« Les choses profondes de Dieu »
Dr Peter Masters
« Pour moi, frères, lorsque je suis allé chez vous, ce n'est pas avec une supériorité de langage ou de sagesse que je suis allé vous annoncer le témoignage de Dieu. Car je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. Moi-même j'étais auprès de vous dans un état de faiblesse, de crainte, et de grand tremblement ; et ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d'Esprit et de puissance, afin que votre foi fût fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. Cependant, c'est une sagesse que nous prêchons parmi les parfaits, sagesse qui n'est pas de ce siècle, ni des chefs de ce siècle, qui vont être anéantis ; nous prêchons la sagesse de Dieu, mystérieuse et cachée, que Dieu, avant les siècles, avait destinée pour notre gloire, sagesse qu'aucun des chefs de ce siècle n'a connue, car, s'ils l'eussent connue, ils n'auraient pas crucifié le Seigneur de gloire. Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que l'œil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment. Dieu nous les a révélées par l'Esprit. Car l'Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu » (1 Corinthiens 2 :1-10).
Six ans avant que Paul n’écrive ces paroles, des choses merveilleuses se sont passées à Corinthe. Comme pasteur-fondateur de l’église de cette ville, sa prédication eut pour effet des conversions remarquables, des trophées de la grâce. Corinthe était une cité grecque très riche, fière de ses magnifiques édifices, de ses écoles de philosophie et de leurs enseignants. Mais tout cela a cédé pour faire place à un peuple qui s’est humilié, réalisant son besoin du salut par la puissance de l'Esprit.
L’église de Corinthe n'était pas aussi mauvaise que certaines affirmations le laissent à penser. Il y a une tendance parmi les prédicateurs à exagérer les défauts de cette église, la décrivant comme une communauté charnelle, foncièrement incrédule et coupable de grands péchés moraux. Mais elle n’était pas aussi mauvaise que cela, puisque l'apôtre Paul en fait l'éloge. Néanmoins, il est très franc au sujet des problèmes qui sont apparus dans cette église.
Il y avait certainement des gens immoraux et l’église était grandement coupable pour n’avoir exercé la discipline prescrite pour ce genre de fait. Mais les « méchants » étaient clairement une minorité, puisque Paul approuve l'église dans son ensemble, et s'adresse à eux tous comme à de chers frères dans le Seigneur.
L’église avait également un autre problème sérieux à résoudre : les Corinthiens étaient embarrassés à propos de l’annonce de l’Évangile. Le message de la croix les avait sauvés et ils l’aimaient bien, mais lorsqu’il s’agissait d’en parler à leurs proches, à leurs collègues et à leurs amis, ils pensaient que ce message n’était pas assez sophistiqué.
L’Évangile ne suffit-il pas ?
Ils avaient oublié comment ce message, dans son apparente simplicité avait puissamment agi dans leur vie. Ils estimaient que pour leurs voisins, ils devaient en quelque sorte contextualiser l'Évangile. Ils devaient le rendre plus intelligent et plus helléniste. Ils devaient l'adapter aux perspectives des gens fiers et orgueilleux de Corinthe, qui s'attendaient à des arguments philosophiques et à des citations de leurs propres savants. En fait, ils s’efforçaient de faire en sorte que le message ressemble beaucoup à ce que les gens croyaient déjà, afin de le leur rendre acceptable.
L’apôtre doit maintenant leur montrer combien une telle attitude est un outrage : être tenté d’intellectualiser l’Évangile, de le transformer en philosophie ou de l’accommoder avec la sagesse du monde. Ils voulaient toutes les fioritures raffinées et la rhétorique des orateurs grecs. Paul doit maintenant les persuader de la folie d'une telle pensée. Il le fait, tout d'abord, en montrant combien la sagesse « mondaine » est ignorante lorsqu'il s'agit des besoins humains et de la voie du salut. Puis il leur rappelle leur propre histoire spirituelle, en disant : « Pour moi frères, lorsque je suis allé chez vous, ce n'est pas avec une supériorité de langage ou de sagesse que je suis allé vous annoncer le témoignage de Dieu ».
La condamnation par Paul de la sagesse de ce monde ne fait, bien entendu, pas référence aux mathématiques ou à un groupe d’autres disciplines, mais à la conception que se fait l’homme de la nature de Dieu, de lui-même et de la façon dont l’homme peut être réconcilié avec Dieu. Sur ces questions les plus importantes de la connaissance, toute la sagesse humaine, nous déclare Paul, n’est que folie.
