent pas compte de la manière dont elles paraissent aux autres. Tout comme nous, elles doivent s’évertuer à communiquer encouragements et chaleur, particulièrement en tant que croyants.

Ce jeune homme et moi connaissions une personne âgée qui avait passé sa vie professionnelle à exercer les chanteurs d’opéra à placer leur voix. Ayant pris sa retraite, elle donnait des conseils de placement de la voix à ceux qui se préparaient au ministère pastoral. Mon ami alla la voir et elle lui signifia que son problème était de ne jamais sourire et que si seulement il souriait davantage, son visage deviendrait plus élastique et ses mots se présenteraient beaucoup mieux.

Comment pouvez-vous être un pasteur ou un berger parmi les croyants, si vous avez plutôt tendance à les déprimer ?

Nous avons le devoir d’encourager les autres par une amitié sincère, par les choses de Dieu et par les bénédictions que nous avons reçues. La hausse croissante des prix du gaz et de l’électricité peut tout à fait être mentionnée parmi nous, mais de tels thèmes ne devraient jamais dominer notre conversation. S’il est nécessaire de faire mention de certains sujets négatifs, nous devrions toujours être prêts à faire aussi parler de questions positives, parce que nous répandons autour de nous le bonheur qui est dans le Seigneur. Un vieux cantique de William Cowper, rarement chanté, est peut-être profitable à lire plus souvent parce qu’il éclaire magnifiquement cet argument. Il s’agit d’un cantique à propos de la prière, mais il contient ces deux strophes qui s’appliquent bien au problème que nous traitons.

N’avons-vous pas de mots, ah, pensez-y encore !

Les mots coulent rapidement quand nous nous plaignons

Et remplissent les oreilles de nos compagnons dans la création

Avec la triste histoire de tous nos soucis.

Si la moitié du souffle ainsi vainement dépensé

Était adressé au Ciel en supplications,

Notre chant plein d’encouragement serait plus souvent,

« Écoutez ce que le Seigneur a fait pour mon âme. »

 

Il y a également un proverbe qui nous lance un grand défi : « Que l’homme qui a des intimes amis, se tienne à leur amitié ; parce qu’il y a tel ami qui est plus attaché que le frère » (Proverbes 18:24, Bible David Martin). Il peut se lire de deux manières : premièrement, celui qui désire avoir des amis a tout intérêt à se montrer amical. Deuxièmement, celui qui a des amis doit aussi être amical avec eux, parce que s’il ne fait pas d’effort pour leur rendre la pareille, il peut même les éloigner. Le croyant qui demande constamment du réconfort et de l’aide sera toujours dans le besoin, tandis que celui qui donne de l’amitié et de l’encouragement aux autres sera heureux et accompli en faisant ainsi. Et ceci est d’autant plus vrai lorsque cela est fait au nom du Seigneur, avec Son aide et Son inspiration.

Voici donc nos sept piliers pour le ministère d’aide mutuelle et d’exhortation. Ils sont si différents des traitements humains complexes du mouvement moderne de conseil spirituel :

1. Le Caractère : nous devons tous nous exhorter les uns les autres à bâtir un caractère selon Dieu, au moyen de Sa Parole.

2. La confiance, la prière, la foi : nous devons nous encourager les uns les autres à prier et à exercer la foi.

3. L’adoration et la réflexion : nous devons nous encourager les uns les autres à adorer de tout notre cœur et à rendre sans cesse grâces au Seigneur.

4. Apprendre : nous devons nous encourager les uns les autres à aimer la Parole, à l’étudier et à en faire notre passe-temps favori.

5. Le sacrifice et le service : nous devons promouvoir la consécration au service pour le Seigneur.

6. Avoir une personnalité ouverte et prendre soin d’autrui : nous devons répandre la bénédiction qui provient d’un style de vie tourné vers les autres et qui prend soin d’eux.

7. Donner de l’amitié et de l’encouragement : nous devons montrer l’exemple et promouvoir chez les autres la pratique d’encourager ceux qui nous entourent.

Le ministère d’exhortation spirituelle n’a pas pour but de jouer à une pseudo-psychanalyse, ni à creuser et fouiller dans les vies des autres. « Je suis moi-même persuadé », dit Paul, « que vous êtes pleins de bonnes dispositions, remplis de toute connaissance, et capables de vous exhorter les uns les autres ».