Là où la sagesse humaine s’effondre
Pourquoi les êtres humains les plus intelligents pèchent-ils dans ce domaine de la connaissance ? Évidemment, parce que nous ne pouvons rien connaître au sujet de la pensée du Dieu éternel à moins qu’Il ne nous la révèle Lui-même. Sans la révélation, nous ne pouvons discerner comment Il amène les gens à entrer en relation avec Lui-même. La spéculation humaine ne peut pas entrer dans la pensée divine.
L’orgueil de l’homme l’empêche de comprendre ces vérités vitales, telles que sa propre dépravation, et cela le conduit à penser qu’il peut, par ses propres efforts, mériter la faveur de Dieu. Quand on affirme l’état de déchéance de l’homme, l’orgueil humain s’exclame : « Non, cela n’est pas vrai. Nous ne sommes pas dépravés, nous refusons catégoriquement une telle notion. Nous sommes tous bons. ».
Paul rappelle donc aux Corinthiens ce qui s’est passé lorsqu’il a séjourné dans leur ville. Sa prédication ne reposait pas sur des discours habiles, spectaculaires, avec des fioritures, des embellissements appuyés d’astuces rhétoriques. Il n’a pas recours aux techniques des acteurs et n’a pas cité de philosophes pour soutenir ses dires.
Vous remarquez qu’aujourd’hui, de nombreux chrétiens tombent exactement dans la même erreur que les Corinthiens, mais en pire. Ils pensent que l’Évangile, même s'il est prêché avec sérieux, déclarant le besoin de l'homme, la venue et la mort de Christ, et le chemin de la repentance et de la foi, n'est pas suffisant pour attirer le respect et l'attention, et encore moins pour convaincre les gens de se tourner vers Christ. Il faut alors recourir à l'art dramatique, aux ficelles du rhéteur et réaliser des films pour le communiquer efficacement. La Parole de Dieu ne suffit pas ! Nous devons, dit-on, imiter le fiasco Rock Thurrock, un événement organisé il y a quelques années dans l'Essex (Angleterre) et mis sur pied par l'Association d’évangélisation Billy Graham, avec plusieurs groupes musicaux, des personnes qui se déchaînent pendant des heures, et y glisser un petit message d’évangélisation. Cela « améliorera » l'Évangile, qui doit être adapté à ce que les gens veulent et pensent, en donnant l'impression que la foi n'est pas loin de leur mode de vie impie et mondain. Cela la rendra acceptable. Tout comme le Corinthien non sauvé n'aurait pas l'impression de devoir renoncer à ses philosophies ou à sa culture, les gens à Rock Thurrock n'auraient pas besoin de renoncer au monde. Les paroles de Paul s'appliquent donc aux chrétiens nominaux d’aujourd'hui.
Pour sa part, Paul déclare : « Car je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié ». Voici le thème principal de sa prédication : notre besoin de Jésus-Christ, de Ses souffrances et de Sa mort sur le Calvaire, par lesquelles Il a fait l’expiation pour les pécheurs perdus. Notre besoin de Christ englobe la loi de Dieu et notre besoin de purification. Nous pouvons prêcher ces thèmes à partir des textes qui les enseignent directement : des témoignages bibliques et de récits de conversion, des paraboles qui dépeignent le salut et des miracles qui montrent la guérison des âmes. Mais Christ doit être le cœur de notre prédication d’évangélisation. Nous prêcherons Christ à partir de l’Ancien et du Nouveau Testaments, et l’église chrétienne doit se soucier de Lui seul et non d’enseignement ou les divertissements humains.
La crainte et le tremblement de Paul
Paul rappelle aux Corinthiens sa venue auprès d’eux et leur dit : « Moi-même j'étais auprès de vous dans un état de faiblesse, de crainte, et de grand tremblement ». Il était certainement dans une grande faiblesse physique, puisqu’il avait été traité précédemment avec violence. Mais que voulait-il dire en parlant « de crainte et de grand tremblement » ? Craignait-il d’arriver seul dans la cité sophistiquée de Corinthe, apportant à ses habitants ce qui pouvait être à leurs yeux un message ridicule, qui leur disait qu’ils étaient tous des pécheurs, séparés de Dieu ? Tremblait-il à la pensée qu’il pouvait être arrêté à tout moment ? Avait-il peur de l’opposition, de la foule et des émeutes que son message pourrait susciter ?
Actes 18:9 nous montre qu’il ne s’agissait d’aucune de ces choses et nous rapporte la façon dont le Seigneur avait parlé à Paul dans une vision, peu après son arrivée à Corinthe : « Ne crains point ; mais parle, et ne te tais point, car je suis avec toi, et personne ne mettra la main sur toi pour te faire du mal : parle, car j'ai un peuple nombreux dans cette ville ».
Paul avait reçu une promesse extraordinaire concernant le succès dans sa mission. Il avait une ferme assurance. Sa crainte et son tremblement n'avaient pas pour origine une quelconque menace extérieure.
La grande crainte de Paul était due à l’immense responsabilité qui pesait sur lui. Tout son être semblait dire qu’une telle œuvre était au-dessus de ses capacités. La tâche d'amener les gens à la conviction de leurs péchés et à voir leur besoin du Christ le poussa à prier : « Seigneur, comment puis-je y arriver ? Comment puis-je le faire ? » Il avait peur pour leurs âmes et pensait : « Vais-je aller à Corinthe, prêcher, puis m'en aller en laissant les gens sous le jugement de Dieu parce qu’ils auront rejeté ces choses ? Seigneur, sois présent dans Ta miséricorde ; aide-moi, et œuvre dans leurs cœurs par Ta puissance irrésistible. Délivre-moi de mes erreurs, et fais mienne Ta Parole ». Paul n'était pas un prédicateur qui se croyait autosuffisant.
De nombreux prédicateurs sont habitués à prêcher et, même si, dans leurs premiers jours de service, ils étaient dans la crainte de se tenir devant les foules, ils ont plus ou moins surmonté le trac. Généralement ils n’ont pas peur d’affronter les gens. Mais le prédicateur sérieux, qui cherche à imiter Paul, est comme lui, toujours craintif. En tant que prédicateur, il sait qu’il n’est pas (et ne sera jamais) à la hauteur de sa tâche.
Il y a, devant lui, des âmes, des âmes éternelles et il a besoin de l'aide de l'Esprit pour rendre l’Évangile clair. Il doit rendre justice au message et exalter le Christ, mais seul l'Esprit peut toucher les cœurs. Le prédicateur se dit : « Si seulement je pouvais rendre Sa personne réelle aux yeux des gens, Son amour qui L’a amené à mourir, et Son cœur qui L’a amené à racheter, afin que l'Esprit puisse utiliser le message ! »
Quelle tâche ! Le jour où le prédicateur cesse d’être anxieux, craintif et inquiet au sujet des âmes et de l'influence qu'il exerce sur les personnes, il a certainement perdu sa sincérité et son utilité pour Dieu. Il est devenu, même dans un travail précieux, un peu plus qu'un acteur !
Des conversions et non des miracles
Paul poursuit en disant que sa parole et sa prédication « ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d'Esprit et de puissance ». Certains pensent que l'apôtre fait référence à des miracles. Bien sûr, Paul en tant qu'apôtre pouvait accomplir les « signes d'un apôtre », mais il n’y fait pas référence ici, car son sujet est la manière de parler. Dans ce verset, la « démonstration d’Esprit et de puissance » fait référence à l'effet de sa prédication. Il veut dire que la prédication fidèle et sans fioritures a abouti, par la puissance de l'Esprit, à des conversions glorieuses.
Nous ne voulons pas suggérer qu'il était un prédicateur insipide. Un prédicateur sérieux est obligé d'être un peu plus grand que nature, solennel, d’une part parce qu'il s'adresse à une foule, et d’autre part parce que son sujet est si sérieux et important. Mais il fait cela sans une attitude de comédien, sans manipulation émotionnelle ou artifice oratoire. La présence et la puissance de l'Esprit ont été démontrées dans la conviction de péché, la repentance et la foi de beaucoup. Les Corinthiens ont été changés, ils ont reçu une nouvelle nature et un nouveau cœur, et sont rentrés chez eux comme des personnes différentes. Cela n'aurait jamais pu être produit, ni par une sagesse terrestre ni par un talent oratoire supérieur.
Pour renforcer ce point, Paul parle de la nécessité que la foi soit suscitée par l'action de l'Esprit, et non par une sagesse terrestre. Cela est essentiel, dit Paul : « afin que votre foi fût fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu ». La conversion des Corinthiens n'a pas reposé sur le fait qu'ils ont été saisis par la puissance de l'orateur, mais sur la conviction du péché, la vision claire du Calvaire et la supplication adressée à Dieu dans une repentance sincère.
Parfois la foi repose sur un fondement inapproprié, comme un puissant discours apologétique, par exemple. Un tel message a sa place, mais le fait d’être convaincu par d’habiles arguments que Dieu existe n’est pas la même chose que de croire à l’œuvre expiatoire de Christ et de se repentir.
Les mots suivants de Paul sont surprenants et remarquables : « Cependant, c'est une sagesse que nous prêchons parmi les parfaits… ». Nous pourrions supposer que l'apôtre veut dire que si les inconvertis ont besoin de l'Évangile, un enseignement beaucoup plus sophistiquée est disponible pour les convertis. Après la conversion, il faut enseigner l’immense sagesse des grandes doctrines de la foi.
Bien qu'il y ait une part de vérité dans cette idée, ce n'est pas ce que Paul veut dire ici. Son propos est en fait bien plus grand, et nous fait plaisir. L'affirmation selon laquelle nous « prêchons cette sagesse parmi les parfaits » ne fait pas référence à un enseignement plus avancé pour les chrétiens, mais à l'Évangile. Paul déclare en effet : « En disant que la sagesse du monde ne peut rien et que nous devons nous en tenir à l'Évangile sans fard, j'ai peut-être donné l'impression que l'Évangile est simple. En réalité, c'est le plan le plus sage et le plus profond de l'univers. La sagesse de l'Évangile est bien plus grande que la sagesse du monde ».
Par « parfaits », Paul parle de ceux qui ont atteint le but ou la position centrale, c'est-à-dire le point d'illumination et de régénération. Ils saisissent, par l'Esprit, la sagesse de l’Évangile et sont sauvés. Le plan du salut - jamais imaginé par l'homme - est le plan le plus profond, découlant directement du génie divin éternel, et le seul plan qui puisse fonctionner pour accomplir la rédemption humaine.
Qui sont les chefs de ce siècle ?
L’apôtre fait mention « des chefs de ce siècle, qui vont être anéantis ». Qui sont ces chefs ? Ce sont tous les dirigeants, les enseignants et autres qui façonnent la culture de ce monde déchu. Du temps de Paul, il s'agissait des souverains sacrificateurs, des prêtres, des scribes et des Pharisiens, mais il s’agit aussi des enseignants et des orateurs grecs.
De nos jours, nous dirions que les « chefs de ce siècle » sont les politiciens, les éducateurs, les auteurs de feuilletons et musiciens rock, et toutes les autres influences qui sont anti-autorités, antimorales et anti-Dieu. Tous les architectes de la culture du monde actuel, opposés à Dieu, sont considérés comme des « chefs de ce siècle », et toute cette culture n’est que « vanité des vanités ».
Ces « chefs de ce siècle » ont été réduits à néant au cours des siècles avec la disparition de grands empires et des idéologies. Ils ont été terrassés par la main de Dieu. Ils sont également réduits à rien quand une personne est sauvée et qu’elle abandonne les influences mondaines qui, jusqu’alors, gouvernaient sa vie.
Ils seront anéantis en fin de compte au dernier grand jour où Christ reviendra et amènera le monde actuel à sa fin. Pourquoi nous ou les Corinthiens, devrions citer les chefs de ce monde ou adapter leur philosophie à notre but ? Toute leur science et toute leur influence sont appelées a disparaitre.
Quel est ce mystère ?
Notre foi, déclare Paul, ne repose pas sur la sagesse humaine, mais cela ne veut pas dire qu’elle n’est pas sage, car : « nous prêchons la sagesse de Dieu, mystérieuse et cachée, que Dieu, avant les siècles, avait destinée pour notre gloire » (verset 7).
L’Évangile est un mystère, non pas au sens où il est difficile à comprendre, mais parce qu’il ne peut être découvert par la raison humaine. La pensée terrestre est trop fière pour voir que le salut ne peut être que par la grâce seule. L’orgueil humain n’accepte pas l’idée de la dépravation de l’homme, ni celle de l’impossibilité de mériter la faveur d’un Dieu saint. L’orgueil humain résiste à l'idée d'une repentance humble et d'une dépendance à l'égard d'un salut entièrement assuré par un Sauveur qui a fait l’expiation. Il n’en veut pas !
Pour confirmer l’incapacité de l’humanité à saisir le fait que le salut doit venir librement par le moyen de l’œuvre d’un Sauveur, Paul cite les paroles magnifiques d’Ésaïe 64 : « ce sont des choses que l'œil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment ».
On pourrait croire que le prophète parle du Ciel, mais il parle en fait de la manière dont Dieu préparait la venue du Christ et l'œuvre de la rédemption. Ésaïe dit que les personnes non sauvées vivant avant Christ ne regarderaient pas vers le Christ décrit dans Ésaïe 53. Aujourd'hui, lorsque nous prêchons l'Évangile, les gens n'en verront pas l'intérêt, à moins que Dieu n'agisse dans leur cœur. Les humains sont trop têtus, trop fiers, pour voir la grâce. Ils se disent : « De quoi parle ce prédicateur ? » Leurs oreilles n'entendent pas les paroles convaincantes qui les poussent à se repentir et à être sauvés par la seule grâce.
Alors qu’il écrivait 700 ans avant Christ, Ésaïe pouvait dire que Dieu avait préparé la venue du Sauveur, et que le vrai peuple de Dieu l'attendait. Les paroles d'Ésaïe (adaptées par Paul pour ses auditeurs) sont les suivantes : « Depuis le commencement du monde, les hommes n'ont pas entendu, l'oreille n'a pas perçu, l'œil n'a pas vu, ô Dieu, à part Toi, ce qu'il a préparé pour celui qui l'attend ».
Les choses profondes de Dieu
Paul écrit ensuite des paroles qui comptent parmi les plus glorieuses et les plus élevées de son enseignement inspiré : « Car l'Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu ».
L'Esprit, bien entendu, ne sonde pas dans le sens où il aurait besoin de découvrir. Il est l'Esprit-Saint, l'Esprit-Saint éternel et omniscient, égal au Père et au Fils. Il sonde dans le sens où il arpente et pénètre toute connaissance et tout événement. Il sait tout du passé, du présent et du futur.
L'Esprit sonde en ce sens qu'Il connaît activement, en tenant constamment compte de tout ce qu’Il sait et en le comprenant parfaitement.
Je pensais illustrer cela en me référant à un moteur de recherche Internet qui doit rechercher chaque jour tous les sites Web, mais j'ai réalisé à quel point cela était loin de la vision du Saint-Esprit. Un moteur de recherche doit sauter d'un site à un autre avec une vision étroite, examinant chacun d'entre eux tour à tour, recueillant ses informations dans un vaste espace de stockage, les oubliant et passant vite au site suivant. Cela ne permet pas d'illustrer la recherche du Saint-Esprit, qui connaît toutes choses de manière continue, évidente et permanente.
En soulevant cette question, Paul demande aux Corinthiens : « Pourquoi voulez-vous importer la philosophie et l'art oratoire grecs ? Pourquoi voulez-vous citer des gens qui ne connaissent rien sur Dieu, ni sur la nature de l'homme, ni sur le salut ? Pourquoi tenez-vous tant à vous référer aux chefs et aux rhéteurs de ce monde ? Ne savez-vous pas que le Saint-Esprit, qui a inspiré la Parole et éclaire le croyant, est infiniment plus élevé que tout cela ? Il est l'Esprit éternel, qui appréhende et apprécie activement les limites les plus lointaines et les profondeurs les plus obscures de la connaissance humaine ou divine, et Il est notre maître. Existe-t-il un plus grand privilège que celui d'avoir Sa lumière dans notre cœur ? »
Selon Paul : « l'Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu ». Quelles sont ces profondeurs ? S’agit-il des doctrines les plus élevées et les plus sublimes ? Non, il s'agit de la sagesse de l'Évangile, car Paul n'a pas changé de sujet. Il n'y a rien d'aussi profond que l'Évangile.
Les enfants de Dieu éclairés trouvent facile de dire que le Christ est mort pour eux, et que Sa justice leur est imputée. Mais ils ne peuvent pas en saisir pleinement les pourquoi et les comment.
Pourquoi, oui, pourquoi le Christ a-t-il payé un si grand prix pour une créature comme moi, alors que j'aurais dû être écarté et jugé ? Et quel était le prix qu'Il a payé sur le Calvaire ? Il est mort pour mon péché, mais quelle a été la profondeur et l'étendue du châtiment ? Je ne peux ni comprendre, ni mesurer, ni en saisir la profondeur. Que puis-je dire d’autre que : « Mais voici ma vie et mon cœur : c’est ce qu’un tel amour demande ! »
Il y a des motivations et des opérations divines que nous pouvons à peine commencer à connaître ou à apprécier, mais l'Esprit connaît et sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu, y compris le pourquoi et le comment du Calvaire et de la grâce. Et nous les explorerons avec émerveillement pendant toute l'éternité.